Ce jeudi les algériens vont voter pour un nouveau président. Après une campagne surtout marquée par l’absence de débat et la confrontation d’idée, le résultat connu d’avance depuis un bon bout de temps ne fait guère illusion. Et les gens de se demander mais pourquoi nos amis algériens vont-ils encore voter ?
Sachant que le résultat est toujours connu avant même que les participants ne procèdent au vote, ne serait-il pas plus judicieux d’économiser l’argent de l’organisation de ses élections et l’utiliser à quelque chose de plus constructif comme par exemple développer le pays ?
Ce matin contre toute attente, la loi française Hadopi a été rejetée, le rapport entre Hadopi et l’Algérie me demandez-vous ? Dans les 2 cas, on a procédait a un vote et dans les deux cas, avant le vote, le succès de la loi et la ré-élection du président étaient assurés. Mais dans un cas, la démocratie à jouer pleinement son rôle et Hadopi a été temporairement botté en touche, et dans l’autre un simulacre de démocratie est en cours.
La démocratie du 21ème siècle, c’est l’organisation, entre différents groupes d’influence, de la redistribution de la richesse produite dans le pays. Dans cette optique, le rejet de la loi Hadopi est du à une stratégie quasi-guerrière. Une campagne houleuse dans la presse et sur le net pour dénoncer ou supporter le projet. Oui, les deux camps ont tenté d’influencer l’opinion publique à coût d’arguments chocs. Des échanges historiques à l’assemblée nationale, des modifications interminables de la loi à l’assemblée et au sénat. Et enfin, pour le bouquet final, la mise en place par les députés d’opposition, aidés par certains députés de la majorité qui ont défendu leur choix individuel au grand dame de leurs partis respectifs, d’une tactique afin de faire échouer le vote final. Ce résultat que personne n’attendait a été obtenu car la démocratie a fonctionné : Sans effusion de sang, ni chantage, un résultat, bon ou mauvais pour monsieur tout le monde, a été obtenu, et il est accepté par les 2 camps.
Maintenant transportons nous au bled. Une campagne présidentielle moribonde, des opposants inexistants et/ou non populaire n’ayant aucune chance d’être élu même si le président actuel ne se présentait pas. Cela ressemble beaucoup plus à un vote par défaut qu’à une réelle élection. Et tout ça pourquoi ? Pour ajouter la mention président démocratiquement élu sur la carte de visite du président actuel.
Et que l’on se comprenne bien, ma réflexion ne s’arrête pas à Bouteflika : Combien de président africain ne se trouve pas dans la situation du président algérien ? Le recomptage des présidents si je m’exprime ainsi est plus facile. Je pense qu’on peut les compter avec les doigts d’une main 😀 . Posons-nous alors la question, que se passerait-il si Bouteflika venait à perdre ? Un début de réponse a été donné par Abdou Diouf, l’ancien président du Sénégal, que je cite de mémoire, a dit un jour au détour d’une interview sur TV5, à propos des élections présidentielles qu’il a perdu au Sénégal :
la démocratie, c’est une accord tacite entre les 2 candidats à l’élection présidentielle. Où celui qui perd accepte sans condition les résultats des urnes. Et où, celui qui gagne s’engage à ne pas s’en prendre au perdant.
Alors, avant de critiquer le vote algérien, demandez-vous plutôt ce à quoi le peuple a échappé ?
Un commentaire
Roberta
Hadopi, le vote en question ce n’est que pour refaire un tour au Sénat puis à l’AN…. Il faut voir si les députés confirment cela. En tout cas, ca va les obliger à remplir l’hémicycle, et parmis les absent il pourrait y avoir des changements de vestes (en étant positifs). Parce que sinon, ce sera tout pareil qu’en Algérie.
Les 2 députés de la « majorité » qui ont voté contre, ce sont Dionis du Séjour, un nouveau-centre, et l’ex-candidat à la présidentielle Dupont-Aignan. Des gens de droite, mais pas des « vrais » UMP.