Chaque fois qu’un évènement pousse les dirigeants d’un patelin à s’interroger sur leur rôle et a devoir s’expliquer voire se justifier devant leurs électeurs, ils brandissent la thérapie de la transition politique afin de permettre une reprise des activités normales des institutions, à court, moyen voire long terme, le temps de la transition n’étant jamais très clairement défini. Et c’est là que le bled se distingue dans l’application de ce traitement de choc auto-prescrit.
On met en place un gouvernement d’unité nationale. C’est pourtant connu si la majorité et l’opposition n’ont jamais réussi à s’entendre et que cette incompréhension est à l’origine de la situation actuelle, il est va de soit que chacun va mettre de l’eau dans son vin de palme et tout ira pour le mieux durant la transition… Mais de qui se moque-ton? Ceci est bien la plus grosse ânerie que puisse faire un pays. J’aimerais qu’un jour on m’explique le cheminement logique qui mène à la création d’un gouvernement d’unité national, si l’on est pas en période de guerre contre un ennemi extérieur? Pourquoi une chose qui n’était visiblement pas possible en période normale deviendrait soudainement la norme en période de transition? Un gouvernement de transition c’est comme une rustine sur un vieux pneu.. ça tient mais ce n’est pas la solution miracle. La vraie solution c’est de changer la roue. Alors rien ne sert de se compliquer la tâche. Posez la rustine et puis c’est bon.
L’opposition met en place un coalition ou du moins essaie. Vue que la majorité est toujours organisé, pourquoi ne pas fédérer toute l’opposition sous une seule bannière, en voila un idée comme elle est bonne. Si il y a bien un enseignement à tirer des évènements récents du Gabon, c’est que se présenter à 23 pour une élection devant un collège d’électeur de moins d’1 million de personnes ça ne le fait pas. Mais de l’autre côté se dire que l’opposition ne peut être représenté que par un seul homme censé incarner à lui tout seul une union sacrée, cela n’ont plus ce n’est pas l’idéal. Si on suit ce raisonnement on retombe inexorablement dans le premier cas de figure celui du gouvernement d’unité nationale qui représente en fait un gouvernement d’immobilisme national.
L’armée Malgache rentre dans le bal de la transition malgache (source)
Le gouvernement de transition se met au travail avec 40 ministres. J’exagère sans doute le nombre, mais vous avez sans aucun doute saisi ma pensée. Comme son nom l’indique, La transition sert à faire passer un pays d’un état à un autre. Généralement, cela se réalise via une élection ou un référendum. En clair, avoir un gouvernement de transition avec plus de 10 ministres pour organiser une consultation nationale, il n’y a qu’au bled qu’on voit cela. Les gouvernements de transition de par leur nature n’ont ni le soutien des populations, personnes n’a voté pour eux, ni même le pouvoir suffisant pour faire passer un certain nombre de lois. Bref, moins il y a de ministres mieux la transition s’effectuera dans des conditions optimum. A quoi sert un ministre de l’éducation lors d’une période de transition ? Si quelqu’un à la réponse à cette épineuse question qu’il me l’a donne je suis curieux de la lire.
Les patrons de partis utilisent la transition pour se positionner dans les futurs élections. Du coup on obtient un gouvernement de transition ou les décisions à prendre, bonne ou mauvaises ne sont pas prises, puisque chaque ténor voudra faire sienne une décision jugée pertinente ou freinera toute décision qui serait contraire à ses intérêts futurs (pas ceux du bled, il ne faut pas rêver aussi). En clair, si il y avait moins de grosses pointures politiques dans ce type de gouvernement et plus de dépanneurs pour crise constitutionnelle aigüe la plupart des transitions se dérouleraient au moins dans un cadre et dans un esprit sain.
L’entrée en jeux des militaires pour relever le niveau général de la transition. Cela n’est un secret pour personne, quand l’armée tousse c’est tout un bled qui s’arrête en vérifiant bien que le militaire ne tient pas en main une arme chargée. Une transition trop longue ou ratée, ce qui revient au même vous me direz, à la fâcheuse manie de ramener les militaires au devant de la scène politique. Ceux-ci font alors la seule chose que les militaires savent faire: Un coup d’état pour préparer une transition à leur manière qui prolongera la transition qui était déjà en place. Bref de transition en transition le bled n’en sort pas grandi mais les militaires ont fait ce qu’il avait à faire, c’est à dire préserver la paie ou la paix (c’est selon:ndla) que leur ministre de transition a refusé de leur donner.
Et oui, car ce n’est pas par ce que je préconise la diminution des ministres durant une période de transition qu’il faut pour autant nécessairement croire tout ce que j’écris 😀 .
Un commentaire
PingBack