Le Gabon se dirige calmement mais surement vers une élection présidentielle historique. Rendez-vous compte, pour ce pays de l’Afrique centrale, cette élection est censée mettre un terme à l’ère Omar Bongo Obimba. Je ne suis pas gabonais et je ne vis pas au Gabon. De fait, les spécificités et les subtilités de la politique gabonaise m’échappent, par contre, je m’y connais en chiffre alors voici comment je vois les futurs élections du Gabon.
Le Gabon est un pays composé de 1,5 Millions habitants… c’est Wikipedia qui me l’a dit. Ce que m’ont appris mes amis et connaissances gabonaises c’est que d’après leur estimation, seule la moitié de ces habitants sont de nationalité gabonaise. Comme je suis bon prince, vous vous en rendrez compte durant cette petite explication, je vais arrondir vers l’unité supérieure tous mes chiffres. C’est plus facile pour mon explication et l’inverse compliquerait la tâche… aux gabonais.
Pour simplifier mon raisonnement je table sur un Gabon qui compte 1 million d’habitants de nationalité gabonaise. Parmi ce million de personnes on peut donc estimer qu’il y a en ce moment 660 000 gabonais en âge de voter. C’est cette tranche de la population qui décidera du nom de leur prochain président ou présidente.
Mais je m’avance un peu trop vite, je ne connais aucune élection ou le collège complet se rend au urnes. Non, quand les électeurs s’intéresse beaucoup à une élection on obtient alors un score approchant les 75% de taux de participation. Ce qui nous amène au fait que le prochain président gabonais résultera du choix réel effectué par un demi million de gabonais et gabonaises, comme indiquait précédemment, j’arrondis pour avoir des chiffres facile à retenir.
Je m’arrête une seconde pour reprendre mon souffle, trop de calculs nuisent à la santé 🙂 , et j’en profite pour vous parler du système électoral gabonais. Le peuple, nos 500 000 électeurs donc, va choisir son prochain président via une élection direct au suffrage universel à un tour. Ce qui veut dire que les 23 candidats retenus par la commission électorale nationale autonome et permanente, ne seront départagés qu’à la suite du vote unique du 30 Août prochain.
Election présidentielle pendant l’ère Omar Bongo selon Pahé
Reprenons nos calculs, cela veut dire que sur la ligne de départ chaque candidat possède, en théorie, 22000 électeurs. En fonction de la qualité de leur campagne électorale ils auront plus ou moins d’électeurs au soir du scrutin. Mais bon, soyons un petit peu pragmatique, parmi les 9 candidats issues de partis (petits ou grands) et les 14 candidats indépendants (issue de la société civile ou anciens dignitaires de partis se présentant seuls) le suspens est très relatif. Et surtout, ce que les élections démocratiques ont montrés aux 4 coins de la planète, c’est que, généralement, 3 à 4 candidats se partagent 60% des électeurs laissant aux autres le restant des voix. En appliquant cette équation à l’élection gabonaise on obtiendrait les résultats suivants:
- pour gagner les élections gabonaises sans souffrir d’une quelconque contestation il faudra réunir au moins 250000 voix;
- 4 candidats vont se partager 300000 voix et les 19 autres 200000 voix;
- pour sortir perdant mais avec une stature d’opposant crédible, il suffira d’obtenir 100000 voix;
Ce dernier point mérite une petite explication, et sera sans nul doute la faiblesse de ma petite démonstration. L’élection se déroule en 1 tour et surtout est la première depuis la disparition du Mollah Omar, il en découle que :
- les gabonais iront en masse aux urnes;
- les gabonais auront à cœur d’exprimer leur opinion;
- au vue de la multiplication des candidats il sera plus difficile de réunir la majorité des voix autour d’un seul candidat;
Il en résulte qu’il est peu probable, si la campagne électorale et le scrutin se déroule de manière totalement transparent, qu’un seul candidat ou qu’une seule candidate sorte vainqueur des élections avec une marge suffisamment importante que pour pouvoir gouverner ou représenter seul, l’avis et le sentiment du peuple gabonais.
En résumé, bien que l’on ne soit jamais à l’abri d’une surprise (c’est pour cela que l’on vote :ndlr), quelque soit le vainqueur celui-ci devra composer avec son ou ses dauphins (ils seront 2 ou 3 selon mes calculs 🙂 ). Bref nous voici revenu à une solution à la gabonaise, chère à feu Omar Bongo Odimba, où pour gouverner il fallait savoir ménager son camp et aménager un espace de vie à ses adversaires. Et dire qu’avec un électorat moins nombreux on aurait pensé que le scrutin serait plus simple, qu’en pensez-vous ?
7 Commentaires
Etum
On s’enfout au Gabon c’est le 1er qui gagne majorité ou pas.
LPN
@Etum On s’en fout pas, car si gagner une élection s’est bien .. pouvoir gouverner les couder franches c’est mieux!!! Une victoire à la Pyrus ne servirait à rien au vainqueur qui se retrouverait pieds et point lié par la pression légitime de ses dauphins.
ezang
vive Ali Bongo Ondimba! tous avec Ali allons de l’avant pour un gabon nouveau!et plus fort!
LPN
@Ezang je pense que tu n’as hélas pas compris le but de ce poste. C’est pour cela qu’aucun des candidat(e)s gabonais n’est cité nommément. Tu vois on essaie de réfléchir plus loin qu’à la simple proclamations des résultats. Quand à l’élection, à proprement parlé, on ne peut espérer que la victoire du meilleur candidat, quelle qu’il soit 😉
etienne
Ali l’homme de la situation, le veritable candidat des jeunes. Nous te soutenons jusqu’au bout de ce combat, Ya Ali tu peut compté sur les jeunes!
hum
Je comprends pas trop la pertinence d’évaluation de tes statistiques. On est un million oui mais regarde c’est parce que tout les gabonais savent même les enfants que les urnes avaient été toujours truquées. Mais maintenant on veut plus ça.
Joseph
Belle analyse, je dirais même à l’exemple d’un Dupont très belle analyse.
Il est amusant de voir les Gabonais lutter pour exprimer « enfin » un certain vote divisionnaire qui n’aura d’autre sens que de conforter la célèbre ânerie du feu Bongo: La paix n’a pas de prix
Et ainsi justifier le détournement des deniers publics.
Il n’est de doute que les opposants n’entendent que vendre un vain espoir aux gabonais pour mieux se positionner dans la rémunération de la paix par le fils du feu Mollah.
Le feu Mollah à l’image de bien d’autres en Afrique se plaisait à réduire son peuple dans l’ignorance, occasion est donnée à celui ci de rendre la monnaie en faisant valoir son intelligibilité d’ignorance par l’abstention total.
Vu que tout ce petit monde n’a de quête de que de se légitimer vis à vis des étrangers pour le fils du feu mollah et à son égard les affamés d’opposants, ils seraient bien déboussolés s’ils n’avaient pour soutien leur filles et fils, car je doute que leur famille étendue leur soutienne.
Mais bon la découverte d’une liberté fut-elle sous contrôle serait à l’évidence enivrant, alors le jeune fils du mollah à certainement à cœur de vivre au delà de 73 ans…
On reparlera des vertus du vote….