Pegase, l’Etalon d’Or de Yennenga

Rideau. Le FESPACO vient de se clôture et encore une fois je n’y suis pas allé. Comme pas mal d’évènements culturels majeurs du bled, il faut pourtant y être pour savoir ce qui s’est passé. Hélas le FESPACO ne donne pas trop dans les strass et les paillettes. Il est donc difficile de trouver une raison pour s’y rendre. Qu’à cela ne tienne, les films eux n’ont pas cet inconvénient puisqu’ils vous retrouvent là où vous êtes par la magie des torrents privés de l’offre et de la demande. Je me propose donc de vous amèner le Palmarès chez vous.

Etalon d’Or de Yennenga: « Pégase » de Mohamed Mouftakir (Maroc).

L’idée générale: Une jeune fille répondant au nom de Rihanna (ndla:blague trop facile donc je ne la fait pas), est victime d’un père possessif et manipulateur.
Ce qu’il y a de bon: L’auteur évoque les drames de l’inceste et du viol. La cinématographie est particulièrement très soignée mais ceux qui lisent souvent mes critiques cinéma savent que c’est devenu une banalité dans le cinéma d’auteur blédard de nos jours. C’est d’ailleurs en ça qu’il se distingue du reste du monde ou l’on cache le vide des scénari derrières de belles images et des effets spéciaux.
Ce qu’il y a de moins bon: C’est toujours dommage de recevoir dans un festival qui se veut majeur un film qui a déjà concouru dans d’autres compétitions. Rien que pour ça le réalisateur a mérité de recevoir le trophée des mains du chef de l’État burkinabé au lieu de celle de quelqu’un qui a une implication dans le cinéma.

Etalon d’Argent de Yennenga: « Un Homme qui crie » de Mahamat Saleh Haroun (Tchad)

L’idée générale: Qu’est ce que je disais plus haut ? Ne nous proposez pas les déchet d’autres festivals , merci – Ce film a même déjà été traité par LPN lors de sa présentation à Cannes.

Bande Annonce de « Pégase » de Mohamed Mouftakir

PEGASE (Pegasus) le film Marocaine posted by Rachid ed-dib

Etalon de Bronze de Yennenga: « Le mec idéal » de Owell Brown (Côte d’Ivoire)

L’idée générale: Un blédard sans argent mais avec beaucoup de connections cherche à gagner le cœur d’une fille de bonne famille. Hélas pour notre gars, les copines de la fille ont déjà entrepris de lui trouvé LE bon parti (ndla:d’où le titre du film).
Ce qu’il y a de bon: Ici il s’agit clairement d’une comédie sentimentale. On va pas tourner autour du pot: c’est un film populaire sur un sujet traité moultes fois à l’écran. Ce qui distingue ce film des autres c’est d’abord le contexte blédard: le personnage principal est interprété par un acteur gabonais. Pour les blagues africaines à l’africaine il faut vraiment laisser faire des blédards: le film ne va pas dépasser les limites du continent mais là-bas ça sera un hit.
Ce qu’il y a de moins bon: un sujet a fort fait débat au FESPACO 2011, il concernait le financement du cinéma au bled. Les « grands auteurs » ont clairement clashés avec la mouvance cinéma populaire qui est nées en afrique de l’Ouest (Nigéria , Cote d’Ivoire) et qui gagne maintenant le reste du continent. Les premiers refusant de sacrifier les gros budgets qu’exigent leur films et les seconds prônent le cinéma à tout prix. Ce film prouve que les frontières sont parfois floues entre les deux mondes.

Le mot de la fin: Le festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (ndla: quelqu’un peut-il donner un nom plus commercial à cette affaire svp ??) se termine donc comme les éditions précédentes dans un délire d’auto congratulation nombriliste des professionnels du cinéma africain. Le non-professionnel du cinéma que je suis assume son devoir de critique impitoyable des bonnes initiatives afin de, bien sur, les aidées à aller de l’avant. Je note donc en vrac que:

  • le jury était présidé par Cham M’Baye (Gambie) qui est inconnu de nos services.
  • le premier prix est doté de 10 Millions de CFA (15 mille euros). C’est un peu peu comme on dit par ici.
  • les participants ont souligné le niveau particulièrement faible de la sélection de cette année.

Vu de l’extérieur, ce festival donne l’impression que seuls les techniciens du cinéma sont primés alors qu’il y a bien des prix réservés à l’interprétation. Le FESPACO est donc bien un festival des héros de l’ombre et en tant que tel il est condamné a resté dans l’obscurité tant qu’il n’inclue pas les acteurs, premiers ambassadeurs du secteur car porteurs du glamour de l’industrie du rêve.

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