Je suis souvent prompt à la critique dans mes billets, mais aujourd’hui je voudrais faire une exception. En effet, je viens d’apprendre que les frères ennemis burundais ont décidé d’enterrer la hache de guerre. En effet, le dernier chef de guerre en activité, Mr Agathon Rwasa a décidé de poser les armes et d’honorer ainsi l’accord passé avec le gouvernement de Pierre Nkurunziza. Un terrible dilemme se pose toujours dans des cas pareils. On est certes heureux de ne plus entendre les canons tonner mais on nous demande en même temps de tirer un trait sur toutes les actes que les uns et les autres ont commis pendant la guerre civile. Mieux, on doit à présent accueillir les belligérants dans la grande famille des démocrates. Quitte à bientôt voter pour eux en temps que nos dignes représentants dans les instances nationales ou internationales. C’est beaucoup demander, surtout aux victimes et survivants (notons au passage que les morts n’ont pas à se prononcer sur ce dilemme).
Une guerre qui a duré 13 ans ( dans le cas du Burundi ) laisse forcement derrière elle un nombre conséquent de victimes des deux cotés. Sans comptes les « dossiers » annexes. Mr Rwasa est accusé, en plus des morts qui sont imputés à son mouvement, d’avoir voulu monnayer sa sortie à hauteur de 12 millions de dollars. C’est pas cher payé pour la paix, me direz vous, surtout que ce ne sont pas des fonds destinés à réparer les torts causés aux victimes.
Quoi qu’il en soit, réjouissons nous que cette folie humaine est enfin terminée. Il appartient maintenant aux Burundais de voir de quelle manière ils vont gérer la paix maintenant garantie. La Paix, quant à elle reste La Paix, même si elle n’est pas obtenue entre des braves.