Dans le premier article de cette série, je décrivais une situation dans laquelle l’envahi était toujours supérieur à l’envahisseur. Mais ça, c’était avant.
Dans le deuxième article, j’ai démontré que si l’on lui donnait l’occasion, l’envahisseur pouvait devenir plus riche que l’envahi. Mais cet état de fait n’est pas encore optimal.
Pourquoi nous envahissent-ils? (part three)
Je nous ramène en Afrique du sud en 1995. La finale du championnat du monde se joue entre l’Afrique du Sud et la France. On est dans la ligne droite du film Invinctus où les Springboks baragouinent l’hymne national sud-africain. L’Afrique du Sud remporte la partie mais tout cela me semble trop romancé.
5 raisons pour la restitutions d’œuvres d’art africain
Le débat serait en train de battre son plein en Belgique si cette fin d’année n’avait pas connu le hold up médiatique des gilets jaunes puis celui de la crise gouvernementale. Mais il est claire que la réouverture prochaine du musée royale de l’Afrique centrale est l’occasion rêvée pour ramener au devant de la scene l’éternel débat sur la restitution des ouvres d’arts du bled. J’ai malheureusement perdu au tirage au sort ce qui fait que je dois défendre ceux qui veulent à tout prix le retour des biens mal acquis. Je ne vous cache pas que j’avais de succulent arguments abondant dans l’autres sens mais bon je vais essayer de faire honneur au camp des « réstitutionistes ».
Pourquoi nous envahissent-ils? (part two)
J’ai vu Kevin arriver. Il venait du bled et avait un français approximatif. Pendant les premiers jours, il a été accueilli par des amis et s’est mis à cueillir des pommes pour sa subsistance journalière. Mais ce n’était pas suffisant : il améliora son français, apprit le néerlandais et s’inscrivit à un cours de marketing qu’il termina en 3 ans avec un diplôme qualifiant. Il fut alors employé par une entreprise pour laquelle il dessina des machines de travaux publics. Il paie ses factures, ses taxes et ses impôts. Il trouve même le temps de se marier et d’avoir 3 enfants.
Pour ceux qui ont lu mon premier article, Kevin est un envahisseur qui est devenu plus riche que nombre d’envahis. Mais je ne suis pas là pour raconter l’histoire d’un envahisseur qui a réussi. Je connais un tas de Kevin. Leur réussite peut être un problème pour les envahis qui n’ont pas de travail ou qui exercent un travail peu satisfaisant.
Il nous faut donc trouver un environnement où les 2 groupes (envahisseurs et envahis) s’entendent harmonieusement. Ce sera l’objet de notre troisième article.
Pourquoi nous envahissent-ils? (part one)
Des gilets jaunes avec la hausse des prix de l’essence ou des migrants avec un malheureux bout de papier qui attend d’être signé à Marrakech, je ne savais pas ce que j’allais dire, sur quoi j’allais écrire. Va pour les migrants…
Lorsque j’étais en première année à l’ULB, j’ai eu un exercice de mécanique analytique. J’étais très bon mais là j’ai eu un problème sur un exercice où tout ce que j’avais appris jusqu’alors ne trouvait son application. J’ai donc appelé mon professeur à la rescousse qui regarda ce que j’avais fait et qui me dit :
- Le problème avec toi Pierre c’est que tu veux tout résoudre avec des égalités alors que dans la vraie vie ce n’est pas vrai.
Je ne comprenais rien à ce qu’il me disait. Pourtant, il n’avait pas bu.
- Ecoute ajouta-t-il, je suis plus riche que toi. Je comprenais encore moins. Mon prof avait encore moins bu.
J’ai mis plus de trente ans pour comprendre ce que mon prof voulait me dire. Il ne parlait pas de nous au sens propre mais de moi en future envahisseur (migrant) et de lui en future envahi. Et dans ce sens les envahis sont toujours plus riches que les envahisseurs. Je vous laisse mariner tout ça et vous dit à bientôt…
Mais que reproche-t-on à Bobi Wine
Si tu n’est pas ougandais ou que ton pays n’a pas de frontière avec l’Ouganda il est fort à parier que tu n’as jamais entendu parler de Bobi Wine. Ce frangin est pourtant l’un des dernier survivant d’une espèce en voie de disparition: l’artiste engagé politiquement. Artiste, me dites vous, mais comment ce fait il que je ne connais aucun de ses tubes ? Bonne question mais que je balaie d’un revers de la main car hors sujet. Pourquoi ? Parce que le gaillard vient d’atterrir dans une chambre avec vue de la prison de Kampala, Ouganda. Mais que lui reproche-t-on ? C’est ce que nous allons essayer de savoir.
Sucre de Cannes
Dans un monde où les infos qui marquent ne passent plus en exclusif à la télé, il faut rivaliser d’ingénuité pour se faire repérer, pour que l’on parle de soit ou de la cause que l’on defend. C’est ainsi que seize soeurs on pris sur elles de frapper un grand coup dans les consciences à Cannes. Comment ? Et bien en montent les marches pardi. Analyse d’un plan com que j’ai subi sans le comprendre.
Aïssa Maïga, Sara Martins, Marie Philomène Nga, Sabine Pakora, Firmine Richard, Sonia Rolland, Maggaiyia Silberfeld, Shirley Souagnon, Assa Sylla, Karidja Touré, France Zobba, Nadège Beausson-Diagne, Mata Gabin, Maïmouna Gueye, Eye Haidara et Rachel Khan. Voici les seize protagonistes de ce flash mob qui a eu lieu sur les marches du Festival de Cinema de Cannes.
Le choix du lieu. Deja on est en droit de se poser des questions quand au lieu du happening: le festival de Cannes. Comme tout les endroits selects, Cannes n’est par definition pas un endroit pas très populaire. Dans le sens que ce n’est pas le nombre de personnes présentes qui fait son attrait mais la qualité (tout est relatif) du peu de gens qui y sont admis. Donc le message « Noir n’est pas mon metier » était porté à un endroit select qui était deja occupé à faire la chasse aux prédateurs sexuels et aux producteurs qui refusent de payer les actrices à la hauteur de le contre partie masculine.
Le public cible. On veut attirer l’attention des gens sur cette non diversité des personnages mais de quel cinema parle t on ici ? Du cinema français de France. Soit, mais alors qui est ce que ça gene ? La plupart des renois en Europe ont deja decide de se replier sur le cinema de leur pays/region d’origine. Un ami qui bosse sur les audiences des TV afro (Nigeria, Cote d’Ivoire, East Afrique et j’en passe) me disent qu’elles montent en flèche en Europe. Donc le public visé est le public majoritairement blanc et de afro descendant sans attaches au continent. Ils veulent se voir dans les filmes pour que ça colle avec (ahem) la réalité dans laquelle ils se vivent.
Le casting. Franchement je dois avouer que les 16 protagonistes du flash mob ne m’étaient toutes pas connues. Difficile pour un africain d’avoir mon attention accroché par un truc dans le quel je ne connais personne. Firmine Richard, je vois qui c’est du fait de « Romuald et Juliette » et ses nombreux pret de voix dans les series/films. Sonia Roland, je vois qui c’est parce que, hein, voilà quoi. J’ai du googler Aissa Maïga après l’avoir vu bien parler dans une video sur Youtube. Les 13 autres soeurs j’ai le regret de ne les connaitres ni d’Adam ni d’Eve.
Heureusement pou ma gueule je ne suis ni scénariste ni réalisateur car j’aurais pris cher pour cette dernière affirmation. Ceci dit je saurais également tombé dans le piège si mon histoire avait besoin d’une femme noire car c’est le critère que j’aurais noté sur l’offre d’emploi. Comment sortir de ce foutoir alors ?
Le film Black Panthère ( et pour moi Coming To America ) constitue la réponse. Il faut avoir le courage de faire un film 100% negro mais qui est clairement destiné au grand public. Donc pas un Marly Gomont ou un La Première étoile, qui soit dit en passant sont des films forts sympathiques mais un putain de film 100% négros assumé mais tellement bon que le box office francophone ne se remettra pas et ne pourra que plier. Car après tout le seul argument qui fait bouger les choses dans ce secteur, c’est l’argent.
Pix sur vous