Nos lecteurs les plus assidus ont sans aucun doute remarqué que quelque soit le sujet que nous abordons nous nous efforçons de glisser une ou deux boutades entre deux réflexions sérieuses. N’ayant absolument aucune formation journalistique les auteurs de se blog ne peuvent se planquer derrière la justification d’un effet de style longuement travaillé. On ne peut pas dire non plus que c’est pour remplir un billet qui sans cela serait très très court. Nonobstant le penchant naturel du « hater » qui sommeil en tout un chacun qu’est ce qui nous pousse à rire aux dépends des hommes politiques du bled.
Dans le monde francophile on a souvent venter le show télévisé Le Guignols de L’Info et toutes ses déclinaisons. Ce show qui lui même était adapté d’un format anglais n’est en fait que la transposition au petit écran d’un style: la satire politique. Son but premier était de rire de l’actualité politique comme on le faisait déjà de l’actualité sportive ou du showbizz. Mais voilà que dans le cas particulier du bled l’application de ce style à la classe politique passe souvent mal. La preuve en image avec le dernier spot publicitaire mettant en scène quelques un de nos leaders avec en vedette Mr Mugabe. Cette publicité a été purement et simplement censurée au Zimbabwe. Et pour cause il serait mal vu d’accorder au médias étranger un droit que l’on refuse à ses propres médias nationaux.
Et pourtant. Pourtant il existe des pays où les hommes politiques ont eu le « courage » été contraint d’autoriser le recourt à ce style de journalisme fort apprécié. Quel a été le résultat ? Dans les premiers temps ce fut une série d’attaque en règles frisant la diffamation. Puis, avec le temps et une fois que le trop plein de frustration retenue par les auteurs avait été sérieusement entamé, l’exercice a atteint un niveau de croisière dicté par un soucis d’efficacité. Trop de critique tue la critique c’est bien connu et donc trop de (mauvais) humour tue l’humour. Lors de mon passage au Cameroun j’ai été fortement surpris par la virulence de la presse et même les imitations du « PoPaul » Biya que j’entendais à la radio. Venant d’autres cieux où la Presse a plus tendance à caresser le pouvoir dans le sens du poil et à s’autocensurer je cherchais à savoir comment les « Camers » avaient réussi ce tour de force. L’explication ne fut pas longue à venir: les autorité du pays avaient opté pour le principe connue sous le nom de « du pain et des jeux pour calmer les masses populaire ». Si la population était mécontente elle se « lâchait » dans ce monde parallèle constitué par la satire politique et le monde réel ne se sentait pas concerné et continuait son petit train train quotidien.
Pourquoi au Cameroun et pas ailleurs ? Ailleurs quoi que l’on en dise le monde politique est médiatique est un très très petit monde. Tout le monde se connaît « personnellement » et on blague régulièrement en dehors de l’œil et de l’oreille du public. Mais quand par mégarde une de ses blague même la moins caustique ou justifiée échappe à ce cercle privé et se retrouve dans la presse, elle est prise au premier degré. L’homme politique ainsi attaqué à la régulière par les « armes » du journaliste/dessinateur/chroniqueur/comédien réagit avec celles qu’il a en main: le bâton. On peut donc bien rire de « tous » mais pas avec n’importe qui ni n’importe où.