CAP2010 : Tout le monde veut sa place

A moins de vivre au Pôle Nord (auquel cas vous serez excusé… quoique), la tournure prise c’est dernières 72 heures par les élections ivoiriennes n’a pu vous échapper. A l’heure où j’écris ces quelques lignes, et au risque de faire un jeu de mots primaire,  plus personne n’y voit rien ou plutôt n’y comprend rien, et pourtant, tout est si clair :). Oui, chers lecteurs, cela est tellement limpide que l’on peut, d’ores et déjà, tirer des leçons pour l’ensemble du bled des CAP2010.

1°) Les blédards savent voter.

Au début de l’année nous avons entamer notre mission de communication pour tordre le coup à certaines idées reçues et/ou préconçues sur le bled. La première d’entre elles étant que les blédards ne savaient pas voter. Le Gabon, hier, les Guinées, le Togo et donc  la Côte d’Ivoire, ses dernières heures, pour ne citer qu’eux, ont prouvé à suffisance que les blédards dans leur majorité sont, non seulement murs, mais en plus savent se déplacer en masse aux urnes quand leur destin est en jeu. Donc, oui, messieurs les politiciens je vous le dit, arrêtez de prendre le peuple pour plus sot qu’il n’est, demandez-lui son avis et celui-ci vous sera donné, simple, clair et précis.

2°) Les politiciens ne savent pas perdre.

Si il y a bien un trait commun entre la majorité des élections qui se sont déroulées au bled, c’est le refus quasi systématique des résultats prononcés par les responsables du vote. Du Nord au Sud en passant par l’Ouest et l’Est, systématiquement lors des élections, l’un ou l’autre camps, quand il n’y en avait que 2 (au minimum) ont réfutés les scores annoncés. C’est comme si au bled, le vote n’était qu’une formalité et que le combat, le vrai, ne commençait qu’à l’énoncé des résultats. Voici donc qu’au bled on inaugure un nouveau style de gouvernance. Elle n’est plus basée sur le résultat du vote mais plutôt sur ce que chaque candidat s’attend à avoir comme réponse du peuple qu’il connait mieux que lui-même ne se connait. Et qu’importe si cette réponse du peuple (ou du moins celle énoncée par les instances chargées de rapporter leur jugement) n’est pas toujours en accords avec les espérances des principaux protagonistes.
Que l’on me comprenne bien, dans toute démocratie, il est possible et souhaitable que des mécanismes de contestations soit mise en place pour assurer le plus de transparence et de régularité dans une élection. Mais l’utilisation quasi-systématique des recours pour toujours vouloir invalider ce qu’à décider le peuple devient une norme en lieu est place d’être une exception 🙁 .

Tout le monde veut sa place ? (source)

3°) La vrai place du président dans un pays

Au 20ème siècle, un président c’était le Chef de Village, l’homme le plus « fort » , le plus « sage » , le plus « respecter », le plus « intelligent » du pays (barrez la ou les mentions inutiles:ndla). En clair, c’était l’homme providentiel ou plutôt il était perçu comme tel.
Aujourd’hui, au 21ème siècle, avec les défis et surtout la mondialisation du monde, de ses échanges et des rapports entre le politique, l’économie et l’humain, un président c’est surtout devenu, au pire, un gestionnaire, au mieux, un VRP de luxe dont la « seule » vraie fonction et de faire peser les intérêts du peuple du pays dans le concert des nations. En clair, la place de président ne fait plus recette nul part … sauf au bled. Le Chef du village n’existe plus, sauf, sans doute dans le phantasme de dirigeants qui ne comprennent pas/plus  qu’une personne, aussi puissante et géniale soit elle, ne pourra rien à elle toute seule. Sa position dépend largement du soutien , si pas de l’armée de la base, au moins des personnes influentes de la société civile et des acteurs de l’économie.

4°) La vrai place du peuple dans un pays

Au 20 siècle, la population ne devait départager que des hommes qui représentaient un vision bien tranchée de la société. Aujourd’hui, rien n’a changé ou plutôt si, tout est plus nuancé. Les réponses, tout le monde les connait, ce que l’on doit finalement choisir c’est uniquement le président bourreau qui sera en charge de les mettre en place.
Alors, oui il peut être idiot, corrompu, incompétent, les 3 à la fois ou être le meilleur d’entre nous, les systèmes modernes sont telles que cela n’influencera que le temps d’implantation des solutions et non les solutions en tant que telles. Reste au peuple à déterminer à quelle sauce il désire être manger.

5°) Tout le monde s’en fout.

Mais si, il a une grande leçon apprise cette année, c’est que dès que l’on franchit la frontière de l’état concerné, les destinés du Gabon, de la Guinée Équatoriale, de la Guinée Conakry, de la Cote d’Ivoire, du Burkina Faso, de l’Éthiopie, du Rwanda, du Burundi et j’en passe n’intéresse plus personne, blédards y compris, mise à part quelques illuminés dont votre serviteur fait parti qui refusent de le comprendre.
Ils seraient temps que les blédards, et principalement la classe politique, comprennent que leurs gué-guerres intestines n’intéressent plus personne à part eux. En vendant les bijoux de familles du bled au plus offrant, ils ont soldé la dernière raison qui pouvait encore rendre leurs querelles à 2 sous intéressantes aux yeux du monde. Alors, mise à part en réussissant à faire couler le sang d’innocentes victimes collatérales, on se préoccupera plus de l’attaque de requins sur Sharm el-Sheikh que de savoir qui, de Gbagbo ou de Ouattara, mérite le titre de président. J’espère juste que ces deux là n’ont pas fait tout ça … pour cela.

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2 Commentaires

GONE BI BLAGONE MATHIAS

JE PENSE QUE LA FORCE EST INDISSOCIABLE DE LA NOTION DE GOUVERNEMENT. UNE ADMINISTRATION INCAPABLE D’ASSURER LA SECURITE DE SES CITOYENS EST BON POUR L’ASILE LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FAIT CONFIANCE A LA FORCE QU’A LA GRACE DE DIEU. SI LE PRÉSIDENT GBAGBO AVAIT UNE ARMÉE FORTE ET SOUTENUE PAR LES ETATS UNIS, ET NON LA BIBLE-C’EST DIEU QUI FAIT MON COMBAT-COMME AIMAIT-T-IL A DIRE-IL SERAIT TOUJOURS AU POUVOIR. MAIS LE PRÉSIDENT ALLASSANE A COMPRIS QUE LES IVOIRIENS OBÉISSENT A LEUR ÉMOTION QU’A LEUR RAISON. LA MALADIE DES IVOIRIENS SONT LA PAUVRET ET L’IGNORANCE. CELUI QUI A LE REMÈDE DEVIENT LEUR SAUVEUR. LES DIRIGEANTS AFRICAINS SOUFFRENT SOUS LE POIDS DE L’AUTORITÉ.

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