Dans un intervalle de trois jours le journal TV a annoncé deux faits divers tragiques aux cours desquels des enfants se sont trouvés pris au piège des flammes dans la maison familiale. Dans la majorité des cas de faits divers de ce type, on prend le temps d’assimiler l’information puis de compatir. Dans un second temps, on calcule la distance qui nous sépare des faits: la nature humaine est ainsi faite qu’elle cherche à doser l’intensité mise dans la compassion en fonction de la proximité que l’on a par rapport aux victimes. Il s’agit à la fois de la distance physique et émotionnelle. Genre si les faits ont eu lieux dans une petite bourgade du genre, tout à fait au hasard, Tourinnes-La-Grosse (nom de lieu réel s.v.p) et que vous vous habitez Bruxelles vous vous en battez vites les roubignoles. Heureusement, la distance émotionnelle rattrape tout ceci car on se rend compte que « ça peux arriver à tout le monde » y compris a quelqu’un qui me ressemble professionnellement, socialement ou physiquement. Mais voilà, dans le monde occidentale d’aujourd’hui, le politiquement correcte fait loi. Du coup dans les reportages, on en dit le moins possible sur les victimes. Les noms sont cachés, les visages sont floutés et les lieux évoqués vaguement. Seul l’incident lui même est relaté dans les moindres détails dignes de la série les Experts. L’opacité est telle que seuls ceux qui sont physiquement proche des lieux savent qui a été touché. Le côté positif c’est que les médias ne sont plus accusés de stigmatiser telle ou telle communauté. Le coté négatif, c’est qu’on se retrouve à compatir avec un retard considérable, quand l’information n’est plus chaude, d’où un certain remord de n’avoir pas su à temps. Dans le cas présent justement j’avais déjà tourné les yeux et le cœur vers Goma en RDC quand j’ai appris que c’était en fait trois petits blédards qui ont péris dans le second incendie suite à la négligence de leurs parents. « Restez en paix » les petits.