Traditions d’hier, pratiques d’aujourd’hui

Dernièrement je me suis retrouvé au centre d’une discussion intéressante. J’étais dans une assemblée de blédards et de blédardes et l’on ma fait une remarque sur une coutume du bled que je n’avais pas observé. Vu que j’apprenais sur le tard, l’existence de la dite coutume, j’ai essayé de la comprendre, la coutume, et du coup, j’ai posé la question qui fâche: Pourquoi?

Que les choses soient claires, si je n’ai pas suivi cette coutume, c’est tout simplement par ce que je ne la connaissais pas, ni plus ni moins. Cela ne voulant pas dire que si j’avais eu connaissance de son existence je l’aurais pratiqué. Car il ne faut pas préjugé du bien fondé ou non d’une coutume uniquement sur le fait que celle-ci viendrait du bled. C’est donc avec cette état d’esprit que j’ai posé ma « bête question »: Pourquoi ?. Non pas le pour quoi qui s’interroge sur les raisons qui pourraient m’empêcher ou pas de suivre la coutume, mais le pourquoi qui essaie de comprendre le but de la dite coutume, d’en comprendre l’origine, d’en saisir le contexte et donc le sens. Seulement voila, ma question a été accueillie par un certain nombre de réprobations dans la salle et celle qui m’a le plus surpris (ou pas) et celle qui a consisté à dire que j’étais trop européen. A cela j’ai répondu que non, que je voulais simplement comprendre. Et là, on en a profité pour en remettre une nouvelle couche. « Oui c’est ça LPN, tu es un européen. C’est vous qui voulez toujours tout comprendre à tous!! »

De cette pseudo-discussion (vue qu’aucun argument concret n’est est sorti) j’en retire quand même un certain nombre de leçons que j’aimerais partager avec vous afin d’avoir votre opinion:

Leçon n°1:

Je ne sais toujours pas pour quelle raison je devais suivre cette tradition. Quand bien même je m’exécutais aujourd’hui. Le fondement même de cette coutume m’échappe. Ma question est dès lors, à quoi cela me sert-il de suivre quelque chose que je ne comprends pas. Pour devrais-je observer quelque chose que je n’appréhende même pas, qui ne me parle pas!

Masque Africain (source)

Leçon n°2:

Il y avait dans l’assemblée une personne d’un certain âge et je me suis tourné vers elle, par tradition, pour qu’elle m’explique la coutume. Mais visiblement bien qu’elle m’ait reproché de ne pas l’avoir pratiquée, elle non plus ne savait/voulait/pouvait pas m’expliquer la coutume. Elle a trouvé plus utile de me renvoyer vers une tierce personne, non présente, pour une potentielle explication en se réfugiant derrière le sacro-saint droit d’ainesse cher aux blédards. Droit d’ainesse qui utilisé à toute les sauces est devenu un fardeau plus qu’un aspect positif dans l’évolution du bled.

Leçon 3:

Admettons que demain je sois père et que je demande à mon gamin d’exécuter cette coutume parce que son père et avant lui son grand-père et le père de ce dernier faisait de même. Sans aucune autre forme d’explication, quels seraient les probabilités pour que ce gamin une fois grand perpétue la tradition ? A mon avis, cette probabilité est proche de 0.

Leçon 4:

Je reproche souvent aux folklores blondins, leur manque d’inventivité ou leur manque d’ardeur. Mais cela est du à une chose que ceux en charge de perpétuer les traditions et autres coutumes blédardes ont oublié. L’exécution d’une coutume ne suffit pas à la maintenir. Il faut également en expliquer le contexte, le pourquoi. Non seulement vous serez mieux compris mais en plus vous attirerez plus de personnes dans votre équipe car les gens seront pourquoi ils sont là. Et, cerise sur le gâteau, il y aurait plus de coutumes du bled enregistrer à l’UNESCO!

Finalement demander le pourquoi ? Ce n’est pas temps un manière de snober le bled du haut de mon côté européen que je ne renie pas mais c’est une manière d’introduire un questionnement afin de mieux comprendre la philosophie des miens d’hier comme d’aujourd’hui.

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