Ca y est, certains l’avaient prédit bien avant le début de la compétition et après plus de 4 jours d’attente insoutenable, des dates et des effets d’annonces venu de sources multiples et divers plus ou moins fiable… on connait désormais le nom du nouveau président gabonais : Ali Ben Bongo. Et déjà, des voix s’élèvent pour critiquer sa victoire. Au lieu de livrer mon sentiment profond, qui ne sert à rien, on s’en doute, essayons d’analyser sans parti pris, si cela est possible, ce qui vient de se passer au pays de l’Eboga.
Jusqu’au soir des élections, j’étais émerveillé par la politique et les politiciens gabonais. Chacun ayant apparemment compris l’importance de l’enjeu de ses élections. Malgré les couacs et les différents appels dénonçant des irrégularités durant la campagne électorale, il faut admettre que dans son ensemble cette élection se présentait sous de bons augures. Mais seulement voila, pour réussir un plat il ne faut pas seulement suivre aveuglement sa recette il faut savoir l’adopter, le faire sien et y rajouter l’ingrédient secret ou original qui fera de votre met un chef d’œuvre culinaire. Cette ingrédient, pas si secret que cela et qui a cruellement fait défaut dans l’élection présidentielle gabonaise c’est la transparence.
Sans cette transparence, une suspicion légitime autour du nouveau président perdurera et ceux malgré les efforts quasi désespérer de la ommission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) pour essayer de rassurer les populations gabonaises et les observateurs étrangers que nous sommes tous. Que l’on me comprenne bien. Je ne suis pas en train de dire qu’Ali Ben Bongo n’est pas le président élu, que je sache 3 candidats ce sont auto-proclamés vainqueurs au soir des élections. Non ce que je suis en train de dire c’est que les conditions dans lesquels l’annonce du vainqueur est faite sont tels que personne ne trouve l’annonce crédible.
Du coup, voila le Gabon dirigé par un président qui a sans doute (l’auteur essaie d’être le plus impartial possible :ndlr) gagné les élections mais dont la victoire ne lui confère aucune légitimité. Pire, celle-ci lui enlève le peu de crédit qu’il avait sans doute gagné auprès d’une tranche de la population, du fait de l’organisation des dites élections.
Élection présidentielle selon Pahé
Si j’essaie de voir plus loin… quel exemple, quel leçon le Gabon donne à l’Afrique? Récemment je vantais les mérites de leur modèle de transition allant jusqu’à indiquer que le Gabon s’apprêter à devenir une référence au niveau de l’Afrique centrale. Et voila qu’en quelques minutes tout cela s’écroule. Des millions de FCFA engloutis dans des campagnes, des déplacements de présidents de partis, des meetings, des retransmissions audiovisuels et satellites. Tous ce cinéma médiatique pour en arriver là… par manque de transparence.
Dans cette histoire, le président annoncé n’est pas le seul fautif, il serait trop simple et primaire de lui attribué , l’entièreté des manquements visibles ou invisibles, l’opposition aussi à sa part de responsabilité. Une opposition gabonaise qui s’est présentée en désordre le soir des élections. A coup d’alliances, de mésalliances, d’annonces de retrait de candidature dans la précipitation et dans une forme de cacophonie généralisée. Tout cela n’a sans doute pas contribué à améliorer la transparence lors des élections. 23 candidats pour un peu plus de 800000 électeurs, voila des erreurs qui n’ont pas permis de dégager une tendance plus forte et plus marqué et qui ont contribué à la situation actuelle.
Et maintenant, que fait-on ? Ou plutôt que dois faire, la classe politique gabonaise, opposition comme majorité ? Quelle est la position de la société civile, du peuple gabonais. Le peuple semble s’être exprimé, mais le manque de transparence lui laisse un goût amère. S’achemine-t-on vers un bras de fer entre le nouvel homme fort de la résidence du bord de mer et les vaincus du jour ou est-ce qu’une conciliation entre les différents protagonistes est encore possible. Et plus simplement qui sort gagnant et/ou grandit dans cette affaire ? Le Gabon ? Définitivement non!!
Mais alors, comment faire face aux défis économiques, humains et politiques lorsque sa légitimité est remise en cause dès le premier jour de fonction au moment où son pays doit faire face a un tournant de son histoire et qu’il se présente aux yeux du monde comme profondément divisé, meurtri et que la population a l’impression, à juste titre, d’être incomprise ? Tel est la lourde tâche qui attend le nouveau président du Gabon. Et ce, quelque soit l’issue de la crise actuelle.
3 Commentaires
Etum
Tu pouvais mettre la photo d’Ali
LPN
@Etum … ton vœu vient d’être exhaussé
Etum
@LPN thanks sir