Vous en avez marre des blockbusters ? Vous en avez assez de ces grosses productions hollywoodiennes où tout, du dialogue à l’intrigue en passant par le casting, est prévisible ? Faites comme MastaP et plongez vous de temps en temps dans un cinéma alternatif libre de toute contraintes de rendement. Non je ne parle pas du cinéma indépendant qui prétend faire de l’art avec une caméra mais plutôt des films 100% blédards pour les blédards et par des blédards (cocorico!!). C’est pour cette raison que nous nous demandons avec une tension palpable: Mais qui donc a tué le Capitaine Alex ?
Synopsis
Le Capitaine Alex de la police de Kampala enquête sur un gang urbain qui semble avoir la main mise sur le commerce de stupéfiant de la capitale ougandaise. Au détour d’une altercation avec ledit gang, le capitaine est tué ainsi que le frère du chef du gang de narco-traficants. Ni une ni deux, la police se met en quête de l’assassin de son capitaine mais rencontre un opposition féroce de la part d’un gang dont le chef n’a pas encore digéré la disparition de son frère. La police trouvera-t-elle le véritable assassin de son emblématique capitaine quitte à purger la ville de tout ses truands ? Le chef du gang réussira-t-il a venger son frère quitte à massacrer tous les policiers de la ville ? C’est ce que vous saurez en suivant « Who Killed Cpatina Alex ? » des studios Ramon Film Products Ltd.
La bande annonce de « Who Killed Captain Alex ? »
Le bon
Tout d’abord, il faut regarder ce film avec les yeux d’un blédard. Si vous êtes un de ces cinéphiles uniquement passionné par les films de Michael Bay et James Cameron, circulez: il n’y a rien à voir pour vous dans ce film. Si par contre vous êtes un nostalgique du cinéma chinois du siècle passé, des sagas de Bollywood, des séries B américaines telle que produites par les studios Asylum alors vous êtes en terrain connu. Ne nous égarons pas en considérations philosophiques: « Who Killed Captain Alex ? » est un film de baston. Ça se bagarre, ça tire dessus, ça s’insulte à tout bout de champs et ça gueule à tout va et tout ça en s’articulant sur un scénario qui tient sur un quart de page.
Contrairement à ce que diraient certains haterz de mauvaise foi, ce film est bien réalisé. J’en veux pour preuve le fait que à chaque scène on comprend ce qui se passe. Ou plutôt, devrais-je dire, on comprend ce que le réalisateur à voulu faire mais a du réaliser avec les moyens du bord étant donné le budget pharaonique de 8 millions de shillings ougandais (2.700 euros).
Un bon point pour les acteurs, tous novices, qui y croient à fond et qui rendent les personnages plus vrais que nature. Les méchants ont bien l’air méchant « à la blédarde » et non « à l’américaine ». Notons aussi les divers clins d’œil sympathiques aux canons des genres: les scènes de kung-fu (ndla: un art ancéstral africain pour ceux qui l’ignoraient) et les scènes de combats dans la jungle dignes du seul vrai Predator de John McTiernan.
Le moins bon
Personnellement je n’en vois pas. Je pourrais évidement passer mon temps à expliquer à ceux qui se moquent de la petit voix qui met l’ambiance dans la bande annonce que c’est comme ça qu’on chauffe un public blédard, la cible principale du film. Je préfère le faire via cette anecdote: saviez vous qu’il existait une réseau de diffusion de film US/EU ré-édités en circulation au bled ? Ces films sont amputés des longs discours politiques et des scènes d’amour. Au début j’ai moi même cru à un regain de puritanisme blédard mais on m’a expliqué que les tenanciers des cinémas populaires en avaient marre qu’on leur demande d’avancer le film vers les parties intéressantes. A bon entendeur…
Conclusion
Comme il était prévisible , ce film sorti en salle l’année passée a connu un franc succès au bled et dans la sous région est-africaine. Cela témoigne de la santé du cinéma blédard à la blédard et de la créativité de ses réalisateurs. A tel point que ceux qui prenaient le réalisateur pour un fou ont eux même mis la main à la poche et ont financé le deuxième volet du film. Le réalisateur Nabwama I.G.G pourra aussi compter sur un casting encore plus étoffé car Bobi Wine, l’auto proclamé Président du Ghetto de Kampala a intrigué pour y tenir un rôle. Je donne à « Who Killed Captain Alex ? » un solide 7/10.