Ça y est dans une de ses sorties médiatiques loin de chez lui, que bons nombres d’observateurs externes et totalement indépendants jugerons d’habituel venant du personnage, Maître Abdoulaye Wade, président du Sénégal dans le civil, puisqu’il s’agit bien de lui vient de déclarer ce qu’il n’aurait jamais du indiquer: il vient d’évoquer sa possible futur candidature pour un 3ème mandat présidentiel en 2012.. si Dieu lui prête vie.
Non mais de qui se moque-t-on? Du peuple sénégalais? Sans doute, me répondront en cœur mes lecteurs, de personne, me diront les fins connaisseurs des tenants et aboutissants de la politique au bled. Car il faut reconnaitre que bien que cette annonce n’émeut et ne surprend personne, sauf moi, éternel naïf que je suis, elle pose quand même la question de la crédibilité de nos pays et de leurs dirigeants vis-à-vis du monde (de ça on s’en fout un peu :ndla) mais surtout et c’est le plus important vis-à-vis des pays et des peuples qu’ils dirigent.
Mr Wade a plus de 80 ans, 83 ans exactement. A cela on me rétorquera que la sagesse africaine est une richesse qui s’acquiert avec le nombre des années. Mr Wade est au pouvoir depuis près d’une décennie, et tout porte à croire qu’il sera encore là en 2012 pour assister à sa ré-élection. Là où d’autres pressentaient l’arrivée en force de son fils Karim Wade au pouvoir, pour rester dans la tradition qui s’installe progressivement au bled, Wade semble avoir trancher en indiquant par cette déclaration de candidature que son fils doit obligatoirement passer par les étapes validées en hauts lieux par les autres présidents africains. Les sénégalais doivent d’abord subir un deuil national, dont ils se passeraient bien, suivi d’une l’élection anticipée, et bien sur, d’une crise politique pour relever la recette concoctée par Maître Wade. Tout ce cinéma étant censé égayer le parcours d’intronisation de son dauphin de fils.
Abdoulaye Wade (source)
Quelque soit ses motivations, voici un président qui à l’instar du président nigérien vient de tomber bien bas dans mon classement des présidents africains n’ayant aucune vision à long terme. Car que l’on ne s’y trompe pas, Mr Wade s’était présenté à l’époque, en 2000 (c’est à dire le siècle passé!!), comme le candidat des jeunes. Il était alors, celui qui allait permettre la transition du pouvoir entre la vieille classe politique sénégalaise moribonde et la vaillante nouvelle génération. Mais force est de constater que Wade sait y faire avec les transitions politiques vu que 10 ans plus tard, le Sénégal n’est donc pas, à ses yeux du moins, encore près pour une nouvelle génération de politiciens ou pour un nouveau président. Ou tout simplement a-t-il jugé la nouvelle génération pas assez prête et il table sur la génération suivante (car qui peut dire le cheminement intellectuel qui a conduit Mr Wade à prendre cette décision), ce que je propose là ne sont que des hypothèses de travail.
Entre temps, les jeunes politiciens sont devenus des vieux politiciens. Dans cette danse politico-politicienne, seules les exploits des Lions en Coupe du Monde, oui je sais cela date, et les combats de lutte sénégalaise auront réussi à sortir de leur torpeurs des sénégalais désabusées par autant de désintérêts du premier d’entre eux quand au futur de sa nation. Finalement, j’aurais du consulter le président sénégalais pour mon papier sur la question épineuse des transitions politiques au bled, je suis sur que son témoignage m’aurait épargné beaucoup de spéculation et m’aurait éclairé sur le but réel de ces transitions. Mr Wade j’ai compris votre message est celui-ci di ceci: « Cela fait 10 ans que vous attendait la fin de ma transition, désolé chers amis sénégalais va falloir encore attendre 8 ans… » de quoi laisser croire que le Sénégal aura enfin droit à son alternance en 2017… Inch Alla.
Un commentaire
Eddy
Wade m’a énormément déçu. Je n’arrive pas à croire que c’est ce même mec qui fut le chantre du « sopi »!