Woop Woop, Assassin de la Police. Ce qui se passe en ce moment au Kenya, à Baragoi, dans la fameuse vallée du Rift, est digne d’une chanson de hip-hop gangster. Imaginer des éléments de la maréchaussée qui descendent sur les lieux où un vol semble avoir été perpétré et qui se font littéralement canardé. A ce jour on compte plus d’une quarantaine de corps à la morgue et les auteurs des faits ne sont pas encore derrières les barreaux.
Je laisse ceux que l’info intéresse suivre ça dans les organes de presse plus spécialisé. Ce qui retient mon attention c’est que manifestement un mémo a circulé en mon absence avec la mention « on peut buter du flic impunément ». Ce n’est même pas cet acte (c’est quand même le meurtre d’un être humain dont il est question) qui me choque en premier lieu c’est l’idée même de ne pas avoir peur de la Police. Il faut comprendre que j’ai grandi au bled dans la crainte de deux choses: la Police et l’Armée. Pourquoi ? Parce que les deux ont des armes qui envoient des projectiles qui vont plus vite que mes jambes. La dèche aidant, seuls ces deux « corps » sont équipés de ce matériel. La loi du plus fort fait le reste. De là à se poser la question de savoir d’où vient se courage soudain il n’y a qu’un pas.
Le contexte kényan donne la réponse: c’est un clash entre tribus ou ethnies ou je ne sais pas comment on les appelle là bas qui s’entre volent du bétail. Ce genre de conflit dégénère régulièrement en pugilat armé. La modernité aidant des gens plein de bonnes intentions ont songé que mêler les autorité à l’affaire permettrait un arbitrage neutre. Hélas ce pays est construit sur un lourd héritage administratif tribal et on ne le souligne pas assez dans les articles de presse et autres reportages. Ce pouvoir existe en parallèle au pouvoir central et dans certains contextes locaux le supplante même (oui je sais j’ai été aussi étonné que vous quand on me l’a appris).
Ce genre de situation n’existent pas qu’au Kenya. Partout au bled, de « gros » pays contiennent des « petits états » dont l’ont tait l’existence pour faire croire à une cohésion nationale qui est encore à construire. Mais des fois ça dérape et une partie du pays peux s’embraser dans la quasi indifférence du reste comme en RDC. A chaque fois, comme ici au Kenya, il faut hélas la mort d’éléments extérieurs à ce conflit local pour le rappeler au grand public. C’est bien beau de vouloir construire l’Afrique des nations, il faudra quand même au préalable construire un jour ces dites nations.