La Cours Pénale Internationale (CPI), s’apprête à juger l’une de ses plus grosses affaires: le cas Jean-Pierre Bemba. Si la plupart des personnes concernées, à l’exception des partisans du leader congolais, bien sur, sont contentes de ce démarrage, on ne peut s’empêcher de se poser une question de fond. Y-a-t’il deux poids deux mesures au CPI ? Est-ce que dans cette jungle militarisée d’Afrique Centrale il existent des gros poissons qui maitrisent mieux que d’autres l’art de passer entre les mailles du filet ?
Depuis que je suis de plus ou moins près la situation catastrophique dans laquelle la région des Grand Lacs a basculé à partir du début des années 90, un chose me frappe: Aucun des dirigeants en place, acteurs de ce drame de la sous région n’est à l’abri d’un déferrement imminent devant une instance de justice, aucun. Vainqueurs ou vaincus, temporaires ou permanents actuels tous sont fichés. Que ce soit dans leur pays ou bien dans un pays voisin, la menace est là et l’avènement de la fameuse compétence universelle a même permis à certains d’être interpellés et interpellables loin du lieu de leur forfait (supposé). Interpelé par des personnes n’ayant aucun rapport direct avec l’affaire, car quand il y a la merde quelque part, je suis de ceux qui pense que tous le monde est concerné au moins moralement. Comme la logique veut que l’on ne peut pas enfermer tout ce beau monde en prison, même si ça résoudrait pas mal de problèmes, il semble toutefois qu’au grès de l’actualité ont s’intéresse plus à certains qu’à d’autres.
Reprenons le cas du Congo RDC. Au plus fort de la guerre, il y avait autant de milices dans le pays que d’églises de réveil à Kinshasa, et autant de chef omnipotent qu’il y a d’évangéliste toujours à Kinshasa. Chacun avait ses hommes, sa place forte, ses coups d’éclat, ses écarts de conduite, ses massacres arbitraires pour assurer une autorité sur un territoire qui tentait de s’y soustraire. A ce moment là, n’importe lequel de ces chefs a réservé un allé simple en classe affaire à la prison à vie ( LPN est contre la peine de mort – ndlr). Puis il n’y eu plus de munition vint le temps de la paix des « braves« . Tous le monde rentra dans le rang et on se dirigea vers les urnes. On a vite effacer le casier judiciaire de chacun, enfin pas tout à fait comme la suite le montrera, afin que cet exercice se passe bien. Élections puis contestations, consensus puis prise de bec et enfin rebelotte c’est de nouveau la crise. JP Bemba se casse en Europe, pour éviter que ses partisans ne mettent le feu au pays. Puis, de nouveaux excités apparaissent dans le Kivu et c’est reparti pour un tour.
Mais c’est sans oublié qu’à présent il y a un gouvernement élu (ahem!!) et donc légitime (ahem !! ahem !!). Il a vite fait de ressortir les dossiers qui avaient été mis au frigo plutôt que dans le four et JP Bemba tombe dans les filets du CPI avec un lourd dossier à charge. Tous les autres chefs de guerre comprennent la leçon et se tiennent tranquilles à Kinshasa. Tous ? Non ! Un certain général basé au Kivu, je l’appellerais Laurent N. pour préserver l’anonymat de Mr Nkunda, décide de repartir en guerre. Le scénario se répète donc. On se bat jusqu’à ce qu’on ait plus d’argent, enfin si on a du minerais mais plus aucun acheteur, comme quoi cette crise financière a eu du bon pour certains. Alors on fait la paix en effaçant l’ardoise (pas vraiment comme d’habitude) mais il y en a toujours un qui a raté les épisodes précédentes. Notre ami Laurent N. en l’occurrence, qui continuera à faire le malin jusqu’à ce qu’il se fasse attraper et (espérons le) traduire devant la justice.
Un enseignement positif à tirer des ces aventures blédardes est que la justice humaine (certain parmis nous doutent encore du fait que la justice divine punie – ndlr ) fini toujours par rattraper les trublions… les trublions de toujours. Car les trublions d’un jour, eux, ont très vite compris le truc et se tiennent à carreau planqués parmis nous et parfois aux vues et aux sues de tous. C’est ainsi que le CPI donne cette impression d’être justice circonstancielle fortement lié à la météo politique. Qu’importe, nous savons désormais que les « dossiers » sont au frigo, alors ne vous inquiétez pas Messieur (et Mesdames) , au moindre faux pas on vous tombera dessus et on ne viendra pas les mains vides.