Effet Obama et élections européennes

obamaJe l’admet j’ai le cul entre 2 chaises et cette position très inconfortable me permet de relativiser lorsque par exemple on me demande d’aller voter pour les élections européennes du mois prochain. Pour quoi je vous parle de ces élections, et bien parce que depuis qu’Obama est devenu président des États-Unis les états majors des grands partis européens ont un sacré défi à relever. Trouver l’Obama de service pour montrer aux électeurs qu’ils ont intégré le message américain.

Que l’on ne s’y trompe pas. J’aurais été américain, j’aurais sans nul doute célébré la victoire de la démocratie et l’élection d’un nouveau président, noir ou pas. Mais voila, je ne suis pas américain et ce n’est sans doute pas demain la veille qu’une personne issue d’une minorité visible aura la possibilité de briguer un mandat voyant et important dans un pays européen avec l’aval du peuple et avec une réelle possibilité de remporté la victoire. Pourquoi ? parce que l’occident et singulièrement l’Europe à un problème qui lui est spécifique : la représentativité des minorités dans les assemblées représentatifs.

elections-europennes

Prenons un cas au hasard, la Belgique, c’est facile, me direz-vous puisque j’y vis. Comme tout bon pays occidental, la capitale fourmille de minorités et/ou communauté d’origine non-européennes (des blédards quoi). Alors pour que les partis politiques se mettent au diapason à chaque élection, quelle soit communale, régionale, fédérale voire européennes, ceux-ci mettent en avant leur blédard de service. Mais seulement voila ce pauvre blédard devra, si il veut un jour espérer prêter serment devant l’autorité compétente, relever de nombreux défis :

1) Il devra vaincre le système électoral :

  • Le vote en Belgique est à la proportionnelle est la place que l’on occupe dans la liste reflète dès le départ les probabilités d’être élu. Ex : le suppléant du candidat n°1 à plus de chance de siéger que le candidat n°13 présent sur la même liste.
  • La majorité des gens par fainéantise se prononcent plus pour une liste que pour un candidat préférentiel. En clair, on vote pour le premier de la liste et pour le reste on laisse faire la proportionnelle,c ‘est-à-dire le système.
  • Le vote électronique avantage les personnes qui se trouvent sur le premier écran de la machine de vote du coup notre blédard qui se trouve fréquemment sur le troisième écran n’existe pas, c’est comme pour les résultats de recherche sur Google.

2) Il devra combattre l’état major de son propre parti:

Ne soyons pas dupes : Pour combattre le premier point il suffirait que le candidat blédard soit dans le top 5 des candidats du parti. Mais c’est là trop demandé. Déjà que les partis ont des difficultés à établir une liste de candidat en prenant en compte la parité homme/femme, si, en plus, il devait commencé à arbitrer sur la présence ou non de blédards au premier plan, plusieurs nuit blanches successives pour ré-équilibrer le tout ne suffiraient pas. Il faudrait faire un compromis entre les cadres du parti et les blédards inconnus qui veulent, les bougres, prendre leurs places. A moins d’introduire un système, de quotas, auxquels, bien évidemment, les partis européens sont pour la plupart réfractaires.

3) il faudra qu’il est un message réel à faire passer, du contenu en plus du contenant.

Enfin, et c’est peut-être cela le plus important, son message se doit d’être fédérateur. Car quelque soit le parti qu’il représentera, blédard ou pas, si je ne suis pas d’accord avec son opinion je ne voterai pas pour ce candidat.

Finalement je reste convaincu qu’en Europe comme au États-Unis, il existe un Obama, mais de ce côté de l’Atlantique je parie plutôt pour une Obama. D’origine maghrébine dans la quarantaine fraichement remarié avec un autochtone mais ayant déjà un enfant issue de son premier mariage. Elle devra être centriste voire de droite mais avec un respect de l’environnement et une approche définitivement nouvelle sur la mondialisation. Proche du peuple dans son tempéramment comme dans son expression, elle n’est pas contre l’entrée de la  Turquie dans l’Union Européenne mais conditionne cela à l’évolution des mentalités dans le pays. Mais bon, après tout, je discute, je critique, mais tout le monde s’en fout, ou presque, des élections européennes.

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6 Commentaires

Loool.
Ekie Etum, faut pas sissia l’enfant hein.

Mais LPN, tu parles de ..contenu du programme politique? C’était pour rigoler?
Parce que quand on regarde la politique en Europe, eh bien c’est un fiasco qui n’a pas de nom. Ca n’interesse presque personne.
Et c’est cela le talon d’Achille de cette fameuse « démocratie ». Le citoyen doit etre actif, aller fouiller l’info au plus profond, comparer, se bouger, etc..
Dèjà c’est la galere pour trouver des gens qui acceptent de sacrifier leur dimanche pour aller voter, si en plus tu leur demandes de lire les contenus des programmes politiques, alors là..

@Eddy La nature est ainsi fait, si tu es un blédard hors de ton bled, tu devras faire preuve de 2X plus d’efforts pour réussir ce que tu entreprends. Donc oui les 3 conditions cité ici sont un pré requis pour espérer passer, à mon avis. J’ai trop de fierté pour sombrer dans ce genre position (lire le billet et surtout ces commentaires) qui ne sous sort pas très grandi de l’affaire. Comme me l’a si bien résumé un ami :

le problème est que le blédard est inscrit en politique pour son rôle de blédard et pour parler au blédard. C’est du clientélisme primaire sans discours fédérateur. Obama en europe = no way

« Quand on regarde la politique en Europe, eh bien c’est un fiasco qui n’a pas de nom. Ca n’interesse presque personne. »

Au bled aussi, ils sont même pas pour la démocratie qu’on viens de voir 🙂
Aux US non plus, vu les taux de participations (même pour élire Obama).

« Le citoyen doit etre actif, aller fouiller l’info au plus profond, comparer, se bouger, etc.. »

En fait tu confonds. Le citoyen peut parfaitement -mais encore faut-il qu’il soit persuadé qu’il a le droit de faire ce choix- de ne pas aller voter. Par manque d’intérêt des affaires politiques, par manque de temps, parce que tu juges ça trop compliqué pour toi (quand les gouvernements se mêlent d’économie, ce qu’ils font si souvent… faut être un peu économiste pour comprendre par exemple) ou que sais-je encore, tu as parfaitement le droit de ne pas avoir d’avis sur le sujet, Et donc puisque tu n’as pas d’avis, tu t’en remets au choix de tes concitoyens.

L’électeur par contre, lui doit savoir pour quoi il vote. S’il ne comprends rien à l’économie pour reprendre notre exemple, il peut et doit se renseigner . La lecture des journaux n’est générallement pas suffisante pour se faire ; des blogs et/ou des livres sont nécessaires. Ce qui prends du temps, et quand tu vois les programmes télés abrutissant que regardent l’électeur moyen, tu te demandes s’il est correctement renseigné.

En tout cas, les scores absurdes de certains partis politiques en France le prouvent : l’électeur moyen est un gros con dans un tiers des cas : on ne peut voter pour certains partis en toute connaissance de cause (hint : ils sont à l’extrème).

Et donc que font les électeurs : ils répondent aux appels clientèlistes des partis concernés. Le NPA aura les voix des néo-adolescents en mal de rebellion, le PS aura les voix des chômeurs (ou avait, depuis Jospin…) et des étrangers, l’UMP les restaurateurs, petits commerçants et les plus riches, le FN les gros cons de racistes. Et les minorités se cherchent un candidat qui répondra à leur vision clientèliste de la polituqe, une sorte d’Obama pour les Européens. Cet article est là pour le prouver. Et d’ailleurs, il défendrait quelles idées ce candidat qu’aucun candidat 100% made in Europe ne défendrait pas ? (ben oui, on veux un candidat black sans idées, c’est ça ?).

Je me demande si on devrait pas m’élire dictateur à vie de la France, elle serait mieux gérée.

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