CAP2010: Les observateurs

Après avoir soulevé les différents aspects pratiques pour organiser une élection digne de ce nom au bled, voyons-en ensembles si vous le voulez bien les modalités techniques, les plus importantes. Pour qu’une élection soit valider outre des candidats et une commission de surveillance dite indépendante il faut en plus ajouter des observateurs neutres, généralement étrangers aux pays mais pas forcément indépendants ou sans reproche.

Pour illustrer notre propos, nous allons faire un tour du côté de la corne de l’Afrique et plus précisément en Éthiopie où le pouvoir en place vient d’organiser ses élections législatives dans la quasi indifférence mondiale mais avec comme à chaque fois la présence d’observateurs issus de la communauté internationale occidentaux pour venir valider les élections. Car, comme toute le monde le sait, une élection sans observateurs internationaux c’est comme une voiture sans assurances: ça roule et cela peut vous amener à bon port mais en cas de pépin, vous en assumerez seuls les dégâts et les morts éventuels.

Ainsi donc notre ami Mélès Zanawi, a réussi le non exploit de rester au pouvoir à la surprise générale de personne 🙂 . Là où les choses deviennent plus intéressantes c’est qu’une fois la messe dite, les observateurs présents lors des élections semblent être partagés, non pas devant les résultats ni dans leur interprétation mais plutôt à posteriori dans leurs attitudes face au régime en place.

Ethiopiens faisant la queue pour aller voter (source)

Car si les questions fondamentales de liberté, de démocratie et d’accès aux élections devaient être jugées par nos chers observateurs, l’Éthiopie comme pas mal de bleds rendrait une copie bien en dessous de la moyenne. Mais, il va en relation internationale comme en examen de repêchage, on essaie toujours de trouver des circonstances atténuantes pour faire passer l’élève peu doué.
Ainsi grâce à l’efficacité légendaire de mon marabout, j’ai pu obtenir un questionnaire retrouvé dans les locaux de nos chers observateurs internationaux. Le questionnaire à choix pas si multiples que cela, il fallait répondre par oui ou par non sans argumenter, comportait quatre questions que je m’empresse de vous livrer à toute fin pédagogique bien entendu 😀

  1. Mélès Zanawi est-il suffisamment démocratique ?
  2. Est-ce que continuer à travailler avec lui serait préjudiciable à notre image ?
  3. Y a-t-il a pire régime autour de lui (Cf. les pays limitrophes de l’Ethiopie) ?
  4. Déstabilisez ou criminalisez le Mélès Zanawi serait-il intéressant ou non à court, moyen, long termes pour nos intérêts dans la régions

Du coup, voici nos observateurs issus de la communauté internationale (Union Européenne et États-Unis en tête) se fendant de communiqués plus ou moins bien écrits défendant avec des arguments bien huilés le régime Zanawi et passant sous silence les oublis et autre manquements. Comme quoi observateurs internationaux ne riment pas avec observations indépendantes. C’est à se demander si on ne devrait pas nous aussi blédards envoyer des observateurs valider des élections en Europe, histoire de voir ce que nos observateurs seraient à même de pondre comme rapport.
Mais attendez, on m’informe à l’instant qu’il y avait des observateurs rwandais aux élections législatives anglaises. C’est bizarre personne ne l’a remarqué 😀 .

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2 Commentaires

Cette farce d’observateurs occidentaux, ca commence à bien faire. Qui veut donner des lecons de démocratie là?
Chirac? lui qui fait travailler les fantômes et voter les morts!
Bush? Avec ses magouilles contre Gore?
Ils ont déjà réglé leurs proes avec les lobbies qui magouillent, tripatouillent et corrompent à tout va?!
*tchirp* qu’ils boivent leurs bières et qu’ils nous laissent un peu respirer dis-donc.

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