Universitas Magistrorum et Scolarium

Vous le savez, les classements en tout genre nous attirent comme des mouches. Qui plus est quand le dit classement concerne le bled et un des secteurs qui me tient particulièrement à cœur: j’ai nommé l’éducation supérieur. Apparemment des âmes de bonne volonté, ou bien des fauteurs de troubles, c’est selon, ont trouvé le temps et les ressources nécessaires pour dresser et tenir à jour la liste des cents (100) meilleures universités du bled. Jetons-y donc un coup d’œil inquisiteur.

Je pourrais vous laisser parcourir la liste, mais si vous le voulez vous bien, laissez votre serviteur vous proposer une autre méthode: au lieu d’investiguer la légitimité des 100 élus, nous allons essayer de comprendre le pourquoi des grandes absences. Pourquoi ? Parce que les grands absents, mis à part le fait qu’ils ont toujours tort, sont des grands noms du bled.
Prenez le cas du RD Congo. Aucune de ses universités n’est présente. Si cela est compréhensible pour les régions où les études ont été perturbées par la guerre ça l’est moins pour Kinshasa et son UniKin.
Quittons l’Afrique Centrale et regardons du côté de l’Afrique de L’Ouest, La Côte d’Ivoire, elle aussi, brille par son absence et ce n’est pas les universités qui manquent dans le pays des éléphants. Est-ce à dire qu’à l’Instar du RD Congo, les ivoiriens paient le prix de la guerre civile nord sud sans parler de la crise politique qui va avec.
Mais, voyez-vous, cette hypothèse est mise à mal par le cas de feu le « Grand » Soudan qui arrive à classer quatre (4) établissements dans le top. Plus surprenant encore est la position de l’Angola et du « petit » Congo qui ayant mis fin à leurs guerres civiles auraient du au moins placer un établissement.Et ne parlons même pas de l’absence remarquée du Cameroun et du Gabon deux pays souverains depuis cinquante (50) années et n’ayant pas eu de perturbations majeures du type coup d’état militaire dans leur histoire.

Comme je le disais en introduction les absents nous prouvent que cette liste est ce que l’on appelle une liste par défaut. C’est comme si le Brésil, l’Allemagne, le Ghana et tout le top 20 du football mondial déclarait forfait et que le Burundi se retrouvait en finale de la Coupe de Monde face à Djibouti.
C’est vrai je pousse un peu le trait car l’Université du Cap est une très grosse machine qui est en tête de ce classement depuis au moins une décennie. Il en ai de même de tous ces autres établissements qui sont respectables et de qualité. La raison pour laquelle j’insiste sur les absents c’est que si le classement avait été sur le nombre de diplômés universitaires, l’équilibre serait rétabli.

Jammie Plaza, L’université du Cap (source)

Une chose particulière m’a frappé récemment alors que je me trouvais au bled et m’a fourni une partie de l’explication. J’ai constaté que beaucoup plus que par le passé les plus grandes université du bled avaient un rayonnement régional qui leur permettait d’attirer des étudiants au delà de leur bassin naturel d’influence. De mon temps, si on trouvait un étudiant étranger blédard dans une université d’un pays tiers c’est qu’il était boursier de son pays. Aujourd’hui ceux qui en ont les moyens peuvent passer la frontière pour une « meilleure » université. Mieux encore, revenir avec un tel diplôme est mieux vu que revenir au bled avec un « prétentieux » diplôme européen.

Parlons en justement de ces diplômes extra africains. Le complexe d’infériorité de certains pays les a poussé à favoriser le système de bourse d’étude vers l’étranger. Si cette politique était justifiée dans les premiers temps, sa raison d’être actuellement est plus discutables: Les pays les plus « malins » ont vite compris qu’ils devaient constituer un ou plusieurs corps académiques locaux afin de prendre la relève. Les autres ont trop tardé à le faire et se retrouvent avec plus de professeurs à l’étranger que dans leur propre pays.

L’avantage de ce type de classement est qu’il contribue positivement à la campagne « trouver un enseignement de qualité près de chez vous ». C’est positif en ce que le retour au pays est plus que probable si le lieu d’étude n’est pas trop éloigné (affirmation totalement gratuite qui ne s’appuie sur aucun chiffre ni aucune étude:ndla). En fait si il manque quelque chose à ces universités c’est un plan de communication qui dépasse la sous région. Une sorte de campagne qui donnerait à leur nom une aura qui leur permettrait d’aller côtoyer les autres grandes institutions du genre.

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