le 16 Octobre c’est la Journée Mondial de L’Alimentation. Comme j’aurais un autre papier à lâcher ce jour là je prend de l’avance sur le programme. Le FAO donc, nième émanation du Machin en profite pour rappeler à ceux qui comme moi témoignent d’une surcharge pondérale qu’il y a près d’1 Milliard de nos congénères soufrant de malnutrition. Il font bien car cela me permet de rebondir sur … la communication de cette catastrophe.
Il y a les catastrophes et comment on en parle. La plupart du temps, on essaie de bien choisir ses mots ne fut-ce que par respect envers les victimes. Et des victimes, il y en a forcément dans une catastrophe. Et la famine est une de ces catastrophes d’envergure. Elle frappe le bled de plein fouet, mais pas seulement lui, comme le montre la carte ci-dessous. Ses victimes sont ceux qui sont morts ou qui sont en voie de mourir. Par égare pour ces personnes donc, il est opportun d’éviter certains mots dans les médias mais également dans le langage de tous les jours. La sacro sainte règle du « mort au kilomètre » (qui régit la pertinence de reporter un évènement en fonction d’une formule complexe qui lie le nombre de mort et l’éloignement du lieu des faits en fonction du lieu où ils sont reportés – ndla ) permet de tout « simplement » éviter d’en parler. Mais il est des catastrophes qui sont tenaces et la Famine est l’une d’entre elles. Au Kenya l’une des plus terrible crise de la faim a lieu en ce moment. Un million de personnes sont menacées par une pénurie d’eau. Les personnes acculées sont de plus en plus pris dans des conflits entre ceux qui ont encore un peu et ceux qui n’ont plus rien. Pourtant les médias kényans n’en font que rarement mention préférant se concentrer sur les nouvelles politiques du gouvernement de Mr Kibaki et sur la vie de tout les jours. Il faut aller plus loin pour se rendre compte de cette menace réelle et présente.
Cartographie de la faim dans le monde (source – FAO et AFP)
Il existe une autre méthode pour parler du problème: le coup de gueule. Un personne arrivée au constat que de toute façon ceux qui crèvent de la fin ne sont pas demandeurs de tact mais de nourriture se décident à crever l’abcès. Il se met à dire tout haut son indignation avec des mots crus pour bien choquer comme il faut ceux qu’il faut. Mais quand la personne qui s’indigne est un président, un chef de gouvernement ou un ministre de tutelle, là c’est moi qui m’indigne. Meles Zenawi d’Éthiopie s’est récemment plaint du fait que les organismes étrangers n’ont pas rempli leurs engagemens. Que par leur faute une partie non négligeable de la population éthiopienne, près de 5 millions de personne, va mourir de faim. Mais enfin, c’est l’hôpital qui se moque de la charité. Son job à Mr Zenawi c’est de s’assurer que ses administrés se nourrissent et pas qu’ils soient nourris par des ONG. Alors accueillir ou chasser les ONG « responsables » ne change rien à la donne.
Il est clair que la communication autour de certains évènements est difficile. Le choix des mots dépend non seulement de la personne qui communique mais également de l’évènement à communiquer. Mais bien communiquer ne dédouane pas les auteurs des maux mots de s’impliquer dans la catastrophe qu’il rapporte. Sur ces belles paroles, je vous abandonne car j’ai un « Western Union » à envoyer au bled, chacun son fardeau.