Après une CAN 2010 assez décevante en terme de buts, de jeux, de qualité de l’arbitrage et d’organisation, l’équipe de LPN poursuit sur sa lancée et se propose de suivre la Coupe d’Afrique de Présidentielles ou CAP2010 en sigle. Nous avions déjà suivi la saison 2009 qui avait vu la victoire haut la main de Ali9. Nous avions également rappeler l’agenda des rencontres dans un billet précédent. Puisque nous somme encore dans la phase éliminatoire, voyons comment nos équipes se sont comportées du coté de Lomé.
La phase finale aura lieu le 28 Février prochain et la période de campagne officielle est juste au coin du calendrier. Il est donc intéressant de passer en revu la liste des candidats. Comme dans toutes les rencontres de la CAP, la liste suit souvent le même schéma, il y a :
- le candidat sortant qui se présente pour sa ré-élection: (Faure Gnassingbé – RPT) et qui part en super favori car, après tout, il a l’expérience de l’exercice du pouvoir dans des conditions encore moins favorable.
- le candidat qui vient de l’étranger sans aucune histoire politique dans le pays: (Kofi Yamgnane-PS Francais) c’est le challenger principal qui surfe sur une impression supposée qu’il est soutenu par la France mais oublie à tort que c’est plutôt le soutient de la Francafrique qui compte.
- le candidat qui vient de l’étranger avec une histoire virtuelle dans le bled mais que tout le monde ou presque à oublié depuis:(Gilcrist Olympio– UFC ), fils de son père lui aussi et qui surfe sur le capital nostalgie qu’il a laissé.
- Le candidat qui vient de l’étranger où il s’était brièvement réfugié des suites d’une implication dans la vie politique nationale: (Agbéyomé Kodjo-OBUTS).
- le régional de l’étape: à savoir ce gars qui n’a jamais quitté le bled sauf pour les études et qui entretient l’idée qu’un destin présidentiel peut naitre et se concrétiser sans mettre le pied dehors (Jean-Pierre Fabre-UFC)
- une pléthore de « petits candidats » que les médias ignorent superbement.
Dans ce genre de compétition il n’est pas rare que l’on use d’un coup bas institutionnel pour éliminer un adversaire politique qui risque de vous faire de l’ombre. Et les éperviers togolais sont bien placés pour le savoir eux qui ont été éjectés manu militari (ndla: c’est le cas de le dire) de la CAN2010 et des 2 tournois qui suivront. Il y a d’abord Jean-Pierre Fabre qui double Gilcrist Olympio dans son propre parti en profitant de la maladie de ce dernier. Mais voici aussi que Kofi Yamgnane se fait éjecté lui aussi de la compétition avant même qu’elle ai commencé. L’intéressée ne tarde pas à s’insurger contre le comité chargé d’organiser et d’arbitrer les élections (CENI) en évoquant une manœuvre politicienne de la part de ses concurrents qu’il se garde bien de nommer.
L’ex futur candidat aux élections présidentielles togolaises : Kofi Yamgnane (source)
C’est vrai que les motifs de l’éviction peuvent prêter à sourire: il y a une incertitude sur la date de naissance et la résidence du candidat. Ce n’est pas aussi maladroit que l’ivoirité utilisée en son temps pour éliminer les concurrent « étrangers » en Côte d’Ivoire mais c’est quand même un peu primaire. Si le but était de valider que le candidat est majeur je pense qu’il n’y a pas de doute là dessus. Sinon estimer, comme l’a si bien raillé un journaliste, qu’une personne dont on ne connait pas précisément la date de naissance ne peut pas sérieusement assumer les plus hautes fonctions et veiller aux codes de la valise nucléaire est une aberration de plus pour un système qui n’en demandait pas temps.
Que le vieux n’attende pas un soutien de la part des autres candidats. Avec son élimination sans recours possible, ils remontent tous d’un cran supplémentaire. Mais qu’il ne se leurrent pas, la partie n’est pas gagnée pour autant. Anticipativement, ils émettent tous des propositions pour que les élections soient encore plus transparentes et que, à défaut de gagner, ils puissent enfin exposer la duplicité du vainqueur au grand jour.
Évidemment, ils auront l’air fin si Faure Gnassingbé est re-élu à la régulière. Cela doit être le sentiment qu’à ressenti Mr Kodjo lorsqu’il a perdu les élections à la tête de la Fédération Togolaise de Football. Oui, l’égo pousse certains hommes à se présenter partout où il y a une élection, on ne sait jamais. Je crois que le fait d’avoir terminé deuxième devant le petit frère de Faure Gnassingbé (ndla: Rock Gnassingbé) lui aussi président sortant de la fédération, a du le leurrer quand à son destin national. Quoi qu’il en soit il semble maintenant établi de manière évidente que le chemin de la présidence croise celui des éperviers. Espérons qu’ils ne font que ce croiser car il serait dommage que les blédards togolais doivent attendre 2 CAP pour revenir la tête haute aux urnes.