AMA AWARDS 2010

Il y a de ces billets de réflexions qui prennent souvent des allures de billets d’information tellement le sujet est totalement neuf pour la grande majorité des gens. On a attiré mon attention sur une famille de distinctions destinées à honorer le cinéma du bled et dont je n’avais jamais entendu parlé: j’ai nommé les African Movie Academy Awards.

Première information, je ne savais pas qu’il existait une académie de cinéma pana-blédarde. Mais en même temps, je ne suis pas trop surpris tellement nous sommes habitués à copier-coller tout ce qui se fait ailleurs avant de réfléchir sur le fait de savoir si on en a vraiment besoin ou pas. Ensuite,  je voudrais profiter de l’occasion qui m’est offerte pour décerner un #afroflop au site « oueb » officiel www.ama-award.com très sexy mais dont aucun lien n’est click-able en ce Mercredi 17 Mars 2010.
Après ce petit chambrage d’usage revenons à nos moutons. Cette initiative qui en est à ça sixième édition (déjà ?) a des allures de OSCARs en version bled. En effet, les Étalons décernés lors du FESPACO font plutôt pensez eux aux Palmes Canoises, donc réservées aux films chiants d’auteurs. Les AMA sont donc eux dédiés au côté commercial et populaire du secteur. On y attend donc les « grosses » productions du bled, un pavé de stars, du strass et des paillettes.

Je ne vais pas vous faire l’affront d’énumérer les catégories et les films nominés: je vous renverrais plutôt vers le site officiel (quand il fonctionnera) et vers d’autres organes d’information moins tape à l’œil mais plus efficaces. Je tiens néanmoins à relever certains éléments forts dans cette affaire.

Les AMA Awards sont dominées par des films anglophones. D’entrée de jeu tout est en anglais depuis le site web, jusqu’aux accréditations des journalistes. On pourrait accuser une certaine rivalité franco-anglo en réponse à un FESPACO un peu trop francophile mais nous avons déjà démontrer à LPN que cette opposition n’existe que dans la tête des haterz. J’en veux pour preuve que les nominés du 5ème festival passé ont été annoncé lors du FESPACO de la même année.  Il faut plutôt voir dans cette domination une réalité implacable du terrain. Le cinéma commercial est dominé en nombre et en qualité par les productions anglophones.  Ce n’est que le reflet de ce qui se passe sur la planète. Ce n’est que très récemment que les francophones se sont débarrassés de cette obligation de faire du « cinéma d’auteur » au profite du « cinéma tout public » ce qui leur permet de placer un ou deux films parmi les nominés.

Nominé dans la catégorie Heart Of Africa Award for Best Film From Nigeria: « Nnenda »

NNENDA posted by rsmart2160

Il y a un Prix  l’animation: les organisateurs mettent eur projecteurs sur un art dans lequel les blédards commencent de plus en plus à exceller. Pour ceux qui ont l’opportunité de suivre l’évolution des films d’animation au bled, on note un passage à la vitesse supérieure avec l’arrivée de la génération des années 80 qui a été abreuvée plus qu’il ne faut de dessins animés. L’art graphique du bled y retrouve ses lettres de noblesse et on est pas loin d’assister à un percée digne de celle des mangas japonais (incha allah).

Nominé dans la catégorie animation « Adventures Of Alayo »

http://www.youtube.com/watch?v=rLWrsfcMy0I

Le cinéma blédard est polaire: il y a le Nord dominé par les superproductions égyptienne, le Sud dominé par les studios sud africains, l’Ouest anglophone et son Nollywood/Nijawood et enfin l’Ouest francophone avec le trio Côte d’Ivoire/Burkina Faso/Mali. Et l’Afrique centrale me direz-vous ? C’est un nain cinématographique tout comme l’Est africain. Les plus belles histoires de ces coins sont d’ailleurs pompées par le cinéma occidental tel du koltan et traitées avec un perspective euro/américaine. Les AMAA eux ont grandi à partir d’un concept nigérian qui a, par soucis d’ouverture, réalisme et/ou par ambition s’est ouvert au continent tout entier.

Les AMAA mettent en avant le cinéma dans les langues du bled. C’est là aussi un bon point qui permet d’encrer cette cérémonie dans le populaire. Les films en langues internationales (anglais et français) sont donc réservés à l’export et les films en langue du bled sont les « blockbusters » locaux. Cela permet aux célébrités importées de Hollywood pour l’occasion de découvrir les joies et plaisir du sous-titrage.

Je ne terminerais pas sans relever que les AMAA consacrent aussi des prix aux autres métiers du cinémas à savoir les métiers techniques et organisationnels. C’est pas de trop si l’on veut motiver le bled à fabriquer des produits dont le contenant est aussi bon que le contenu.

www.ama-awards.com/w

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Un commentaire

Bon il faut vraiment que je me mette à regarder les films du Nollywood là, car il n’y en a aucun que je connaisse dans la sélection. Avoir tous pleins de films c’est bien, les distribuer de manière à ce qu’on les connaisse c’est mieux non ?

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