Difficile de trouver un sujet qui va capter votre intérêt alors que le Mondial (de Football.. ajouté pour les étourdi ou les extra-terrestres) entame son tour de chauffe. Je me suis creusé la tête environ… 5 secondes, et puis, ce communiqué nécrologique m’est parvenu: Oliver N’Goma venait de mourir. Ni une, ni deux, je venais de trouver là l’occasion de parler d’un phénomène dont tous les mélomanes de la Terre n’ont pas conscience mais qui constitue la majorité des musiques que nous écoutons tous les jours j’ai nommé le phénomène des One Hit Wonder.
« Here today, gone today ». C’est par cette observation piquante mais ô combien réelle que le comédien/humoriste Chris Rock décrivait le phénomène des One Hit Wonders, ces artistes que l’on ne connaît que pour une et une seule chanson. Attention quand je dis « connaît » c’est ironique car dans la majorité des cas la chanson prend le dessus sur le chanteur à tel point que nous, le public, on en oublie à qui on la doit. Ce destin jusque là réservé aux chansons paillardes se généralise dans la musique moderne. En effet, la vitesse de consommation des chansons est tellement grande qu’elle ne laisse pas le temps aux individus de développer une personnalité artistique. Résultat, les artistes sont contraints de sortir des tubes qui ne marchent que via un « gimmick », quitte à vendre leur rêve. Du coup il devient très facile à un son « classique » de survivre au-delà de son temps et en dépit des changements de mode.
Mais revenons à l’aspect humain de la chose car c’est cela qui motive mon billet. Certains pensent à tort que le phénomène n’existe pas au bled. Détrompez-vous: c’est là où il existe plus qu’ailleurs. La raison ? L’existence d’un scène (à défaut d’un marché) hétéroclite à l’échelle du continent. Je ne vais pas vous citer tous les tubes blédards (ndla:tube bledard: tube qui a marché sur tout le continent et au-delà et pas uniquement dans un seul pays) qui sont rentré dans l’histoire et que l’on fredonne la plupart du temps sans savoir de quoi il s’agit. « Pata Pata« , « Didi« , « Waka Waka« , « Vulundela« , « Indépendance Cha Cha« , « Nzinzi« , « Le Téléphone Sonne« , « L’Argent Appelle L’Argent » et j’en passe. Dans ce flot incessant on trouve aussi Oliver N’Goma et son « Bané ».
« Oliver N’Goma – Bané », pas de promo , pas de clip mais un succès incontesté.
Sorti en 1989, ce tube a fait le tour du bled comme un véritable tsunami. Seul ceux qui sont trop jeunes (nés dans les années 2000) ne peuvent s’en souvenir et si c’est le cas on refait leur éducation au détour d’un fête quelconque: mariage, baptême, diplôme, victoire de l’équipe de foot du coin, anniversaire et j’en passe. Certains d’entre eux sont surement nés grâce à cette chanson.. mais je digresse. Les DJ adorent ces sons qui relancent n’importe quelle soirée frappée par une certaine léthargie. Je me souviens personnellement que c’est le premier son afro qui bouscula l’ordre imposé par le zouk antillais et qui consacra la naissance du Afro Zouk: un vrai motif de fierté. Mais voilà, « Bané » était tellement fort que le « pauvre » Olivier passa le restant de sa carrière et donc de sa vie à se battre pour au moins rivaliser avec son premier et seul succès. Demandez à un « vrai » mélomane gabonais ou autre, ils vous citera, sans nul doute, des titres à la pelle de Mr N’Goma. Moi même pour la petite histoire, mon son préféré de Mr N’Goma est « Icolé« . Mais voilà pour monsieur tout le monde il y avait « Bané » et puis plus rien.
La sagesse et l’intelligence de Oliver N’Goma a été qu’à un moment il a compris que même si un jour il faisait mieux que « Bané« , le Monde ne le reconnaîtrait jamais en tant que tel. Il a donc accepter de capitaliser sur ce titre unique, quitte à même parfois être confondu avec sa chanson.
- A: « Il parait que Oliver N’Goma est mort ! »
- B: « Qui ? »,
- A: « Le gars qui chantait Bané »
- B: « Ah ! celui là, ben qu’il repose en paix alors ».
Sur ces bonnes paroles, Mr Oliver N’Goma, LPN vous salue bien bas et vous souhaite le repos éternel que vous méritez.
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