RD Congo et Belgique, Belgique et RD Congo. On a beau faire, ces deux mots vont souvent de paire. Pas comme Dupond et Dupont mais plutôt comme Élisabeth Taylor et Richard Burton: quand ils ne sont pas en procédure de divorce ils sont en lune de miel. Nous profitons donc des derniers rebondissements rapportés par les tabloïds mondains pour revisiter les relations entre les deux amoureux tumultueux.
Il est souvent de convenance que les relations diplomatiques entre deux pays soient fondées sur des principes et des idées universelles afin d’éviter de les fonder sur des relations entre personnes. Cette approche a deux mérites:
Le premier est d’éviter la fâcheuse tendance à périodiquement se chercher des poux et cela sans raison apparente. Si les personnes occupées à se chamailler sont les mêmes sur qui reposent le business « l’amitié » entre les deux pays, c’est tout le monde qui trinque (cf: Suisse/Libye).
Le deuxième objectif est d’éviter la constitution de réseaux. Les réseaux c’est pratique pour avancer discrètement mais le contre coût est que non seulement ils sont de plus en plus politisés mais, surtout, ils ne sont pas transmissibles d’un gouvernement à l’autre. En cas d’alternance, démocratique ou pas, il faut tout reconstruire car l’ancien réseau vous est soit inconnu, soit hostile.
Ces deux principes fondamentaux de bon copinage: belges et congolais ont décidé d’un commun accord … de ne pas les suivre. Jamais d’histoire de blédard n’a ton autant vu deux populations vivre un relation aussi passionnelle. Bon c’est vrai il y a aussi le cas France-Algérie mais passons. Quand Kinshasa éternue Bruxelles attrape un rhum et quand BXL a la fièvre, Kin commence les injections de quinine. Tous cela parce que les acteurs des deux côtés se connaissent trop bien. Et quand je dis « se connaissent » ce n’est pas qu’ils ont parcouru en profondeur le dossier les uns des autres, non! Ils se connaissent parce que un jour au moins ils ont descendu ensemble une Geuze et/ou une Tembo dans un bar de Bruxelles ou un « nganga » kinois.
Joseph Kabila et « un pote » belge Charles « Petit » Michel à la sorti d’un bar de l’aéroport de Kinshasa,RDC
Cette proximité est tellement entrée dans les mœurs que tout politique belge qui veut mentionner le RD Congo, en bien ou en mal, se doit de faire un voyage au bled et, à défaut, une petit immersion télévisée à Matongé Bruxelles, le mythique quartier RD congolais de la capitale européenne. Il doit avoir ses amis congolais. C’est un peu la même procédure que pour les blondins américains en quête d’une « nigga card« . La « bléd card » émise par l’Ambassade du RD Congo (ndla: Attention !! Ne pas confondre avec un VISA, document que l’on peut vous délivrer même si vous êtes un raciste), certains comme Louis Michel l’on acquise de haute lutte. Il a même réussi le tour de force de la passer en héritage caché dans les pages de son carnet d’adresse RD congolais à son fils Charles. Mais d’autres comme Karel De Gucht se sont vu refuser le précieux sésame. C’est sans aucun doute l’origine de cette aigreur que l’on sent dans les propos de l’intéressé à chaque fois qu’il évoque les dirigeant RD congolais et surtout Mr Joseph Kabila.
Le futur chef du Gouvernement Belge en stage campagne à Matongé en 2007
Il y a donc des exemples de réussites comme des exemples d’échecs dont peuvent s’inspirer les aspirants à une carrière « diplomatique » entre les deux pays. Et chacun de ces chemins a inévitablement des candidats. Il y a ce Ministre de la Défense, Pieter De Crem qui invite des potes congolais à venir boire un pot à Bruxelles. Mais il oublie de mentionner que c’est en marge du défilé à la fête nationale. Résultat il se fait taper sur les doigts par un classe politique soudainement amnésique. Il faut leur rappeler que des militaires congolais en formation à l’Ecole Royale Militaire de Bruxelles défilent durant la Fête Nationale Belge depuis que le RD Congo est souverain. A l’inverse, il y a la Famille Royale Belge. Les successeurs de Baudouin 1er a.k.a « Mwana Kitoko » ont certes moins de superbe, mais ils sont tout autant apprécier des congolais qui ont demandé et obtenu leur présence lors de la fête du 50eme anniversaire de leur indépendance. Morale de l’histoire: au moins vous avez de pouvoir politique/économique au plus vous serez apprécié au bled. Car ce n’est que débarrassé de tous ces artifices que l’ont sait si vous êtes un chic type ou juste un autre vaurien.