Ce billet devait en fait s’appeler « Mais que reproche-t-on à Landry Amiang ?« . Mais hélas le rédac chef, notre spécialiste des choses gabonaises, est en vacances (le vénard). Vous n’apprendrez donc rien ou presque de ce que l’on reproche à Landry « Washington » Amiang dans ce billet. Tout ce que j’en sais c’est que ce gabonais établi aux States s’est fait un nom sur le Net depuis quelques années grâce à ses interventions engagées contre les autorités gabonaises. Récemment il a pris sur lui de porter sa lutte sur le terrain même et il a débarqué à LBV. Ni une ni deux il a été conduit dans un lieu sûr par la police « pour sa propre sécurité ». Ce qui nous amène au propos réel de cet article: quelle est cette fameuse assurance tout risque à laquelle souscrives les ‘fricains de la diaspora au moment de rentrer au bled ? LPN enquête pour vous.
Chaque fois qu’un africain décide de revenir au pays que ce soit temporairement ou de manière permanente il se pose une et une seule question fondamentale: est-ce que je serais en sécurité ? Peu importe d’où il vient, que ce soit en Europe, USA ou le pays voisin du sien il doit savoir si en revenant au pays il ne va rien lui arriver de grave. Quand je dis quelque chose de grave je ne parle pas de perdre son porte feuille ou son passeport. Je ne parle pas non plus de la peur que les bibloss et ceux qui sont restés trop longtemps en Europe ont d’une maladie imaginaire qui n’existe que en Afrique et qui n’attend que leur venue au bled pour le foudroyer instantanément (nldr: propos réels recueillis par votre serviteur auprès d’un échantillon représentatif). Non: je parle ici de son intégrité physique.
Il y a deux types de blédards à l’étranger:
- ceux qui ont (trop) parlé en bien ou en mal du pays
- ceux qui ont eu la sagesse, ou la lâcheté c’est selon, de garder leur bouche fermée.
Ils savent qui ils sont et c’est sur base de cette information qu’ils sentent le besoin de souscrire à une Assurance Tous Risques avant de retourner à la maison. Quelle est l’assurance en question ? Je vous la donne en mille: la nationalité étrangère. Les frères de la Diaspora sont convaincus qu’un passeport américain ou européen les transforme de facto en toubab même quand ils sont au bled. Ce raisonnement est une erreur grave et je vais vous expliquer pourquoi en quelque points:
Les africains, quel que soit leur pays, ne sont pas des sauvages. Si tu veux venir leur rendre visite ils te laissent venir. Car tu as le bénéfice du doute: peut-être viens tu uniquement pour prendre un pot avec tes cousins et amis d’enfance. Peut-être viens tu voir ton grand père une dernière fois. Bref, il est fort probable que tu vas prolonger ta tradition de « bouche fermée » une fois au pays. Auquel cas ton séjours sera des plus sereins nonobstant l’enquiquineur de service qui existe dans toute famille africaine. Alors d’où vient ce besoin d’une Assurance Tous Risques ? La raison selon moi est qu’il y a toujours eu ces gars qui veulent « faire les blancs » en Afrique. Ils parlent haut et fort, ils se plaignent sans cesse et à tout vas de ce qui ne va pas et pire disent qu’ils ont, ou qu’ils sont, la solution à tous ces problèmes. Ces personnes ne connaissent pas ou bien ont oublié une notion de base du savoir vivre au bled: la discrétion et la retenue. Les pays africains sont comme des éléphants, ils n’aiment pas le bruit et l’agitation. Ils y répondent souvent par un réflexe violent, parfois fatal au fauteur de trouble.
Il y a cependant ceux qui pensent toujours que le pire qui pourrait leur arriver c’est d’être expulsé définitivement du pays qui les a vu naître. Les prisons du bleds sont pourtant remplies d’individus à la double nationalité. On ne parlera même pas de ceux qui ont été sortis manu militari des ambassades étrangères où ils avaient trouvé « refuge ». Il y a aussi ceux qui n’ont désormais plus qu’un seul passeport et il est étranger. Ceux là auront à affronter ce moment humiliant où on va leur apprendre que leur VISA a expiré. Ils seront interdit d’entrée dans un pays dans lequel vivent sans doute père, mère et tout- le reste de leur famille. Et n’oubliez pas pour un africain, la honte est châtiment bien pire que la torture ou la mort.