Il y a quelque temps Akissi Delta était de passage à Bruxelles. A l’époque ce qui avait attiré mon attention s’était surtout la manière avec laquelle sa venue avait été orchestrée de main de maitre. Et comment elle était passée quasi inaperçue aux yeux des média de la capitale européenne. Aujourd’hui je reviens sur la raison première de sa venue : le financement et les débouchés des films et séries africaines.
Akissi Delta s’est donc rendu à Bruxelles au mois de mars dans le but de levée des fonds pour la productions de futurs films et/ou séries télévisées. Akissi Delta est célèbre pour la création de la série ivoirienne Ma Famille. Cette série a connue un succès monstre au bled et dans les diasporas africaines. Ce que cette série a montré, c’est qu’il existait une audience africaine, un créneau africain pour faire de l’audimat avec des production 100% africaines. Cela n’était pas le cas durant les décennies précédentes ou les films et documentaires africains étaient soit destinés à la vulgarisation soit réservés à une élite. Avec Ma famille, les acteurs et producteurs derrière ce succès ivoirien ont prouvés qu’on pouvait faire de l’audience, de l’audimat avec les films africains qui n’ont pour but que de faire de l’entertainement.
Une fois cette preuve faite, il a fallut passer à l’étape suivante, faire de l’argent à partir de cette audience car faire un métier c’est bien, en vivre c’est mieux 😀 . Hors, force est de constater, et je suis le premier à le regretter, que si j’ai vu et regardé une bonne partie des épisodes de Ma Famille, je n’ai jamais vu de pochette originale de la dite série. Toutes les copies de Ma famille que j’ai vu étaient toutes des copies pirates!! Alors je me demande comment les personnes qui travaillent autour des productions africaines font pour vivre. Car ce que je dis ici pour Ma famille reste vrai pour toute les autres productions africaines. Il est quasi impossible de trouver les série originales, non je m’exprime mal. je devrais plutôt dire que l’accessibilité et la distribution des copies piratées des œuvres africaines est meilleurs que celle des copies légales ce qui est un comble, quand on veut vire de se métier.
Du coup, je me demande si une boutique en ligne comme Roxafrica, qui part d’une très bonne intention aura les reins solides et surtout un marketing et une approche commerciale suffisamment innovante pour contrer les copies illégales. Roxafrica s’adresse à une population ayant accès au net ET les moyens ET l’envie de payer via le net le dit produit. En plus de cette volonté au niveau du client, il faudra que Roxafrica puissent livrer de manière efficace tous ses clients du Nord comme du Sud. Et cerise sur le gâteau ils devront proposer un catalogue des plus alléchants et permettre la découverte de nouveau talents et/ou de nouveaux produits pour assurer dans le long terme une croissance de leur activité.
Je ne vous le cache pas, si je connais Ma Famille c’est surtout pour l’avoir découvert via le circuit des copies illégales et ce n’est que mon intérêt pour le bled qui m’a amené à connaitre Roxafrica. Et je vois mal le public cible des séries africaines accepter de payer 15 euros là où ils paient habituellement 5 euros au coin de la rue.
Je n’ai pas de réponse à tout mais je pense qu’il serait bon de se poser la question de la distribution des succès africains. Car cette distribution reste la base de la rémunération des travailleurs du bled… ça et les droits de diffusions sur les chaines télévisées africaines et/ou internationales, un autre pied d’achille pour la production cinématographique du bled, mais cela c’est une autre histoire…
2 Commentaires
jean-francis
sans regarder la distribution hors du continent , les oeuvre africaines (series et film) sont dans un etat semi-clandestin, je veut dire par la que une serie du burkina faso va difficilement se voir diffuser en afrique du sud.
Le nigeria avec NOLLYWOOD (http://www.nollywood.com/) sont les champion mais sorti du nigeria ils sont cas inconnu sauf dans les pays ou il ya une communaute nigeriane.
MastaP
Détrompe-toi J-F. Les films de Nollywood ont remplacé les films Indiens dans l’Afrique des Grand Lacs et la bande à Gohou a remplacé les sitcomes d’Amerique du Sud. Les films et séries africaines passent les frontières sans problème mais comme cela est fait illégalement, il est quasi impossible de quantifier leur impact.