Dans tous le cas y’a deux cas

Ce proverbe qui rappelle à certains un sketch du bled m’a était énoncé pour la première fois par un ivoirien le siècle passé (dans les années 90 quoi 🙂 ) et cela tombe bien je m’en vais vous compter une histoire ou visiblement plus personne n’y voit plus rien. Je sais c’est la deuxième fois que je fais cette blague douteuse mais le propos m’oblige à l’énoncé une nouvelle fois.

Vous vous en doutez, comme bon nombres d’entre vous qui suivent l’actualité politique du continent, je vais ajouter mon grain de sel dans cette histoire bien ivoirienne rebaptisé pour la circonstance #civ2010 où tout le monde semble avoir sa position claire et tranchée et où, pour paraphraser une récent président américain, on est soit avec votre opinion (les bons) soit contre (les méchants). Une ligne intermédiaire n’étant dans ce genre de situation ni à propos ni souhaitable 😥 .

De prime abord, chassons le doute de vos esprits encore agards… non LPN ne vous dira pas pour qui son cœur balance car tel n’est pas le propos de ce billet. Non, en revanche, LPN qui observe les réactions du bled à la tournure des évènements de Casablanca au Cap Vert, en tire un certain nombre d’enseignements qu’il aimerait partager avec vous. Je vous rassure je n’aurais aucun souci à ce que personne ne soit d’accord avec moi, cela fait également parti du jeu 🙂 . Grâce ou à cause de la crise ivoirienne on peut déjà dégager un certain nombre d’enseignement utile pour le futur.

1# Le défi des Intellectuels.

Celui qui a dit que l’Afrique était sous développé a très clairement menti car il a juste omis de préciser de quel Afrique il parlait. A l’instant même ou les élections ivoiriennes ce sont transformées en crise, toute l’intelligencia du bled s’est réveillée et chacun s’en est allé de sa théorie fondée sur des sources plus indiscutable que celle de son voisin pour démontrer avec force que son poulain avait raison. Je tiens à souligner, au passage, que personnellement, après le 3ème argumentaire, je décroche car cela devient très rapidement complexe, hors comme le disait si bien Boileau:

Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

Ne m’en déplaise, cela est la preuve que notre intelligencia, elle, est mure pour aborder des traités et autres conventions internationales avec plusieurs niveaux de complexité et d’attrape-nigot, sans trop de problème. Et que les blédards, politiciens ou pas, ne devraient plus signer n’importe quoi avec n’importe qui… mais là je digresse… ou pas!!!

2# Le défi des Médias

Le monde est mondiale, au dernière nouvelle, l’internet, par exemple, appartiendrait à tous. Il n’empêche, que pour se faire entendre de tous, au même titre que les géants des médias occidentaux, il faudrait au moins un géant de ce type au bled, fait par les blédards, pour les blédards. Le monde arabe semble l’avoir compris, le bled pas encore.
Et que l’on ne viennent pas me parler de Jeune Afrique, d’Africa°1, ou encore Afrik.com, je n’ai rien de personnel contre ces médias, je les prends au hasard, mais leur poids et leur importance est trop faible que pour être entendu. Seule une pluralité des média de tailles suffisantes avec des opinions différentes permettrait l’émergence d’un paysage médiatique blédard suffisamment fort car un continent  sans média propre ne peut prospérer… et inversement.

La caricature de Caran d’Ache revisitée pour la Côte d’Ivoire

3# Le défi de la communauté internationale

En fait, le cas ivoirien ce n’est qu’un bras de fer entre la communauté internationale et un président devenu dictateur.

Voila comment la situation est perçue pour l’ingénu allochtone qui ne connait rien à rien à la crise ivoirienne, et qui l’a découvre via son média de prédilection. Si je viens d’évoquer le défi des médias, je n’ai pas encore parlé de la « communauté internationale ». Cette chose, ce machin n’existe pas, demandez où elle vit, et vous n’obtiendrez ni son adresse, ni même la page de contact sur un site internet si tenté qu’elle en ait un. Voyez-vous et j’en choquerais plus d’un mais la crise ivoirienne est surtout une crise ivoirienne et si les ivoiriens sont suffisamment matures pour la régler entre eux… où avec l’aide d’autres blédards, vous verrez la communauté internationale perdra de sa superbe. ce qui m’amène au point suivant

4# Le défi diplomatique blédards

Ce qui me chagrine dans cette crise bien blédarde, du moins c’est mon avis, c’est le manque de vision de nos amis blédards africains en général, ivoiriens, en particulier ont. Il y a plus d’1 an, j’ai écris un billet qui se nommait Quand les blédards s’essaient (enfin) à la diplomatie. et voici comment se terminer mon billet :

Sans le savoir (…) les blédards viennent d’initier un nouveau type de diplomatie « à la blédard » qui a le mérite d’exister mais dont l’efficacité reste encore à démontrer. (…). Les élections présidentielles à venir un peu partout avec leur lots habituels de contestations seront donc un terrain propice pour faire évoluer cette diplomatie balbutiante

Je tiens à dire que je déteste avoir raison mais force est de constater que plus d’an après mes propos, nous, les blédards, n’avons pas beaucoup avancé.

Je ne sais qui des 2 présidents ivoiriens a raison mais ce que je sais, c’est que qu’elle que soit l’issu de la crise on aura démontré à suffisance que les défis futurs sont bien plus important que la crise actuelle et que tout le bled est prêt pour la démocratie… sauf ses dirigeants.

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3 Commentaires

Bonjour à tous,
Sur un plan philosophique je rappelle que « ne pas prendre parti est déjà en soi un parti-pris ». La neutralité peut être une forme de lâcheté pernicieuse et dangereuse quand elle conduit à l’inertie et au statut-quo. Nous les Africains, nous devons apprendre à installer L’ALTERNANCE POLITIQUE dans nos mœurs sociologiques et politiques, au lieu de continuer à réagir en ce début du 3è millénaire de façon tribale et ethnique.
Ainsi dans la crise ivoirienne (comme ailleurs sur le continent) TOUS les Africains doivent prendre parti pour l’ALTERNANCE, et la RÉGULARITÉ des élections afin que cela devienne la NORME et non pas l’EXCEPTION comme c’est HÉLAS encore trop souvent le cas. Tous les opposants historiques aux « roitelets » de leurs pays, une fois parvenus au pouvoir se sont empresser d’adopter les sales habitudes qu’ils reprochaient à ces derniers ( voir la cas Wade au Sénégal). Alors, pour que la démocratie, l’Alternance politique s’installent sur le continent, il faut que Mr Bagbo s’en aille, qu’il laisse quelqu’un d’autre gouverner la Côte d’Ivoire; et pendant ce temps que son parti et d’autres préparent de nouveaux candidats aux élections intermédiaires d’abord, et aux présidentielles de dans 5 ans dès maintenant, ce sera l’honneur des Ivoiriens, et aussi des Africains.
Pouvons-nous prendre parti pour l’alternance politique au-delà de nos inclinations personnelles.
Jean-Jacques

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