Que faire quand on est un bibloss et que l’on n’est plus au pouvoir ? Contrairement à ce qui se passe au bled, un grand nombre de politiciens du nord ne meure pas en fonction. Ils ont occupé les plus grandes fonctions de leur pays mais arrivent à cette date fatidique où il faut céder la place car le job était à durée déterminée. Ils ne sont pas encore assez vieux pour prendre leur retraite et ils ne peuvent pas retourner dans leur parti d’origine pour des raisons de prestige évidentes. Que faire alors ? J’ai une idée: pourquoi ne pas mettre son immense expérience et son carnet d’adresse au service de quelqu’un qui en aurait besoin par exemple, et tout à fait au hasard, les dirigeants du bled.
Ne voyons pas le mal partout. Il n’y a rien de mal à mettre son expérience au service d’autrui. C’est d’ailleurs la base même de l’évolution seine d’une société. D’une part parce que cela suppose que le conseil expert a quitté une fonction importante au profit d’un jeune. D’autre part parce qu’il sert de pense bête ou de mémoire des bonnes recettes et des mauvais choix du passé.
Dans le cas qui nous importe, celui des nordistes qui conseillent les blédards, force est de constater que avec le temps leur nombre ne diminue pas, bien au contraire. C’est là où je vois un problème. En effet au lendemain de la décolonisation chaque patron ou responsable du bled était affublé d’un tuteur qui devait lui donner accès aux réseaux internationaux. Il est donc affligeant de voir que 50 ans après, soit deux générations plus tard, on en est encore là. Il y a manifestement eu rétention d’information.
Un autre problème est ce que j’appelle la collusion des dossiers. Imaginez un consultant qui affirme venir vous aider à résoudre un problème alors qu’il n’a rien fait concernant le dit problème du temps où il était aux affaires, c’est à dire, à l’époque où il disposait d’un réel pouvoir décisionnel. Je suis tenté de croire qu’il a fait exprès de laisser certains dossiers en suspens afin de s’assurer du travail en fin de mandat.
Je ne peux également m’empêcher de voire de la collusion lorsque un super consultant devient le consultant d’un dirigeant qui était également au pouvoir en même temps que lui. Si il s’agit de réseauter alors vous devez avoir les même réseaux et il n’a pas besoin de toi. S’il s’agit d’expérience vous avez également la même vu que vous avez vécu les même événements. Il ne reste donc qu’une explication: le retour d’ascenseur. Oui c’est de toi dont je parle Tony Blair. Mais tu n’es pas seul dans ce cas. La plupart des ministres déchus des gouvernements successifs français sont également dans le cas. Que faudrait-il pour tempérer mon propos ? Simplement de la réciprocité. Il semble que les dirigeants du nord n’ont besoin de consultants du sud que en de très (trop) rares occasions. Ils préfèrent toujours travailler avec des gens aux affaires alors que aujourd’hui plus que jamais le bled suscite l’intérêt de part le monde.
Il y a une idée reçue qui circule de par le monde que « la politique ça rapporte gros ». C’est vrai. Mais cela ne rapporte gros que après le mandat. C’est ce que bon nombre de blédards devraient comprendre. Au lieu de s’accrocher désespérément à un job qui clairement ne paie pas bien, créez vous un carnet d’adresse et passez fissa fissa dans le privé. Ce sera une bonne chose pour votre portefeuille et les caisses de la collectivité constamment sollicité vous en remercieront.