La guerre des navigateurs vue du bled

Browser WarsPour ceux qui ne le savent pas encore, pour surfer sur la toile, il y a 3 pré-requis: Il faut bien évidemment une connexion au réseau mondial, un appareil capable de se connecter au dit réseau et, enfin, un logiciel qui va nous permette de traduire le flux des données et d’ainsi pouvoir lire, écouter, voir et interagir avec ce qui se passe près de chez nous ou de l’autre côté de la planète.

Au bled, généralement, ce qui accapare la majeur partie du temps et des discussions, c’est la qualité du réseau et l’appareil capable de s’y connecter. Si l’on veut suivre agréablement un film ou lire mon blog, le blédard n’a pas 36OOO solutions il est obligé de se rendre dans un cybercafé. Un endroit où la connectique et les appareils pour aller sur le réseau sont suffisamment présents que pour mettre entre parenthèses les 2 premiers pré-requis. Grâce à des systèmes comme Maelys, dont je ne cesse de vanter les mérites, je suis sur que les cybercafés de demain, au bled, seront encore mieux gérer et augmenter les offres de connexion aux bénéfices des clients et des gérants.
Il ne reste plus qu’à évoquer le problème du logiciel d’interprétation du flux, le plus célèbre d’entre eux se nomme navigateur. Le problème se pose ainsi au bled du moins, quel navigateur faut-il utiliser où plus simplement, si je devais ouvrir demain mon cybercafé quel navigateur serait mis à la disposition du client ?

De but en blanc, les cybercafés utilisent le navigateur qui se trouvent sur les PCs qu’ils installent, 99 sur 100, le client se retrouve donc devant Internet Explorer de Microsoft, (le jour où un blédard installe un cybercafé à base de Mac, je rentre personnellement au bled pour aller gifler le gérant en public devant son magasin 😀 ) . Pourquoi IE, par ce qu’il est là et qu’il fonctionne et le but de tout gérant de cybercafé c’est quand même de faire de l’argent le plus rapidement possible et le choix du navigateur devient donc le cadet de ses soucis si il est livré avec l’OS.

internet en afrique (image venant d’Alternatives)
ordinateur en afrique

Heureusement, cela est en train de changer, j’ai récemment vu des cybercafés, en Europe comme en Afrique qui tourne en utilisant Firefox de la Mozilla Fundation. Promu par le bouche à oreille ou par les défenseurs des logiciels libres qui assurent contre vents et marées que le produit, puisqu’il est libre est forcément mieux adapté et adaptable aux contraintes du bled.
Soyons honnête cette gué-guerre du libre vs propriétaire, n’intéresse pas le blédard qui ne pense qu’aller sur son compte hi5 pour voir si son cousin du Canada ne lui à pas écrit ou à tenter sa chance sur les site de rencontres. Certains diront que c’est dommage, mais c’est comme ça, ventre affamé n’a point d’oreilles 😉 .

Encore une fois, LPN va aller à l’encontre de tout ses beaux discours et propose la chose suivante, et si, en lieu et place de Internet Explorer ou de Firefox, on ne mettait pas plutôt en avant le navigateur d’Opera. hein , quoi ? de quoi tu parles ?

Je sais, avec la sortie de Firefox 3.5,d’Internet Explorer 8, de Chrome de Google ou de Safari 4 on a toujours tendance à oublier le petit poucet norvégien, mais sachez qu’Opera existe depuis plus de 15 ans et qu’il est à la base de nombreuses révolutions techniques comme l’utilisation des tabs… mais là je m’écarte du sujet. Pourquoi choisir Opera dans les cybers du bled ? Voici mon argumentation :

  1. Opera peut-être installé sur n’importe quel système d’exploitation (Linux, Microsoft, MacOSX, les smartphones, la Wii et j’en passe…) donc voila un navigateur qui une fois dompté peut être facilement manié est utilisé dans des environnements vraiment différents;
  2. Opera n’est pas lourd à télécharger vu toutes ses fonctionnalités. Pour près de 8 Mo, on a un navigateur, un lecteur de flux RSS, un gestionnaire d’e-mail, bref des fonctionnalités qui demanderait normalement le téléchargement de 3 à 5 logiciels séparés si l’on choisissait de prendre un autre navigateur;
  3. Mais surtout, Opera possède une fonction nommée turbo. Cette fonction accessible depuis peu dans les versions beta de Opera 10 permet au navigateur d’accélérer le chargement d’une page si votre connexion au réseau est faible. Inauguré dans les versions du navigateur pour mobile, cette fonctionnalité migre donc des mobiles vers le navigateur de « salon« . En quoi est-ce utile/révolutionnaire ? Même avec une connexion faible ou instable comme au bled, Opera turbo permet de visionner facilement votre site au fin fond de l’Afrique. Du moment que vous avez un signal.

Rien qu’avec la fonction turbo, je pense qu’Opera vaut le détour. Pour les plus experts ou évangélistes d’entre vous, vous me direz qu’Opera n’est pas libre et je répondrais oui je sais. Mais est-ce que je dois attendre qu’une solution libre existe pour avancer? Doit-on attendre qu’un médicament devienne générique avant de l’acheter si je le sais capable de sauver la vie d’une personne ?
A l’heure actuelle, tous les navigateurs, libres ou non sont gratuits. Toutes les dernières générations des navigateurs sont capable de lire et d’utiliser à fond les capacités du web alors, si le frein n’est plus qu’idéologique, vous m’excuserez de mettre cette idéologie au placard, le temps de consulter le blog de nino ou de Ti Aya 😉 .

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8 Commentaires

Je tiens un cybercafé à Paris, et effectivement le navigateur est un point sensible de l’infrastructure technique. Sur tous nos postes on a d’office Firefox et Internet Explorer. Firefox est mis en avant puisque présent sur le bureau, alors qu’IE est uniquement dans la barre des raccourcis rapide.

Sur les nouvelles machines que j’installe, je rajoute maintenant chrome et safari, même si quasi personne ne les utilise (bon certes je ne les met pas très en avant).

Je ne connais pas la situation hors france, mais ici je privilégie Firefox car force est de constater qu’on subit beaucoup moins de plantageset qu’il est plus rapide qu’IE. En plus c’est un logiciel libre ce qui va bien avec la philosophie de notre boite.

Pour Opéra faudrait voir, mais les gens n’utilisent de toute facons que 10% des possibilités d’un logiciel, ils risqueraient d’être perdu… Interessant en tout cas ton article 😉

4ème pré-requis : être informaticien pour comprendre tout le charabia du jargon utilisé par ces derniers. 🙂

Sinon plus sérieusement, Opera est un bon navigateur sans prétention, pas aussi encombrant que FF et qui respecte les standards du W3C. Je l’ai longtemps utilisé et j’ai jamais eu de souci.

@philcoub J’ai essayé de faire une poste sans terme technique car je suis d’accord avec toi… trop souvent le blabla technique sert à cacher les véritables enjeux.. et c’est le cas au bled

Si Firefox n’était pas open source et surtout gratuit, Internet Explorer serait-il gratuit? Uno, je n’en suis pas sûr. Deuxio, on peut se poser la même question pour Opéra. Du coup, même si le blédard est très éloigné de l’aspect idéologique du débat libre-propriétaire, il est tout de même concerné parce que cette gué-guerre, in fine, influence toute l’industrie du logiciel, libre et propriétaire.
Aujourd’hui, même Microsoft se lance dans les logiciels libres. En conséquence, le blédard lambda va avoir accès gratuitement à des logiciels MS, et le blédard geek va avoir accès au code source de ces softs. De ce fait, la gué-guerre en question, eh bien le blédard en profite. Et pour peu q’il ait pris l’habitude, quand il mange, de savoir d’où sa nourriture provient, il devrait s’intéresser à la philosophie du libre.

Un PS pour ajouter ceci. Mon adhésion au libre est plus pragmatique qu’idéologique, même si je ne le souligne jamais assez. S’il n’y avait pas les logiciels libres, Maelys n’existerait simplement pas. Un logiciel comme celui-là s’appuie sur plus d’une dizaine d’autres, que je n’aurais jamais eu les ressources pour les obtenir et apprendre à les utiliser, s’ils n’avaient pas été libres. Par conséquent, quand je soutiens l’idée selon laquelle le logiciel libre est une chance pour l’Afrique, c’est d’abord sur la base de cette expérience.

Je ne remet pas en cause l’importance du débat Logiciel Libre vs Propriétaire. J’indique simplement que l’utilisateur final, au bled, l’ignore pour l’instant. Le plus important pour lui c’est de trouver un moyen de surfer sur le net. Dès que c’est besoin vitaux –internettement parlant – seront rempli, alors il pourra comme partout ailleurs se pencher sur la question du choix du logiciel. Et tous les créateurs de logiciel l’ont compris c’est pourquoi ils investissent maintenant au bled pour s’assurer des parts de marché non négligeable dans le futur lorsqu’il seront devenu contournables comme dans les pays développés.

Je suis d’accord avec toi. C’est l’objectif qui détermine la manière de l’atteindre et non le contraire.

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