Le 25 Mai c’est l’Africa Day ou La Journée de l’Afrique (traduction non officielle). Vous ne le saviez pas ? Et bien moi non plus. C’est pourtant le 25ème du genre. Elle marque les 25 ans de créations de l’OUA et de sa nouvelle mouture l’UA. Au delà du simple anniversaire de l’organisation panafricaine, elle est censée illustrer l’unité des pays africains. Pour le coup la fête est un fiasco de communication qu’il ne faut pas attribuer à la seule cellule marketing de l’UA.
Pas de fête sans fête. Ici la méga teuf aura lieu … au siège (contesté) de l’organisation à Addis Abeba. Quand je dis « siège », il s’agit bien des bureaux et pas une gigantesque salle louée pour la circonstance dans la capitale éthiopienne. Étrange. Parce que au bled on détermine la puissance d’un individu ou d’une organisation à sa capacité à taper dans l’oeil. Or, je m’excuse mais l’UA n’en jete pas vraiment. Privée de tout moyen d’action et même d’un programme clair l’organisation se bat pour imposer présenter une image. Un temps, on a pensé que le problème était bureaucratique. On a restructuré les bureaux, viré des fonctionnaires, engagé des gens hyper calés et viré le O de OUA. Même ce dernier changement cosmétique est passé inaperçu car une fois la machine montée, il faut bien s’en servir. Ce qui n’est pas encore le cas car les différents chefs politiques de l’UA qu’ils soient contestés ou pas lui ont eux même mis les battons dans les roues volontairement ou pas.
Je vais pas jeter la pierre à l’équipe chargée de vendre promouvoir l’image de l’UA. Les mecs ont la tache difficile car on dirait qu’ils n’ont pas réellement d’infos sur leur produit. Et donc plutôt que de dire n’importe quoi, ils restent dans les généralités ou, pire, ils se taisent. C’est vrai que au départ ils étaient venus avec un arsenal de plans com pompés chez les européens de la CEE/UE. Il n’y avait qu’à remplacer toutes les mentions d’Europe par Afrique et n’importe quelle campagne était recyclée. Hélas, un mec leur à dit que l’UA n’a pas le même agenda que l’UE car aucun membre n’avait l’intention de lacher un centimètre de souveraineté nationale. Du coup, pas moyen non plus de pomper chez les ricains encore plus intégrés et centralisés que les européens.
Retour à la case départ et la feuille est toujours blanche. Que fête-on au fait ? L’unité de l’Afrique. Ok, ça sera le pitch. L’Afrique est donc unie sur la base de … la monnaie ? Non! La culture ? Non! L’économie ou la politique ? Non. Le Sociale et la Santé ? Non! Le Football ? Non, la CAF est déjà là merci. La géographie ? Oui .. et c’est tout. C’est là le constat principale. La difficulté de trouver un dénominateur commun a toujours empêché le ralliement des peuples derrière la bannière de l’UA. Ce n’est pas le cas des présidents. Eux sont tellement unis que l’organisation a longtemps été appelé le Club Des Présidents. Finalement c’est un peu leur fête privée à eux, les présidents. Normal donc qu’ils aient préférés une petite teuf en privé à l’abri des regards et de l’intérêt général. Allez, amis et frères blédars, mettons la main sur le cœur et entonnons ensemble « Unissons-nous tous et célébrons ensemble », l’hymne de l’Afrique .. oui, lui aussi il existe.
5 Commentaires
Eddy
Reaction longue, donc je la poste en 3 parties.
Partie 1 de 3.
C’est absolument faux de croire qu’à part la geographie, nous n’avons rien en commun.
Nous avons le passé en commun.
Nous avons le présent en commun.
Et notre avenir est commun.
Mais bon, pour cela il faut sortir des reflexes inculqués par la colonisation. C’est clair que si on observe à travers le prisme « afrique lusophone », « afrique anglophone », afrique que-sais-je-encore-phone, on ne verra rien de commun. Justement c’était cela le but au départ, divide & conquer, remember?
Ensuite, il faut etre cohérent, est-ce que un Bongo, un Sassou, un Biya, un Deby qui s’arc-boute au pouvoir dans son « pays » d’origine et refuse l’alternance se transformera subitement en chantre du panafricanisme à Addis-Abeba?
Ce n’est pas un Bongo, qui après 40 ans de règne, a tellement confiance en son système de santé qu’il préfère aller faire son check-up médical en Espagne, c’est pas ce mec là qui fera avancer l’UA (ou l’OUA).
Eddy
Partie 2 de 3.
Le seul point où je converge un peu vers ton post, c’est qu’on a voulu tout simplement faire une CEE/UE-bis. En bon lobotomisé du cerveau qui a de la peine à se défaire des reflexes de colonisés, nos lumieres sont tout simplement allées copier l’organisation et le fonctionnement de l’UE.
L’Afrique c’est pas l’UE.
La panafricanisme, c’est pas un rafistolage artificiel d’entités éparses.
Le panafricanisme est une tentative de guérison des avanies du passé.
Le panafricanisme est notre bouée de secours, notre voie de sauvetage face à la voracité et l’insatiable appétit de ses ventres pleins mais qui en veulent toujours plus.
Le panafricanisme est une tentative de retomber sur ses pieds et de se construire un avenir, en transcendant ce présent, et ce passé de calamité, misère et souffrance.
Eddy
Partie 3 de 3.
Je terminerai en paraphrasant le reverent Martin Luther King qui a dit une fois au sujet de la non-violence: it is no longer the choice between violence or non violence, it is the choice between non violence or non existence »
Nous avons le choix entre le panafricanisme et l’extermination pure et simple.
Celle ou celui qui pense que l’Afrique s’en sortira durablement hors de cette voie SE LEURRE! C’est qu’elle ou il n’a pas encore réalisé la puissance de ceux qui estiment n’avoir aucun interêt à nous voir sortir la tête hors de l’eau.
Celle ou celui qui croit que je fais du catastrophisme n’a qu’à reflechir cinq secondes.
-> d’oú vient notre malheur? de notre richesse. Non seulement la richesse du sous-sol, mais egalement la richesse humaine. Près d’un milliard d’individu, ce qui représente un immense débouché pour les produits des autres ainsi qu’un inépuisable vivier de main d’oeuvre, de plus bon marché et corvéable à souhait parce que désespérée.
-> de quels moyens de défense disposons-nous si nous restons éparpillés chacun dans son coin? Eh bien d’aucun, et nous continuerons de nous faire trucider en silence sous le bois, chacun à son tour.
Que peut le « petit » Congo tout seul contre un mastodonte comme Elf/Total et les gouvernements derriere?
Que peuvent le « petit » Niger ou la « petite » RCA tous seuls contre un mastodonte comme Areva et les gouvernements derriere?
Que peuvent le « petit » nigeria et le « petit » peuple ogonis tous seuls contre Shell dans le delta du Niger? Vous avez vu comment Fillon a vite fait d’aller proposer un plan de « défense » pour le Delta? Parce que l’écosysteme ogoni, ils s’en fichent de ca. Ce qui compte c’est que Shell puisse exploiter le pétrole « en paix », faire de gros dividendes et continuer d’enrichir les déjà riches.
Petit exemple très concret pour terminer. La région d’Afrique qu’on nomme Cameroun a été contrainte par l’UE de signer les fameux « accords » APE – drôle de conception du terme ‘accord’. Quelle ironie! Contraints comment? Eh bien l’UE a tout simplement menacé d’ostracisme les produits camerounais.
Menace qui nous aurait laissé à 37° si nous avions eu le panafricanisme.
Panafricanism or non-existence. This is where we are today !!!!!!!!!
MastaP
Oulà !! Je te sens très concerné par le sujet Eddy. Je ne vois riens dans tes propos qui contredit mes dires. Je souligne juste que l’UA souffre d’une visibilité nécessaire dans ce 21 siècle où la communication est vitale. Mais, plus politiquement, je pense que le Panafircanisme, si il existe vraiment, sera réalisé par l’union d’individus au delà des « frontières » dans la population et non pas par celle de présidents, légitimes ou pas. C’est un mouvement que je perçois clairement dans les sous régions (Est,Ouest, Sud, Maghreb,Grands Lacs,etc…) mais que j’ai du mal à voir au niveau continental.
Eddy
(citation) Oulà !! Je te sens très concerné par le sujet Eddy. (fin de citation)
Lool. Tu m’étonnes.
Et pas qu’un peu hein..