Il faut préciser d’abord que mon séjour commence des la fin de la très médiatisée coupe du monde de la FIFA, et j’ai essayé de comprendre comment ce pays a réussi à en obtenir l’organisation. Il me faut aussi dire que ceci est tout sauf une thèse de doctorat, mais comme disait un de mes profs de mécanique analytique, je prétends que c’est suffisamment intéressant pour être partagé.
La première chose qui frappe est le gigantisme perceptible dès l’aéroport de Johannesburg, ainsi que la diversité ethnique de tous ceux qui fréquentent l’endroit. Bien que tout semble fonctionner comme dans n’importe quelle ville occidentale mondialisée, avec des possibilités de check in automatique (je n’avais jamais fait ça, nulle part !), tout le monde est pendu à son portable, depuis le balayeur jusqu’au businessman. Les journaux ont autant de pubs sinon plus que n’importe quel journal anglais, le câble propose plus de 600 chaines de télé… bref vous ne serez pas trop dépaysés. Une question taraude l’esprit: a quoi ressemblait ce bled 16 ans plutôt ?
L’autre caractéristique est … sa composition ethnique. Désolé pour le manque d’originalité, mais en ignorant cet aspect, on ne comprendra jamais le fonctionnement actuel de ce pays:
– la population noire est équivalente à celle que l’on trouve dans n’importe quel autre pays africain. Beaucoup de pauvres, quelques riches. Pour qui n’a pas connu l’apartheid, on a du mal à voir en quoi cette nouvelle Afrique du Sud a apporté.
Cap de la Bonne Espérance: (c) LPN
Le tourisme chez les noirs est un exemple de KPI pour mesurer l’intégration de l’Afrique du Sud
– la population blanche est plus disparate: il m’a semble que c’est celle qui a du le plus s’adapter au changement. Beaucoup de ce qui attire vers ce pays est « white related ». Bien que leur domination de la vie économique soit flagrante, certains d’entre eux ont clairement du digérer les changements d’il y a maintenant 16 ans, et occupent les mêmes fonctions que les noirs, apparemment sans que cela ne choque personne sur place.
– Ma perception de la composante indienne de la population de ce pays est qu’elle ne se différencie des autres communautés indiennes en Afrique que par un sentiment d’appartenance qu’ils expriment et du rôle qu’elle a acquise dans le changement des institutions de ce pays. Je me suis laissé dire que leur plus grand préjudice de l’apartheid fut de ne pas pouvoir exercer les métiers du commerce pour lesquels elle se concentre.
– Ce pays compte enfin une composante dite « coloured » composée de métis, mais je dois vous avouer que je n’ai pas saisi comment ces personnes ont réussi à se constituer en communauté.
Last but not the least, ne croyez jamais le mec qui viendra dans ce bled et qui reviendra sans vous parler de Mandela… Mandela, vous en avez à toutes les sauces et à tous les repas. Le 18 juillet, il fêtait son 92ème anniversaire et la journée a été déclarée Mandela Day. Pour un peu, on croirait que c’est n’importe quel dictateur africain de la vieille école. La vérité est qu’il n’en est rien, et que Mandela explique à lui seul la complexité et les ambitions de ce bled.
J’ai essaye de capturer la psychologie de ce bled en me basant uniquement sur mon observation.
S’il n’avait été habite que par des noirs, l’Afrique du sud ne serait pas différent de n’importe quel autre état africain. Les populations européennes qui sont venues s’y installer ne sont pas venus pour coloniser le coin, mais pour s’installer. Je passe sur les problèmes sur les anglophones et les hollandais. Le fameux apartheid qui a fait couler beaucoup d’encre et de sang, ne me semble pas avoir été motivé par la simple haine des blancs pour les noirs, mais l’absence de volonté des premiers pour intégrer les deuxièmes vers un développement digne de ce qui se fait de mieux de nos jours. L’intelligence de Mandela est d’avoir des le début prône l’intégration de toutes ces communautés pour former un seul état sans s’appesantir sur tous les ressentiments justifies ou non des uns vers les autres. Le bled a de plus eu la chance que Mandela ait survécu aux 27 ans de taule et passe la guerre froide. Mais je pense que l’atout majeur de ce bled est d’avoir entamé la transformation sociale et institutionnelle sans qu’il y ait eu une guerre totale, qui aurait tout ruiné.
Une fois le principe acquis, il fallait trouver une personne pour incarner ce changement et il était alors temps de sortir Mandela du placard. C’est la chose perceptible la plus intelligente qui ait jamais été faite en Afrique du Sud. Ils se retrouvent maintenant a être un pays avec des défis, des atouts, un objectif et surtout une référence en personne en la personne de Mandela.
Ce changement d’institutions et de cap, et surtout la clarté avec laquelle tout cela se déroule a transforme le pays en une véritable puissance régionale, pour ne pas dire internationale qui attire les immigres de partout sur le continent et en particulier du voisin zimbabwéen.
Pour terminer sur Mandela, sa sur médiatisation tend à rappeler à tous les sud-africains de ne jamais oublier d’où ils viennent…
Ah oui ! Je devais aussi parler de foot. Ben voila c’est fait !