J’apprends à l’instant qu’un gang de proxénètes d’origine .. euh … de nationalité chinoise vient d’être condamné à une lourde peine de prison pour des faits de moeurs. En y regardant plus près je vois qu’on leur reproche d’avoir ouvert un bordel (le lieu, pas la personne) dans lequel ils employaient des compatriotes à eux. Triste événement qui met à jours l’acclimatation difficile des nouveaux aventuriers asiatiques au bled.
A l’époque de la première vague de travailleurs chinois au bled, on leur fit construire des routes, des Stades et des Palais du Peuples gigantesques et pour pas cher. Il y avait à cette époque une blague racisto-xénophobe qui disait que les chinois amenaient tout de chez eux, leur outils, leur nourriture, leur habits, tout … mais jamais leur femme. Comme toutes les blagues du genre, elle partait d’un fait constaté dont on grossissait le trait. Mais il est vrai que sur base du constat, on était en droit de se demander comment nos expats chinois faisaient pour assouvir leurs besoins élémentaires. La version officielle voulait que, à l’instar des Rois d’Afrique Centrale qui vivaient sans manger ( ils mangeaient toujours en cachette d’où la légende – ndlr ), on nous fit croire que les chinois, contrairement à nous, pouvaient vivre 2 ans loin de chez eux en se passant de sexe. Ce n’est que plus tard, après l’apparition des premier métis sino-africains, que les langues se sont déliées et que l’on a appris que des filles de joie avaient été commis d’office pour servir d’exutoire aux expats asiatiques.
Cette longue digression n’est là que pour vous rappeler, chers lecteurs, qu’on ne nous la raconte plus au bled. Quand des expats arrivent, on doit garder un oeil sur eux ne fut ce que pour savoir si tout se passe bien, pour eux, chez nous. Tout ce passait même très bien pour King James (James Xu Jin). Il menait avec son épouse (Chou Xiou Ying) et son petit frère (Sam Shan Zifan) un lucratif business qui consistait à importer des esclaves sexuels d’Asie et à les distribuer essentiellement au Ghana , au Nigeria et au Togo. Malheureusement pour lui, une équipe de reporters zélés s’est infiltrée dans son petit business et a filmé, photographié et enregistré tout ce petit manège ( NTIC, je t’adore – ndlr ). En suite, plutôt que de se limiter à un simple Envoyé Spécial sur les mœurs sexuelles des migrants chinois, les reporters ont franchis une étape impensable dans certains pays en se rendant à la police avec leurs éléments de preuve. S’en suivent alors perquisitions, arrestations, procès en présence des journalistes en tant que témoins et maintenant sentence sans appel.
Si les mœurs de certains chinois qui refusent de « consommer local » interpellent, ce qui a retenu aussi mon attention c’est la personne de ce journaliste justicier qui a mené l’enquête en infiltrant le réseau. Anas Aremeyaw Anas, c’est son nom, n’en est pas à son premier coup d’essai. L’homme qui a été honoré Meilleur Journaliste de l’Année au Ghana est spécialiste pour débusquer les gros scandales de moeurs. On lui doit notamment la mise à jours d’un réseau pédophile (toujours à l’aide de cameras et micros cachés – note aux prochains interpellés ) ainsi que la fameuse affaire des salons de massages pour diplomates en poste à Accra. Si on lit un de ses billets, on repère tout de suite un style tabloïde volotairement sensationaliste. Le gars se fait souvent descendre pour cela. D’autant plus que, semble-t-il, les affaires mises au grand jour n’étonnent pas toujours des habitants d’Accra. La plupart sont parfois déjà au courant de ce qui se passe chez leurs voisins mais pour des raisons qui m’échappent encore (protections de la police ? corruption ? intéressement financier ou je m’en foutisme ?) n’en font rien.
Anas est donc un espèce de justicier mal aimé. Car n’oublions pas qu’il met quand même à jours des affaires serieuses. Mon dernier coup de chapeau est adressé au Ghana qui autorise un gars comme ce Anas de continuer à exercer (et a vivre) malgré les gros poissons qui tombent dans ses filets. Je connais un ou deux autres bleds où le simple fait d’evoquer un nom de personne en vue se solde au mieux par une fuite forcée fu pays. Donc merci à Anas et au Ghana et pourvu que sa dure.
Un commentaire
Roberta
Faut vraiment pas s’étonner que les journaux soient mauvais si les journalistes trahissent leurs sources…. Et de leur plein gré en plus ! Et vous trouvez ça normal ?
Les salons de massage pour diplomates, je vois rien de choquant, mais que du sensationnel. Si je fouille un peu, j’en trouve aussi à Bruxelles dans le quartier Schuman. Et la vente de porno est pas vraiment reglementé en Belgique non plus, et heureusement.