En avril prochain aura lieu à Genève la Conférence de l’ONU sur le Racisme. Surnommée Durban II car faisant suite à la première édition qui a eu lieu dans une cacophonie sans précédent en Afrique du sud. Cette conférence visait initialement à rectifier le tir, mais à peine est-elle annoncée qu’elle a déjà du plomb dans l’aile. Les Etats-Unis ont déjà menacé de boycotter la conférence, l’Australie, Israël et le Canada aussi et plus le rapport préparatoire se dessine plus l’Union Européenne s’éloigne de la porte d’entrée. Mais pourquoi tant de haine ?
La cause initiale du boycott de cette conférence est la mise à l’index de Israël. En cause: les rapports préliminaires de la conférence établissent un parallèle entre le comportement d’Israël envers les palestiniens et l’Apartheid qui sévissait jadis en Afrique Du Sud. Il n’en fallait pas plus pour que le lobby pro-israélien se mette au travail et, un à un, les pays occidentaux ont annoncé leur boycott de l’événement si la motion litigieuse n’est pas retirée. Cette joute diplomatique est caractéristique de l’époque que nous vivons. La plupart des organisations internationales sont aujourd’hui paralysées par leur principe même de fonctionnement : la démocratie. En clair, la loi du plus nombreux tend à se substituer à celle du plus fort. Et ce dernier refuse de se laisser faire. Alors que dans le passé le Nord imposait son point de vue à un Sud passif et docile, aujourd’hui la donne change. Les dissonances sont de plus en plus affichées et défendues par des pays du Sud dont le nombre excède celui des pays du G20 obéissant à d’autres règles. Déjà lors de Durban I, la réunion avait dégénérée en règlement de compte et il avait fallu toute la diplomatie de l’Union Européenne pour sortir de là sans heurt. Cette fois-ci, l’UE est court-circuitée d’entrée de jeu, et ce n’est pas le cas d’Israël qui est mis en avant, détrompez-vous. La raison pour laquelle l’Europe ne participera pas est que la conférence veut en arriver à bannir la diffamation des religions. C’est là, la conséquence de l’affaire des caricatures du Prophète Mahomet qui ont causé l’émoi dans les pays à forte population musulmane. Les Européens ne peuvent pas accepter de reculer d’un pas sur un droit à la liberté d’expression qu’ils ont acquis de haute lutte et c’est compréhensible.
On constate donc que la plupart des conférences internationales vont être scindées en 2 conférences: une entre pays du G20 et une autre avec le reste. Et les conclusions de ces réunions seront le plus souvent diamétralement opposées. Le problème reste que ces conférences traitent de problèmes cruciaux de dimension planétaire et toute l’humanité est impliquée. L’eau, la pollution, la crise économique, la santé et j’en passe. Nous sommes donc dans une impasse diplomatique où tous le monde ne peux avoir raison, où les égos sont très affirmés et où pour préserver un semblant d’unité et de paix on va tenter d’éviter l’immobilisme en se réfugiant dans des sujets moins polémiques. Des sujets qui ne fachent pas mais le plus souvent totalement éloignés des besoins vitaux réels des personnes concernées. Personnellement à part le Football je ne vois pas ce qu’il reste comme dénominateur commun parce que même pour les J.O c’était limite la dernière fois à Beijing. Il semble après tout que le monde ne soit pas si mondial que ça.