Le monde est mondial. On arrête pas de le marteler sur ce site. Et quelle meilleure (et triste) illustration de ce principe que le terrorisme. Insuffler la peur à la population au travers de violents attentats: telle est la « mode » qui a l’air de s’être déversée sur le bled. Kenya, Somali, Nigeria, Ouganda et j’en passe: ça pète partout. Sans rentrer dans les détails du pourquoi et du comment, car je le rappelle les vrais journalistes font ça mieux que nous, je voulais m’intéresser à un personnage qui est un symbole incompréhensible du mouvement: Samantha Lewthwait plus connue sous le nom de La Veuve Blanche.
La première fois que j’ai entendu parler de « The White Widow » c’était durant l’attentat sur un centre commercial de Nairobi au Kénya. Au début j’avais cru à une erreur de frappe et une confusion malheureuse avec le personnage de bande-dessinée rendu célèbre par le film les Avengers de MARVEL. Hélas les seuls points communs entre les deux étaient qu’il s’agit d’une dame, toubab, très motivée, avec un lourd passé dans la subversion et sévissant très loin de sa mère patrie l’Europe.
La Veuve Blanche, donc, a longtemps été perçue comme la cerveau derrière l’attentat contre le Westgate Shopping Center. Pas que je remette en question sa capacité à planifier un tel fait d’arme, les femmes ont depuis longtemps montré qu’elles étaient les égales des hommes et ce même dans ce qu’ils peuvent faire de plus abject, mais je me pose une question fondamentale sur sa présence au bled. Comment fait-elle pour y rester incognito et aussi longtemps ?
C’est bien beau de poser des questions pertinentes c’est encore mieux de proposer des réponses. Je vais donc énoncer quelques hypothèses qui me semble tenir la route et je vous laisserais décider de la plus plausible:
1. tous les bibloss se ressemblent:
vingt cinq femmes à la description aussi générique que Samantha Lewthwaite peuvent passer devant un kényan il ne verra toujours qu’une seule « mzungu ». Donc dans le doute autant arrêter préventivement toutes les « bazungu » et envoyer le secteur du tourisme kényan dans le fossé.
2. les pays du bleds ne maîtrisent pas leur territoire:
Si il y a une chose que la série d’enlèvement qui secouent le bled a montré c’est que n’importe qui et a fortiori un bibloss peut y disparaître comme un Boeing de la Malaysia Airlines. Lorsqu’on y ajoute une porosité chronique des frontières intérieures on se rend compte que la Veuve Blanche peut facilement trouver un coin pépère et y disparaître aussi longtemps qu’elle en a besoin.
3. la complicité locale:
Samantha Lewthwaite n’est pas la première personne qui réussi a disparaître des radars sans quitter le continent. On peut citer en vrac et dans le même corps de métier l’ougandais Joseph Kony ou le rwandais Felicien Kabuga. La clef du succès de leur partie de cache-cache est sans aucun doute l’existence de complicités locales. Pour les débusquer il faut donc se retourner contre une partie de sa propre population et ce serait hélas la porte ouverte à la guerre civile.
Quoi qu’il en soit les autorités du Kenya et dans une moindre mesure celle de la Somalie se doivent de mettre la mains sur cette dame ou du moins montrer qu’elles sont activement à sa recherche. Il n’y a pas d’autre raison que celle de faire baisser la pression qui c’est installée dans la population après l’attentat au Westgate. Il y a aussi une autre raison inavouable publiquement. Ce n’est pourtant pas quelque chose de nouveau puisque sa formulation est directement tirée de la rhétorique des médias du Nord. Il faut donc que les autorités montrent qu’elles ont les moyens d’empêcher que n’importe quel étranger peut venir faire n’importe quoi au bled. Car on ne peut pas compter sur l’Angleterre dont elle est issue pour fournir les preuves que tous les migrants anglais au bled ne sont pas des terroristes en puissance.