L’autre jour je parlais avec un pote d’outre méditerranée et il me disait que la choses principale que le lui et les siens reprochaient aux blédards c’est notre double langage. En d’autre termes il avait la certitude que quand on passait du français à notre langue du bled on tenait un discours diamétralement opposé à celui que l’ont tenait un instant plutôt. Je démens ce propros avec véhémence et ce avant que le coq ne chante trois fois. Cela dit je crois bien qu’au niveau de certains dirigeants du bled ce soit bien la technique de mise.
Le vieil adage veut que personne ne soit prophète en son pays. Cette adage doit certainement venir d’Europe car au bled nous avons bel et bien plusieurs enfants du pays actifs dont le statut de prophète est certifié. Sinon comment justifier qu’une personne est adulée par des foules entières dans son pays mais est critiquée, menacée, insultée voire recherchée pour être déférée devant la justice dans le reste du monde? Une explication naïve serait que le prophète en question a commis des actes controversés en dehors de chez lui, avant de rentrer dans son bled pour y chercher refuge en héros. Hélas un Omar El Béshir met par terre ce raisonnement sauf si, bien sur, on entérine déjà la scission du Soudan en deux pays indépendants, ce que je me garderais de faire pour l’instant.
La société idéale a été présentée comme celle où les gens avaient un accès direct et totale à l’information. Nous sommes très loin de cet idéal au bled comme ailleurs, mais, contrairement au passé où l’information était cachée, inaccessible et/ou déformée nous avons aujourd’hui deux parades. La première est l’accès au fait bruts et LPN a eu l’occasion de démontrer que c’est une arme redoutable. La seconde étant la pluralité des sources. Il devient difficile (ndla: comprendre « très cher ») de faire taire tous le monde à la fois. Le résultat est que aujourd’hui nos populations blédardes ont accès aux deux discours de leurs dirigeants et ils en arrivent à se demander si il n’y a pas deux poids deux mesures. A l’instar des ces joueurs de foot qui cartonnent dans la Champion’s League européenne mais qui peinent à justifier leur statut de star en équipe nationale du bled. Comment le même gars peut-il présenter deux visages et rester crédible?
le Colonel Khadafi (source)
Les récents débordement du guide de la révolution libyenne sont un autre exemple de ce double langage au plus haut niveau. D’un côté vous avez un homme connu pour être le champion du panafricanisme et de l’autre vous avez des propos chocs que les médias européens friands de frasques répètent sans vergogne.
D’un côté vous avez une personne adulée par des foules et ce bien au delà des frontières de sa Libye natale. De l’autre côté le même gars affirme être prêt à s’engage à bloquer cette même population pour la modique somme de 5.6 milliards d’euros par an. Il est clair que le discours s’adapte à l’auditoire c’est même là une des règles d’or du show-business de la politique mais cependant il faut veiller à rester cohérent avec la ligne éditoriale fixée au départ.
Quel est le contre coup de ce comportement ? Tous d’abord on est soupçonné d’être un peu dérangé dans un plus pur style « Moussa Dadis Camara ». Ensuite, on est soupçonné de ne pas être maitre chez soi: vous seriez une girouette qui obéi à la voix d’une maitre obscur qui fait la pluie et le beau temps de votre discours. Le dernier cas est le plus grave: vous avez effectivement quelque chose à vous reprochez et l’hypocrisie est votre seul refuge pour garder la face.