CAP 2010: Mode d’emploi

Cette année, les élections présidentielles au bled vont se suivre et.. se ressembler avec toujours le même objectif: réussir une élection dont le vainqueur sera reconnu et accepté par la population et les adversaires politiques du jour. Mais à l’image de la  CAN, la CAP doit relever des défis que vient de me communiquer le marabout du coin.

L’organisateur de l’évènement

Pour que le match est lieu, il doit bien être organisé et encadré. Cette tâche dévolu, ailleurs, au ministère de l’intérieur est reprise au bled par les organes, les commissions et autres conseils électoraux indépendants. L’institut supervise et valide les résultats avant leur contestation au niveau des cours constitutionnelles. Il faut comprendre, ici, qu’indépendant signifie surtout différent du gouvernement en place. D’ailleurs être membre d’une telle institution est la pire des choses qui peut vous arriver car quelque soit le moment où vous ouvrirez la bouche, il y aura toujours quelqu’un, quelque part, pour vous soupçonner à tort ou à raison d’être juge, jury, accusé, plaignant ou simple spectateur.

Les équipes en présence

Comme dans les compétitions de foot, le blédards ont cette fâcheuse manie de proposer des candidats qui ne remplissent pas les conditions requises pour la compétition. D’ailleurs à chaque nouvelle élection, les politiciens/candidats en débusquent toujours un ou deux, qui avaient réussi à échapper à la vigilance de l’administration et à sa traque systématique de l’étranger subversif qui est venu voler les richesses du pays pour le vendre aux siens. En fait, c’est là, la technique de base pour écarter le candidat le plus sérieux. Il existe des variantes à cela comme trouver un vice caché dans les documents administratifs du« futur ex » candidat pour invalider sa candidature via le conseil électorale indépendant. Ça marche tout aussi bien et généralement le candidat n’a que ses yeux pour pleurer lors de la proclamation des résultats.

Confrontation Faure et CENI vu par Glez (source)

Le public

Lorsque l’identité, la descendance et surtout l’ascendance de tous les candidats ont été vérifié, il ne manque plus qu’à refaire le même exercice… sur l’ensemble du corps électoral. Il est normal que si la compétition se déroule chez soi, que l’on veuille y associer au maximum les blédards du coin 🙂 . Et oui, à chaque élection, on se doit d’effectuer un nouveau recensement pour s’assurer de l’identité et de la cohésion du corps électoral. Pour plus de précaution, d’ailleurs, on préconisera de fermer également les frontières durant toute la durée du scrutin, comme ça on est sur que personne d’autre ne viendra perturber le devoir civique sur le territoire.

Les commentateurs

Il est vrai que suivre un bon match avec de mauvais commentateurs peut amener à la désertion des stades et à un manque d’intérêt dans le match. Cela est encore plus vrai lors de la période électorale. Les médias ont tendance à se prendre pour les « je sais tout » et les « je vois tout » du peuple. Et dans leur quête du sensationnel ils oublient un peu trop rapidement que de leur avis dépend la sécurité et le bien être des blédard. C’est pourquoi une piqure de rappel, bien faite, peut, dans certaines circonstances, ramener de la sérénité dans les débats de campagne. On s’en prendra donc aux médias allochtones en suspendant RFI, France24 ou Africa24 histoire de faire passer un message fort dans la communauté. Vous pouvez raconter ce que vous voulez mais surtout pas à nos futurs électeurs car un électeur qui en sait trop risquerait de ne pas vouloir se rendre aux urnes. Et une telle incivilité est inacceptable.

Si les ingrédients décrits ci-dessus sont utilisés, il est fort à parier qu’aucun militaire, qu’aucun couvre feu et qu’aucune contestation ne verra le jour. Du moins, c’est ce que prétendait le marabout.

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