Dans l’émission de Zoom Afrique de RFO, la présentatrice de l’émission a récemment reçu un auteur d’origine ivoirienne, Marguerite Abouet, et un dessinateur congolais, Pat Masioni. Au delà des questions et des réponses intéressantes données par les intervenants, il est clair que la BD du bled doit relever au moins 4 grands défis et pas des moindres.
Quand j’étais petit au bled les seuls BD facile d’accès était Zembla et Kouakou. Le point commun de ces 2 BD diamétralement opposées c’était le fait d’avoir une aventure ce passant au bled avec des personnages dit blédards comme moi. Mais voila depuis, j’ai grandi et je suis devenu moins sectaire : toute BD est bonne à lire du moment qu’elle m’interpelle dans son dess(e)in. Quels sont donc dès lors les défis d’aujourd’hui et de demain pour la BD africaine ?
1er Défi : la diffusion d’une BD au bled. Le cas d’un Pahé qui arrive à publier et à voir sa BD portée à l’écran représente une goutte d’eau dans le désert d’éditeurs et de diffuseurs digne de ce nom au bled. Il existe sans nul doute d’autres Pahé dans d’autres bleds mais faute de diffuseur, de promoteur qui croient en la BD et qui peuvent se faire du pognon avec, au bled, ils ne seront jamais connu 🙁 . Clairement il faut trouver un modèle économique rentable pour la BD, car quelque soit le bled, la BD est connu et reconnu comme un média indispensable. L’initiative de congloblog : ba leki par exemple est géniale, elle permet la diffusion de caricatures locales aux 4 coins de la planète.
2ème Défi : Le message de la BD. Est-ce que la BD du bled se doit obligatoirement d’avoir un message (politique ou de société, ou les 2) ? Cette question tout artiste du bled, se doit de se la poser, pas uniquement les créateurs de BD. Sur le plateau de ZOOM Afrique, les réponses des invités divergées, pour l’auteur d’Aya de Yopougon, le message n’est pas important, mais pour le dessinateur de Rwanda : descente en enfer, ce message fait partie intégrante de lui-même, il ne peut donc pas renier une part de son histoire juste d’une simple coup de gomme. 3ème Défi : La vie des créateurs de BD. Peut-on décemment vivre de son crayon et de sa gomme au bled ? Selon Pat Masioni, la réponse est oui. Tant que les caricatures seront indispensable à la bonne vente d’un journal local, tant que le nombre de personnes illettrées sera celui qu’il est au bled. Le dessinateur ne chômera pas, du moment qu’il sera manié le crayon aussi bien que la plume, dans les limites tolérées par les dirigeants politiques 🙁 .
4ème Défi: Et c’est là que le bas blesse, outre, le manque de liberté d’expression dans certain pays, Masioni est convaincu que trouver des dessinateurs au bled n’est pas compliqué, mais trouver de bon scénaristes semble relever du challenge. Car toute BD quelque soit la qualité du dessin repose également sur un scénario, qui se doit d’être parfait si ce n’est original.
Un commentaire
pahé
Mbolo, bonjour quoi, depuis le Gabon, vous savez ce petit pays d’Afrique centrale bourré de pétrole mais ou tout le monde crève la dalle… j’ai adoré ce blog, je reviendrai, paroles de petit nègre fier que je suis. Bizu de moi. Pahé