Si il y a bien une phrase qui m’agace c’est celle que j’entends à travers de nombreuses discussions avec des non-africains et qui commencent ou se termine par « mais les dirigeants africains on les connait ? ». Pour information, ces personnes pensent encore qu’on est dans les années 60 mais nos gouvernants n’ont pas cessé d’évoluer eux, suivez le guide :
1°) le chef de village : Ce type de dirigeant est caractérisé par la recherche du pouvoir comme seul et unique moteur à l’accession à un poste important. En voie de disparition, ce type de gouvernant, dans ses fonctions publiques ou privé, s’est décrété chef omnipotent. Personne, seuls ses propres enfants, et encore, ne peut le remplacer. Son but était d’être chef et il l’est devenu. Maintenant qu’il l’est rien ni personne ne le lui prendra. Après lui, ce sera le déluge mais il n’en a cure. Ce type de dirigeant célèbre hors Afrique ne fait plus recette au bled.
2°) Le protecteur des autres : Il est en place que parce qu’il défend les intérêts de groupe ayant suffisamment de pouvoir que pour le maintenir en place. Il ne sort jamais de son pays, de sa région, de son village par peur des siens. En espérant des jours meilleurs, il s’en met plein les poches. Au pouvoir, il mettra tout en œuvre pour rester en grâce aux yeux de ses protecteurs. Ce type de dirigeant est très contesté voire détesté. D’ailleurs leur fin est invariablement tragique. Expulsé du pays au mieux, tuer au pire, ils terminent leur vie, cachés et abandonnés de tous même de ceux qu’ils protégeaient.
3°) L’idéaliste : Généralement il est jeune, militaire et il veut faire avancer son pays. Pour lui tous les dirigeants son corrompu et il va ramener du sens à la chose publique. Il prend le pouvoir pour rétablir dit-il les idéaux et la morale en politique. Généralement, il meurt très rapidement car ses actions et ses déclarations remettent en cause un hiérarchisation du pays qui finalement convenait à tout le monde sauf à lui. Généralement on se souvient de lui bien longtemps après sa mort et uniquement des bienfaits de sa gouvernance mais jamais des erreurs grotesques qu’il aurait commis.
4°) L’opportuniste : ça c’est l’espèce en plein essor. Il n’est connu de personne, il est juste au bon moment à la bonne place. Il est généralement très jeune mais pas toujours et succède généralement à un Chef du Village, mais pas toujours. Personne ne le connait et son charisme est à un niveau déplorable. Il a pour objectif de s’en mettre plein les poche avant d’être soit renversé/mis à la porte par une opposition qui aimerait simplement être Khalife à la place du Khalife. Il ne marquera jamais les esprits, ni les livres d’histoire en Afrique comme ailleurs. Il laisse généralement le pays dans une situation pire que celle qu’il a trouvé à son arrivée.
5°) Le pragmatique : Il a compris qu’il ne pouvait pas rester éternellement au pouvoir, alors en place, il multiplie les contacts avec les dirigeants externes. Ils se créent un réseau, un carnet d’adresse plus fiable que celui qu’il aurait eu sur facebook ou hi5. Il dirige sans rien changer, il n’améliore pas mais n’aggrave pas la situation et lorsque le temps des élections arrivent, il déclare qu’il ne se présentera pas ou mieux perd les élections en déclarant son adversaire du jour gagnant. Et là il s’ouvre une carrière internationale, il devient le meilleur négociateur du monde, il prend encore plus de hauteur et peut sans avoir peur de quiconque distribuer les cartons jaunes et rouges à ses anciens collègues. Il est invité dans les congrès et conférences internationales où il va vanté les mérites de son mandat, alors qu’il n’a jamais rien résolu.
Avis au futurs dirigeants africains, voici mon humble contribution pour vous aider à mieux positionner votre discours, et votre message. Ce pense-bète vous aidera surement à choisir et à répondre à la sempiternelle question le pouvoir oui mais pour quand, pour quoi, et pour combien de temps ?
6 Commentaires
welcome
Jeune camerounais actuellement en occident que je suis, j’ai séjourné dans un certain nombre de pays, notamment le Sénégal, le mali, la côte d’ivoire, la guinée Conakry pour l’ l’Afrique de l’ouest et ceux voisins du mien en Afrique centrale. comme tout jeune en manque de repères, je suis l’actualité de ce continent auquel je tiens tant. Hé bien LPN , si je prend la parole, ah non je veux dire le clavier ,c’est pour exprimer ma joie et remercier la rédaction , particulièrement l’auteur de cet article pour la pertinence de son analyse. J’y ai reconnu nombre de nos dirigeants, voire des chefs de gouvernements dont j’ai suivi les faits , notamment en Afrique de l’ouest , dans un des pays de nos jours en mal de leader, où le chef s’en est allé sans penser à la succession. Dieu fasse que l’histoire ne se répète proche de mon pays. à moins de suivre l’exemple du Togo ,si c’en est un, tant sur le plan de l’hérédité que du fratricide.
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