Qui n’a jamais rêvé d’une mission à l’étranger? Soyons honnêtes, quelque soit la fonction que l’on occupe la mission temporaire à l’étranger représente pour nous tous un petit plus auquel on dit rarement non. Mais dans le contexte de crise économique actuel, ceux en charge de financer ces petites escapades commencent à y regarder de plus près et le concept risque de prendre du plomb dans l’aile.
Ce ne sont pas des vacances mais cela y ressemble fort. Tu veux échapper à la routine de ton boulot ? Tu veux faire un petit voyage d’une semaine dans une autre ville, voire un autre pays où on ne te connaît pas ? Tu as toujours rêver de voir comment ça se passe chez les autres sans pour autant grignoter sur ton solde de jours de congés? Alors la mission à l’étranger est ce qu’il te faut. D’autant plus qu’il y a deux petits paquetages appelés « frais de mission » et « perdiem » à la clef pour te dédommager des inconvénients occasionnés par ce déplacement.
Les missions sont peut être les seules éléments en commun entre le monde l’entreprise et la fonction publique. Leur age d’or c’était durant les années 80. Dès qu’un gars allait en mission, tout le monde le savait avant lui. Mon vieux m’a raconté qu’à l’époque la femme d’un militaire haut placé lui avait dit en aparté qu’il ne passerait pas la prochaine saison des pluies si il ne lui ramenait pas un certain parfum de sa mission sur Paris.
Avec le temps, les gens ont appris à tenir l’info secrète. L’intérêt financier n’y est pas pour rien. On y va pour arrondir ses fins de mois en grignotant sur les frais de missions, par exemple loger chez un pote au lieu d’aller à l’hôtel est un bon plan. On y va aussi pour accéder, au frais de la princesse, à ce palace 5 étoiles que l’on ne voyait que dans les films de James Bond. Au delà de ce simple intéressement, l’impact sur le moral des troupes est grand. Échapper le temps d’une semaine à la petit politique locale et pouvoir emmener Madame avec soi est une aubaine.
Et voila qu’aujourd’hui la crise s’en mêle. Et tous ceux qui ne voulaient pas déposer leur bilan, entreprises comme gouvernements, ont été contraints et forcés de contrôler leurs dépenses. Tous le cannons de la missions sont tombés les uns après les autres. On ne part plus avec des traveller cheques ou des cartes de crédit d’entreprise. Il faut désormais engager ses propres fonds et être remboursé au retour sur présentation de justificatifs valable. Fini donc les palaces 5 étoiles. Fini également les perdiems: aller à l’étranger est devenu un cadeau en lui même. Fini la formation au siège central, on vous envoie dans la branche locale ou pire on vous fait suivre un webcast depuis votre chaise de bureau. Fini aussi, le voyage avec Madame. Après tout on ne voit pas en quoi elle aide dans la réussite de la mission … quoique: on préfèrera recevoir Sarkozy avec Cécilia Carla ou Obama avec Michelle que les même gars seuls. Mais je ne vois pas vraiment en quoi la femme d’un parlementaire belge wallon inconnu peu aider à obtenir des marchés au USA. Sauf si elle a un talent caché que je ne connais pas (j’arrête là cette allusion, mais je n’en pense pas moins) .
Il y a pas à dire cette crise va faire changer des habitudes. L’autre jour j’ai même été surpris d’apprendre que des collègues et autres amis avaient refusé des missions. Allant même jusqu’à inventer des prétextes familiaux pour justifier le refus. Quand a ceux qui n’ont pas encore compris le changement et réajuster leurs action, un « comité d’accueil » les attend à l’aéroport pour leur faire cracher jusqu’au dernier cent leur frais de mission. J’oubliais un dernier point: ce billet s’auto-détruira dans 5 secondes.