Et voilà c’est parti ! Après moultes hésitations, des tracasseries administratives, des refus de visas à la pelle et même un sinistre totale l’édition 2014 de Big Brother Africa vient de démarrer. Pendant 60 jours 24 blédards anglophones vont … euh … vont faire quoi au fait ? A dire vrai je ne sais pas mais à la clef il y a 300.000 $ pour le gagnant. Le gagnant ? Il s’agit donc bien du concours ? Bon, je ne compte pas suivre l’émission de télé réalité mais vu que tous les blédards anglos auxquels je parle n’arrêtent pas de me bassiner les oreilles avec ça je vais bien devoir suivre ça par « bruits » et commentaires interposés.
26 candidats: ça fait quand même un sacré paquet de blédards. Mais si de surcroit on apprend qu’ils ne viennent pas tous du même pays alors on comprend vite qu’il va y avoir du sport. « Pourquoi ? Je vais vous le dire » ( © Nicolas Sarkozy ).
1. Festival des accents: ce BBA est la version anglophone donc la langue africaine qui sera utilisée par les candidats sera l’anglais. Mais voilà chaque pays anglophone à sa version de la langue de Shakespeare: je parle de l’accent là. On peut y ajouter le fait que la langue est systématiquement agrémenté de l’injection de dialectes locaux de rigueur qui la rend plus vivante et plus contemporaine. Donc en résumé si les candidats auront beaucoup de difficultés pour se comprendre entre eux mais également pour se faire comprendre du public de pays qui ne sont pas les leurs. Il y a également la possibilité de recourir à l’anglais international, cette langue composée de 100 mots avec lesquels on estime pouvoir tout dire. Mais cela reviendrait à couper les jambes à Usain Bolt et lui demander de courir: c’est faisable mais ne lui demander pas d’aller en dessous des dix secondes.
2. Les faux et les vrais: Personne ne le dit mais il y a des intrus dans cette maison. Oui je parle de vous les Mozambicains: depuis quand êtes vous anglophones ? Certes vous avez des ressortissants qui parlent anglais comme tous les pays du monde mais une présence dans BBA version Kizomba avec l’Angola et le Cabo Verde serait plus juste. Et que l’on ne me fasse pas parler des deux lascars rwandais. Non seulement le pays n’est anglophone (ou plutôt anglophile) que depuis deux jours mais en plus je ne suis pas sur qu’ils auraient leur place dans BBA version langue française. Et j’allais oublier: où sont les Camers ?
3. Un succès populaire: BBA est une véritable hit dans les audiences. Non seulement dans les pays qui ont des candidats mais même au delà. Je me suis demandé pourquoi et sans l’aide de mes acolytes de « Je Digresse » la seule réponse à laquelle j’ai pu arriver est que c’est la première fois que l’on voit autant d’africains parler entre eux publiquement. Les africains n’ont pas attendu la télé pour le faire mais c’est généralement à huis clos: c’est vrai pour les politiciens (pensez U.A et autres réunions au sommet) , pour les businessmen pour qui le secret et la discrétion sont de rigueur mais aussi pour les particuliers parce que nous sommes secrets comme ça. Ici tous les fantasmes des voyeurs blédards sont enfin assouvis.
4. La compétition: c’est là où la télé réalité m’a perdu. Quand je compare au BB version Europe ou Amérique du Nord je constate une différence fondamentale entre les candidats ou plutôt le type de candidats. Nos candidats blédards sont trop intelligents, trop (bien) éduqués, trop culturés (ndla- le mot n’existe pas donc je l’invente). Là où l’Occident se délecte de la bêtise des candidats, nos frères eux sont fiers de leurs représentants. Il faut dire que la plus-part sont déjà des stars dans leur pays respectifs. Ce que nous avons là c’est en fait un espèce de best-of du continent, un top célébrités si vous voulez. La fibre nationale est au plus haut et l’élimination d’un candidat est toujours vécue comme une catastrophe nationale. Jamais je n’ai vu un tel engouement pour des gens qui ne font rien de spéciale sinon prendre 60 jours de vacances aux frais de la princesse. Même le foot a des difficultés pour rivaliser car BBA séduit les gars et les gos, les jeunes et les vieux.
Vous ne m’entendrez plus écrire/parler sur BBA 2014 cette année: comme je l’ai écrit j’ai eu ma dose de télé réalité. Cependant quelque chose peut changer la donne. Quelque chose d’inédit qui permettrait de relancer l’intérêt sur un lieu, la villa, qui est sensé être le reflet en miniature de notre contient. Je vous laisse choisir entre un candidat atteint de Ebola, un candidat qui se révèle être un membre de Boko Haram, un candidat qui est évincé mais qui ne veut pas sortir de la villa. Mon Dieu: je sens que je vais crée ma propre télé-réalité car je me sens pris par une soudaine poussée créatrice.