On vous l’a déjà dit sur LPN, 2010 est l’année de toutes les élections. Ne voulant pas être en reste, nos mais du côté de Khartoum ont eux aussi décidé d’organiser cette petite joute démocratique afin de renforcer, si il y a lieu, l’assise démocratique des instances dirigeant le pays. Résumons les préparatifs afin de vous aider dans vos paris en ligne sur l’issue de cette rencontre.
Résumé des épisodes précédentes: Le Soudan, le pays le plus grand d’Afrique de par sa superficie, subit une crise intérieure grave. La conflit désormais appelé du Darfour, déchire le pays et s’invite dans les débats internationaux. En effet, il semble de plus en plus, qu’il ne s’agissait pas, là, d’uniquement quelques échauffourées organisés par une bande de pillards mais bien d’un règlement de compte systématique ayant des relents religieux et ethniques. Ni une ni deux, l’ONU et l’UA décident de s’en mêler. L’un avec de l’argent (le nerf de la guerre) et l’autre avec des hommes (le sang de la guerre). Cette intervention est doublée d’une mise à l’index des autorités de Khartoum par « le nerf » ce que ne semble étrangement pas cautionner « le sang ».
Quoi qu’il en soit, après 24 ans, il était temps de redemander à la population à quel sauce elle voulait être mangée et ce quoi qu’en dise les ONG présentes sur le terrain. Mais que reproche-t-on exactement à ce scrutin? Ne cherchons pas loin, c’est la même chose chez tous les participants de la CAP: médias muselés et sous contrôle, harcèlement de l’opposition, trafic des voix, hégémonie du parti au pouvoir et de son leader, bref la situation soudanaise n’a finalement rien a envier aux récentes élections régionales dans l’Italie de Berlusconi.
Faisons fi, un instant, de l’avis de l’extérieur pour voir ce que l’on en pense à l’intérieur. D’une part, le pays est coupé en deux par conséquence du conflit au Darfour. Sans avoir eu recourt à l’ingérence divisionniste de Mouhamar Khadafi, le pays a été coupé en deux et le sud s’apprête à s’affranchir du nord au détour d’un referendum hautement surveillé. Reste donc le nord où comme dans tout pays fraîchement partitionné il devient impératif de prouver que l’on est bien dans le bon camps car plusieurs sudistes veulent rester au nord et inversement. Il s’en suit une pagaille sans nom qui peut parfois prendre des allures de manipulation de vote par enregistrement de faux candidats.
Il y a ensuite le positionnement de l’opposition. Comme bien souvent elle est réduite à sa plus simple expression…quoique. Le Soudan vit sous la gouvernance du parti de Mr. El Bechir crée à l’issu de son coup d’état. Les deux gros partis majoritaires Oumma et Union tombèrent alors dans l’opposition de facto. Comme il n’y a pas de place pour les vaincus au bled, mieux vaut renoncer à participer pour éviter de perdre. Mieux encore, il faut boycotter complétement les scrutins nationaux et régionaux pour rendre caduque l’exercice. Pas d’élection égale pas de défaite. Pas de défaite égale ma personne mon parti garde toute sa superbe.
C’est sans compté le « talent » de Mr El Béchir dans l’art de diviser pour régner. Il va non seulement maintenir les élections où il sera vraisemblablement seul candidat mais en plus il va pouvoir échapper au poursuite de la Cours Pénale Internationale pour quelques années encore. Je vous donne donc le tiercé gagnant dans l’ordre: 1er sur la ligne d’arrivée El Béchir, deuxième El Béchir et troisième, je le vous le donne en mille, Omar El Béchir. Et maintenant faites vos jeux.