Après le Rwanda, c’est au tour du Togo d’amender la constitution afin de remplacer la définition de la peine capitale. La peine de mort vie donc ses derniers jours. Profitons en pour voir à quoi elle a servie ou pas servie tout ce temps là pour qu’on la déclare obsolète.
Les mauvaises langues diront que c’est une manœuvre de Faure Ngasingbe pour éviter de commettre un fratricide. Elles ne seront pas loin de la vérité car dans les textes de loi, frère ou pas un meurtre est un meurtre. La présence de la peine de mort dans les textes de loi du bled est semble-t-il un héritage du copier/coller de la législation européenne (française surtout) qui a eu lieu à l’indépendance. Comme tous les copier/coller, on lit ça en diagonale, on estime que c’est bon et on range cela dans un placard. Le problème c’est qu’ici ce n’est pas n’importe quel texte, il s’agit d’un texte qui décidera de la vie et de la mort d’êtres humains.
Mais ne soyons pas naïf. Certains de nos dirigeant ont été très contents de trouver cet article dans la législation. Ils pouvaient légalement se débarrasser de certains individus gênants en plus des criminels communs. Puis le temps est passé et la peine a commencé à disparaître des texte de loi. D’abords au Nord puis progressivement au Sud. A chaque fois c’était lié au fait que soudainement les gens prenaient conscience que la vie des gens avaient un prix beaucoup plus grand qu’on ne le pensait auparavant. Il est vrai que le cercle vicieux des massacres à chaque alternance du pouvoir ne pouvait déboucher vers rien de constructif pour notre espèce (Souvenez vous que nous jouons dans l’équipe des humains – nldr).
Il faut désormais justifier toute mise à mort d’un individu. La simple citation de la mention qui en ai faite dans la loi ne suffit plus. Avant d’exécuter quelqu’un il faut en plus des tribunaux, avoir l’assentiment de la rue, de l’église (ou de la mosquée c’est selon), de la famille, de 200 pays de par le monde qui gardent un œil sur vous. Bref, c’est quasiment impossible; sauf si le gars à fait quelque chose de terriblement grave et ce au niveau planétaire comme inventer le VIH dans son labo ou créer le personnage de Jar Jar Binks. Même les pédophiles pris sur le faits sont difficilement exécutés. On nous explique dans tous ces cas extrêmes que les auteurs sont des fous, et les fous on les enferme à l’asile et/ou on les soigne.
C’est tellement devenu un lieu commun qu’au bled dans les cas les plus graves, les gens se font justice eux même avant que la police arrive. Celle-ci patiente même parfois dans un coin avant de venir constater le décès. Mais aucune société de droit ne peut se permettre d’officialiser de telles pratiques. Alors on avance caché en claironnant que l’on est contre la peine de mort mais on ferme les yeux sur certains faits au risque de voir des innocents brûlés vifs par une foule en délire.
Pour revenir au Togo, c’est une bonne chose que de finalement abolir la peine de mort. Surtout si c’est le résultat d’une réflexion de fond sur l’utilité de la chose. Je me permet de douter du fait que cette reflexion est eu lieue. Quand on a des prétentions surtout à l’échelle internationale, on doit montrer des signes concrets que l’on est plus un gamin mais une personne responsable. C’est ce qu’a du faire le Rwanda en abrogeant la peine de mort afin que le TPIR puisse le considéré comme apte à juger et condamner des criminels de guerre. Mais à l’instar de la démocratie que l’on a imposé au forceps au bled au milieu des années 90 avec les effets de bords que l’on connaît, l’arrêt de la peine de mort est un acquis fragile. Il va falloir, hélas, patienter un peu avant que la notion entre dans les mœurs. D’ici là , évitez de tenter de faire un coup d’état à votre frangin car on sait jamais.