L’Afrique passe au biométrique

Alors que l’affaire de Rudy, jeune camerounais au prise avec les autorités belges, fait encore parler d’elle dans les milieux africains de Bruxelles, une nouvelle en provenance du bled devrait soulager l’occident: une des nombreuses organisations sous-régionales d’Afrique qui regroupe les anciennes colonies françaises d’Afrique centrale,la CEMAC, vient d’annoncer qu’à compter du 1er janvier 2010, tous les passeports des ressortissants des pays membres seront biométriques.

Encore une fois, le bled, par cette déclaration, brûle les étapes et prend un train, que dis-je, un TGV pour rattraper voire dépasser la législation de certains pays occidentaux. Loin de moi, l’envie de  dénigrer cette décision mais, la critique est trop aisée pour que je m’abstienne.

Tout blédard qui a eu affaire à sa propre administration au pays le sait, les registres d’états civils sont dans un état tellement piteux que retrouver son acte de naissance revient à effectuer la quête du Graal. Récemment les images des registres de Mayotte que l’on a pu montrer à la télé, ne m’ont fait sourire que parce qu’ils me rappelaient l’état des registres de nombreux pays africains. Comment établir correctement des passeports biométriques si la source même des informations à consigner n’est pas crédible ?

Autre lacune de cette déclaration, elle pré-suppose que l’obtention d’un passeport en Afrique est chose aisée. Il suffirait de se rendre auprès de son administration la plus proche remplir un formulaire s’acquitter des droits fiscaux et attendre sagement que le sésame arrive quelques semaines plus tard. Là aussi, laissez-moi rire, combien de blédards n’ont pas attendu 6 mois voire attendent encore la délivrance de leur simple carte d’identité pour des problème d’identification,  de corruption, de géo-politique à la veille d’une élection présidentielle ?

immigres clandestins

Et finalement, un passeport pourquoi faire ? Pour aller où ? Mise à part, les industriels et les fils de qui n’auront aucune difficulté pour obtenir les dits papiers, biométriques ou non, qui d’autres serait intéressé dans un papier qui ne vous assure ni un visa, ni un travail loin de la misère et de la précarité de votre propre bled. Les étudiants, peut-être, mais la majorité de la population n’hésitera pas, hélas, à recourir à d’autres voies d’accession à l’occident.

L’Afrique passe au passeport biométrique certes, c’est bien, mais à trop mettre la charrue avant les bœufs, nos dirigeants semblent oublier que pour avancer la charrue a quand même besoin de roues 😉 .

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