A l’instar de Batman, le Président de la République exerce une fonction pour laquelle il requiert une série impressionnante de gadgets à son nom. Là où le Chevalier Noir réside dans une BatCave, le Président réside dans le Palais Présidentiel. Le parallèle continue avec Robin/le Premier Ministre, la Batmobile/la Voiture Présidentielle, le BatSignal/la Télévision Nationale sans oublier bien sur les Batgirl et autre Batwoman. Aujourd’hui nous nous intéressons particulièrement à celui de ces gadgets qui fait couler le plus d’encre et de salive à savoir la BatPlane ou avion présidentiel.
Pourquoi diable un président doit-il avoir un avion personnel ? En y réfléchissant bien, le Président est un peu comme vous et moi. Souvenez vous des ces fois où nous sommes invités à une fête à laquelle on ne veux pas vraiment se rendre mais où notre absence serait mal vue. Il est très pratique dans ces circonstances de pouvoir arriver quand on veux, c’est à dire le plus tard possible, et de repartir dès qu’on peut, c’est à dire le plus tôt possible. Ce luxe, chers amis, n’est permis qu’à ceux qui sont venus avec leur propre véhicule.
Notons également qu’il y a d’autres désagréments qui peuvent survenir si vous voyagez dans une compagnie régulière. Je citerais en vrac le fais de voyager avec « la plèbe » ou devoir faire escale plusieurs heures/jours en attendant une correspondance. Pour toutes ses raisons donc, le législateur a au cours de l’histoire décidé d’instituer des véhicules présidentiels: chaise à porteur, carrosse, voiture, train et enfin avion suivant leur apparition.
Cet « ustensile » répond donc à des besoins pratiques et de prestiges liés à la fonction du Chef de l’État mais pas seulement. De nos jour, la sécurité est devenu une notion des plus importantes. Je parle, bien sur, de la sécurité de nous autres simples passagers. Remontons le temps au 6 Avril 1994. Il aurait été encore plus fâcheux si les présidents du Burundi et du Rwanda avaient du prendre un vol régulier pour rentrer chez eux plutôt que de partager le jet présidentiel rwandais. Cet appareil qui permet de protéger le Président des problèmes du petit peuple permet également dans l’autre sens de protéger celui-ci des ennuis privés de ce monsieur.
Nigerian Air Force: le nouveau jet présidentiel
Là où l’affaire prend une tournure intéressante c’est lorsqu’on essaie de définir ou plutôt de reconnaitre l’avion présidentiel car la définition est devenu floue de nos jours. En effet, tout appareil affrété ou loué par la Présidence prend d’office ce cachet. Ainsi si vous allez en masse soutenir votre équipe du bled aux CHAN 2011 aux frais de la Présidence, vous voyagez sans le savoir dans un avion présidentiel. Il n’y pas de mal en soit de voyager à l’œil surtout quand c’est légal. Cependant, il y a un concept qui a réussi à rendre la légalité « insuffisante »: il s’agit de l’éthique. Cette notion fluctuante en fonction du pays et du moment où elle s’applique est au fondement des problèmes rencontrés par les membres du gouvernement français actuel. Car les avions des « amis » et de la famille du Président ce sont ajoutés à la liste. Or, lorsque un politicien entre dans un avion présidentiel et/ou assimilé, il pose un acte politique. Et comme l’histoire à la fâcheuse manie de ne rien oublier, ce « dossier » sera ressorti en tant utile pour mettre un terme à l’ambition politique de untel ou untel.
C’est pour cette raison que j’encourage nos Chefs d’Etat à inscrire tous les avions du bled à taxi stop. D’autant plus que nous avons face à nous une génération de politiciens totalement ignorant des us et coutumes d’une Franceafrique qu’ils ont enterré trop vite sans en mesurer les conséquences. Ne vous en faite pas, il en va de même pour l’Europafrique, l’Américafrique ou la Chinafrique. L’essentiel est d’en « impliquer » le maximum de sorte que le jour où La Rue vous jette dehors, chacun sera mis face à la totalité de ses responsabilités et vous ne tomberez pas tout seul (du moins c’est ce que raconte le manuel du bon petit dictateur 😈 :ndlr). A bon entendeur…