Comme vous vous en doutez tous je ne suis pas de formation commerciale. Plus encore je n’ai pas cela « dans le sang » ou dans la culture. Je sais que certains blédards se targuent eux d’avoir une fibre commerciale et ils seront donc les mieux placés pour juger de la pertinence des thèses que je vais naïvement développer dans la suite. Mon travail d’Hercule du jour consiste donc à réussir à convaincre les chaines de restauration rapide d’ajouter sur leur carte le choix d’allocos en compétition avec « les traditionnelles » frites.
D’abord un bref rappel contextuelle pour que vous compreniez la genèse d’une idée aussi saugrenue. L’autre jour je me retrouve dans un commerce de restauration rapide lorsque soudain les enceintes acoustiques balancent « Do Me » de P-Square. Une ambiance blédard envahi soudain l’établissement occidentale. Qui plus ai me voilà soudain pris d’une envie irrésistible d’allocos. Cette envie est à son paroxysme lorsque j’arrive au comptoir et là, la dure réalité de l’établissement se rappelle à moi: il n’y a pas d’allocos au menu. La question triviale ne tarde pas à jaillir dans mon esprit affamé: comment faire pour que les allocos arrivent sur les menus des Quick MacDo et autres Burger Kings ???
Analysons d’abord les précédents. Je vous ai parlé plus haut de l’audace du DJ de l’établissement où je me trouvais. La même audace pourrait prendre le responsable du contenu des menus. Hélas la musique n’est pas réellement le « core-business » de ces établissements. Si ça se trouve ce sont les distributeurs qui paient pour diffuser dans l’établissement et pas le contraire.
Un autre précédant ce sont ces offre saisonnières durant lesquelles on nous présente un nouveau menu jamais vu auparavant ou une ancien menu qu’il parait que l’on regrette tous. On se retrouve ainsi pendant quelques semaines avec Mac-Machin ou Quick’n’Truc remixé à la sauce tropicale. C’est dans cette esprit que les fast-food ont tenté de récupérer les shawarma (ndla: ou kebab ou durums ou pitta ou sandwichs grec/turc il y a tellement de noms pour désigner la même chose que même Wikipedia ne s’y retrouve pas). Cette tentative a échoué car le mode de préparation industriel de ces « restaurants » n’avait pas réussi à capturer l’essence du produit.
Un mien amis qui croyait m’aider m’a suggérer de calquer mon initiative sur celle de la viande halal qui a réussi à percer dans les même chaines de restaurants. Ce pote oublie que bien qu’ayant déborder sur le débat politique, religieux et de société en général c’est surtout l’argument économique qui a prévalu. Il y a une clientèle donc on s’y adapte. Et c’est la difficulté que mon plan encontre: il n’y a pas de clientèle pour les allocos à part les quelques généreux lecteurs de ce blog.
Fort est de constater que l’on a pas vraiment fait la pub de nos mets et plats blédards auprès des clients potentiels. Je connais plusieurs européens qui ont passé plus de temps que moi au bled mais qui n’ont jamais été initié à l’art culinaire de base des pays qu’ils ont parcourus. Comparons avec nos voisin asiatiques ou même le Maghreb et vous sentirez la différence.
En d’autre termes, le fast-food avec allocos a plus de chance de voir le jour au bled que en Europe où tout reste à faire en terme de préparation du marché à cette révolution gustative. J’en déduis également que cet état des choses arrange particulièrement nos restos africains qui peuvent continuer à se remplir les poches en nous proposant le met le plus banal du bled comme étant une chose exclusive et donc incroyablement chère.