Isaac Mwangi est viré. L’ancien directeur général en charge de l’athlétisme au Kenya vient de faire les frais de la purge qui continue de durer au sein du sport kényan. Ce qu’on lui reproche: d’une part des faits de corruption. Jusque là rien de neuf sous le soleil vu que ce phénomène est planétaire. Mais le fait le plus important et d’avoir également favoriser un système de dopage. Et là je dis « stop !« .
Cette hiver j’ai ramené un dicton du bled: « Chez nous il n’y a pas de corruption. Ce qu’on a c’est sa petite sœur« . Comme la plupart des bons dictons du bled, celui-ci devient plat quand il est traduit en français de France. Mais bon, le sens reste le même: si les pays sont jugés à leur taux de corruption, mettons en place des méthodes, des techniques voire même des technologies pour masquer la chose… et le monde continuera à tourner. Mais ce n’est pas ce qui m’a fait bondir. Ce qui m’a choqué c’est l’idée même que les athlètes blédards, kényans de surcroît soient … j’ai du mal à l’écrire, soient dopé.
Vous pouvez y voire un élan patriotique, vous pouvez me soupçonner de communautarisme mal placé ou même de tout ça à la fois et vous auriez hélas raison. Avouez cependant que vous êtes tout aussi surpris que moi d’entendre qu’un blédard doit tricher pour gagner en athlétisme. Mais remontons l’histoire un peu pour expliquer pourquoi cette info est plus étonnante que celle d’un coureur cycliste dopé.
Au départ, comprenez au début du siècle dernier, la compétition sportive était une chasse gardée des bibloss. Les statues autour des arènes grecques le montraient bien: le sport c’est pour les européens et l’athlétisme est le sport noble par excellence. Puis l’erreur historique fut commise: on laissa les blédards entrer dans la compétition. L’idée était de prouver la supériorité des uns part rapport aux autres. Hélas pour ce crétin de Adolf Hitler, le frangin Jesse Owens remis les pendules à l’heure de manière magistrale. A partir de là les compétitions sportives sont tombées les unes après l’autre dans « notre » sac. A chaque fois c’est le même scénario: il y a d’abord le premier blédard qui s’y essaie, puis le premier qui gagne un truc et puis c’est l’OPA sur la compétition. Vous voulez un exemple ? Regardez la finale du 100 mètres. Vous voulez un autre exemple ? Regardez les courses de fond et de demi fond. Ces courses sont tellement dominées par les maghrébins et les est-africains que je ne me souviens pas avoir assisté à une victoire d’une autre nation/origine. C’est à cause de cette domination extrême que notre vigilance est tombée, que nous n’avons pas vu que les kényans, éthiopiens et autres étaient pris au piège du succès, de la victoire à tout prix et du besoin de rester au top. Nous n’avons pas vu la compétition impitoyable qui se déroule en interne déjà dans les fédération blédardes.
La question que je me pose à votre place est donc la suivante. Jusqu’où le fruit est-il pourri? Tous les athlètes blédards sont-il dopés? Ou bien est ce que la compétitions entre blédard est tellement élevée que pour avoir une chance il faut tricher ? Faut-il prendre « un petit quelque chose » pour augmenter les chances de faire partie du top du top, de l’élite de l’élite ? J’espère de tout cœur qu’il s’agit de la seconde hypothèse. Après tout c’est ce qui est arrivé aux sprinters jamaïcains et aux sprinters américains avant eux. Il nous à fallu des années pour confisquer ces sports, il serait malheureux de devoir faire marche arrière. Il en va de notre image mais également, et c’est le plus important pour un blédard, d’une question d’ego.
Un commentaire
Pec
Masta P, Comme tu l’as dit, il y a eu un premier blédard en sport de compétition, et puis il y a la compétition qui se fout en gros du fait que tu viennes du bled ou d’ailleurs. On sépare rarement et à tort le sport et la compétition sportive. La compétition sportive est ce monde où l’on ne court plus pour se faire du bien ou pour améliorer des performances, mais cela devient un boulot ou il faut gagner. Tu ne gagnes pas, tu crèves, et il y a toujours quelqu’un qui veut te détrôner. Pour garder le standing, la belle maison, la jolie femme et les contrats publicitaires, il faut gagner, gagner et encore gagner. A ce niveau, seules comptent l’éducation, la force mentale et la peur de retomber plus bas que d’où on vient en cas d’échec, Et aucun sportif, blédard ou pas n’est à l’abri de ce piège.