Bienvenu dans le salon de coiffure pour homme de lepetitnegre.com. Comme le veut la coutume, nous avons tenu à d’abord épuiser tous les sujets sur le foot, les bagnoles, la musique sans oublier de chambrer au passage tous les politiciens du bled. Maintenant, il nous reste la grosse pièce, c’est à dire tout ce dont les filles parlent entre elles dans leurs salons à elles. Soyons clairs, le sujet de leur discussion en lui même nous intéresse pas vraiment et nous échappera certainement mais ce qu’elles en pensent par contre doit valoir plus que toutes les show de télé réalité combinés.
Light Skin Long Hair ou LSLH, c’est une expression péjorative en vogue outre atlantique mais qui traduit un phénomène globalement blédard. Car en effet l’affrontement des peaux claires contre les teints foncés est aussi vieux que le monde. Contrairement à la croyance populaire il n’est pas limité aux seuls blédards, mais, je dois dire qu’il prend parfois une tournure mélo dramatique chez nos sœurs.
Tenez par exemple, il été entendu que grâce à la complicité coupable des médias de masses les peaux claires ont été privilégiés sur tous les supports. Le holdup mental a été jusqu’à ériger cet élément comme un canon de la beauté féminine noir. Ce qui devait arriver arriva donc: une véritable levée de bouclier de toute les autres filles « lésées ». La riposte des teints foncés fut terrible et on assista au mouvement inverse. Ce n’est que à une période récente qu’un équilibre instable a été installé entre les deux « courants de pensée ». Équilibre maintenu grâce à des comité de vigilance de sœurs rompues aux techniques les plus efficaces pour débusquer tout contrevenant. Et ça ne rigole pas.
Au bled, on traque celles qui se sont décapées et on ressort à l’occasion du placard leurs photos d’avant. Plus au nord c’est une Mariah Carrey qui tente desepérément d’être reconnue comme noire. A l’inverse, il y a cette vague de « whitenning » qui a « secoué » la planète médiatique afro américaine. Béyoncé a d’abord été « blanchie » par l’ogre cosmétique français L’Oreal. Puis c’est Gabourey Sidibé, rendue célèbre pour son interprétation de Precious dans le film du même nom, qui a été « injustement » éclairci par le magazine français (ndla: décidément !!) ELLE. Dans les deux cas, ces « évènement » présentés comme de véritables bombes médiatiques ont fait l’effet de pétards mouillés. Chapeau donc aux biblos propriétaires des ces faiseurs de tendance pour avoir fait le dos rond et pour s’en tirer par un communiqué formel et un contrat en béton armé qui évite à la sœur photographiée de les désavouer. Par contre, nos sœurs qui scrutent les magazines au microscope à la recherche du moindre complot monté pour les descendre ne rendent pas service à leur autre croisade: celle du quota très bas de sœurs présentes dans les médias.
Nous les gars ont est habitué à ces « jeux de lumières » (ndla: je sens que je vais bientôt être à cours de guillemets). Ceux de ma génération, fans des premiers films d’Eddie Murphy, Denzel Washington, Wesley Snipes et tout le blackos du cinéma américain des années 80, ont été étonnés de les voir tous devenir clairs dans les années 90. Heureusement, avant de sonner l’alarme, je suis tombé sur cet interview révélateur du mannequin blédard Iman. Dans cet entrevu, elle expliquait que lors de sa première aventure au cinéma, elle s’est retrouvée à régler les lumières à la place de techniciens. La raison était que jusque là ils utilisaient pour tous les acteurs les techniques mises au point pour les peaux rose-bonbon et celles-ci ne faisaient apparaitre des noirs que les yeux et les dents. Iman, venant de l’univers de la photo qui avait déjà maitrisé cet aspect technique, savait que un(e) noir(e)s doit être éclairé(e) à la lumière jaune-orangée pour apparaitre fidèlement sur film.
Alors vous voyez mesdames: ce n’est qu’une affaire de technique et non une volonté délibérée de vous nuire. Bon, pour vous consoler et à charge de revanche, je vous invite toutes, noires et moins noires, au grand casting organisé ce mercredi par Disneyland à Paris pour un job de rêve: celui de Tiana, la Princesse de son dernier dessin animé. Attention quand même, il faudra pouvoir se transformer en grenouille à volonté ce qui peut s’avérer fatal en France. Bonne chance tout de même à toutes 🙂