L’année 2010 est terminée depuis bientôt deux bons mois mais cela n’a pas empêcher les blédards de continuer à voter. Notre série à succès CAP2010 peux donc se prolonger encore d’une année sans grande difficulté. Et pour cause, après la discrète re-élection du président de République Centre Africaine, voici que au cœur du continent, les ougandais tentent eux aussi l’exercice dans un style qu’ils prétendre leur être propre. Que nenni chers frères blédards. Vous êtes comme nous tous et nous allons vous le démonter.
Alors que le nord du bled est occupé à marcher pour sa liberté, le sud du Sahara lui vote. De la à croire que lui vit déjà sa liberté démocratique il y a un pas que je ne franchirais pas. Mais, avouons-le, les instances politiques de ces pays font le nécessaire pour montrer tous les signes extérieurs de démocratie. Ces signes sont la pour calmer les bailleurs de fonds un peu trop exigeants mais qui, nous le savons tous aujourd’hui, sont un peu dépassés par l’émergence d’une Rue au pouvoir longtemps négligé. Quoi qu’il en soit, nos amis ougandais ont pour la troisième fois sous l’ère Musévéni décidé d’organiser un scrutin afin de se choisir députés et président pour la République de l’Ibis. La campagne pré-électorale s’est déroulée de manière « traditionnelle »:
Il y a eu les meetings agrémentés d’échauffourés. Il y a eu les candidats ajournés. Il y a eu la lutte de petites phrases. Il y a eu l’aménagement de la constitution pour que le Président sortant puisse à nouveau se présenter. Il y a eu la tentative de constituer un front commun contre M7. Il y a eu l’exclusion de la coalition de l’opposant historique le Dr. Basigye. Il y a eu enfin, et c’est un fait nouveau, le fameux jeu de l’analyse des chiffres des sondages. M7 se voyait à quatre-vingts pour cent, il en aura soixante huit (68%): c’est mieux que les cinquante neufs (59%) de la fois précédente mais quelle déception de ne pas faire plus l’unanimité.
Le Dr. Basigye exhibe des bulletins de votes pré-remplis au nom de Musévéni (source)
Et le Dr. Kizza Besigyé ? L’ancien docteur personnel du président n’a récolté que vingt six petit pour cents: Le Pauvre Homme! Il laisse ainsi les miettes de pour cents restant à la pléthore d’autres « petits » candidats. Comme il se doit, il conteste les résultats qui devaient évidement le donner vainqueur. Il exhibe les preuves de la tricherie (ndla: comment a-t-il accès à des bulletins de vote secret ?) et va même jusqu’à annoncer l’existence d’un comité de délibération bis qui va proclamé les « vrais » résultats et le livrer au peuple qui saura quoi en faire. Mais autant les maghrébins ont réussi à propager la stratégie de la révolution, autant les sud sahariens ont des difficultés à répliquer le « gat-age du coin » du jeu politique dans un plus pur style ivoirien. Ils sont généralement ignorés, pris pour fous ou tout au plus menacés d’être (encore) enfermés pour trouble à l’ordre publique.
En résumé, Yoweri Musévéni va envers et contre tous rempiler pour 5 nouvelles années et rejoindre ainsi le club sélect des trentenaires au pouvoir. Il promet dans ce « dernier » dernier mandat de transformer son pays en pays émergeant. On se demande ce qu’il à fait au cours des vingt cinq années précédentes sinon construire patiemment son accréditation au Club. Car au delà du « prestige » que confère la longévité au pouvoir, il y a l’entrée dans cette zone turbulente dans laquelle se concentrent les coups d’états fomentés par de jeunes officiers que vous avez nourris au sein et cette nouvelle menace qui s’élève de la rue au cri d’un cinglant « Dégage« .