Ces derniers jours une accumulation inhabituelle de faits et d’agissements m’oblige à me reposer la question sur la place qu’occupent les médias au sens le plus large possible dans un contexte blédard. Et pour faire le point avec vous, chers lecteurs voici un compte rendu loin d’être exhaustif de la situation.
Fait n°1 : l’Ouganda
LPN n’a pas à sa disposition une Agence de presse tel AFP ou Reuters. A défaut et pour se tenir informer en permanance, il a souvent surtout recours aux flux d’informations livrés dans le format RSS par pas mal de quotidiens blédards et/ou non blédards. C’est derniers temps l’un de mes flux est resté vide. J’ai d’abord cru que le site du journal avait des problèmes techniques mais après avoir recoupé mes sources et relus mes autres flux RSS, j’apprends qu’en fait certains journalistes du Daily Monitor ont été condamnés par la justice de leur pays pour diffamation envers M7 (ndla: lire M-Seven) plus connu sous le nom de Yuweri Museveni 🙁 .
Fait n°2 : Suspension de France 24 en Côte d’Ivoire
Alors que le pays n’a toujours pas de gouvernement, il semblerait que les autorités de régulations des médias sont elles toujours en place. Elles ont d’ailleurs fait suspendre la chaine d’information en continue française France24. C’est semble t’il là le dernier obstacle qui empêchait à l’équipe en place de couper les rumeurs, décaler la date des élections et équilibrer la société ivoirienne. Ok, j’arrête mes jeux de mots faciles. Mais franchement, est-ce cela que le peuple ivoirien attend de leur administration ? De plus, n’oublions pas que censurer un média, fut ce-t-il étranger, est une manière implicite de reconnaitre son pouvoir d’influence, en bien ou en mal, sur la population que l’on est censé administrer. On reconnait de plus sa propre incapacité à permettre à cette même population de discerner la vérité du mensonge, le commentaire pertinent de la calomnie.
Fait n°3 : Africa n°1
Tout bon blédard connait et a au moins une fois dans sa vie écouté la première radio panafricaine francophone. Mais il faut constater qu’aujourd’hui j’ai un sérieux problème avec cette radio, mais là encore une petite explication s’impose. Car lorsque l’on parle Africa n°1 de quelle radio parle-t-on exactement ? De la radio qui émet depuis le Gabon ou de sa petite sœur qui émet depuis la France et qui, mise à part le nom, ne partage pas la même grille des programmes que sa grande cousine du bled ? (ndla: les deux sont disponibles sur le net)
Pourquoi je parle d’Africa n°1 ? La semaine dernière j’y ai entendu s’exprimer sans aucune gène un représentant de Raël. Pour ceux qui ne connaissent pas, les Raëliens sont considérés comme membres d’une secte dans tous les pays d’Europe mais ce n’est visiblement pas le cas au bled. On ne demande pas à la radio de cautionner tout ce qui ce se dit en Europe mais d’au moins tenir informer en amont ses auditeur et éviter d’accueillir avec trop de chaleur ces messieurs car de la à les soupçonner d’être de mèche il n’y a qu’un pas qu’un esprit moins primaire que le mien serait capable de faire.
Artisan en ouganda en train de réparer une radio (source)
Fait n°4 : Africa n°1 – bis
Toujours alors que j’écoutais la radio panafricaine pour avoir de plus amples informations sur ce qui se passe au Niger (ben! quoi j’ai le droit de rêver non 🙂 ) le reportage de la radio se termine en ces termes:
La capitale est calme (…) le gouvernement français, par la voix du Quai d’Orsay préconise à ses ressortissants de restez chez eux
Et là LPN de se poser une multitude de questions de « Qu’est-ce qu’on a à F… de ce que pense, dit et fait le Quai d’Orsay ? » à « Et les blédards ils n’ont pas le droit de savoir ce qu’en pense l’UA, la CEDEAO » ( je savais qu’il s’était déjà exprimé sur la situation. mes flux RSS me l’on dit … et il ne mentent jamais 😀 :ndla) .
Fait n°5: Zain
Au bled, on a de l’or, du pétrole, de l’uranium, du cuivre et la liste est encore très longue bref pour paraphraser les congolais du grand Congo: le bled est un scandale géologique. Mais au bled on a aussi des comportements qui pour le coups devraient être assimiler à un scandale idéologique. Voila un continent où la communication est devenu tout aussi importante que le fait de boire et de manger mais paradoxalement aucune compagnie blédard, pour les blédards fait par des blédards ne contrôle ce secteur.
Dernier fait en date le rachat de Zain par une compagnie privée indienne de télécommunication. Alors je veux bien qu’on nous rabatte sans cesse que le bled est pauvre les blédards sont pauvres la majorité de la population du bled est pauvre mais il semble que de plus en plus régulièrement certains business arrivent à maturité, montre qu’ils peuvent générer un profit certain et même un certain profit et … se font immédiatement phagocyter par un groupement international (donc non bledard). Je ne joue pas la carte nationaliste mais je me demande à quel point nos business men sont aveugles au point de ne pas pouvoir flairer une bonne affaire sous leurs yeux.
En résumé, ces 5 faits qui pourraient sans doute paraitre anodins pris séparément démontrent que le bled à un grave problème de direction ou plutôt d’objectif voire d’ambition. Informer, communiquer et utiliser les médias c’est bien. Qu’on le fasse à des fins politiques ou d’ordre économiques peut importe vraiment. Ce qui importe c’est surtout que ces objectifs soient clairs. Car les mouvements que nous percevons en provenances du bled sont plutôt des réactions dictés par la précipitation, réactions propres aux personnes qui n’y comprennent pas grand chose ou pire n’ont pas de réelle ambition en la matière.