Cela faisait longtemps que LPN ne c’était pas fendu d’un billet parlant du net mais grâce à l’interpellation via Twitter de Thierry MOUALEU, je m’en vais alimenter son débat en répondant de manière argumentée, du moins je l’espère, à sa question. De mon point de vue, l’Afrique n’a pas besoin de révolutionner l’Internet. D’autre l’on déjà fait ailleurs, en revanche, le continent bénéficierait mieux d’Internet si il opérait sa propre révolution… suivez le guide.
1°) L’internet est définitivement présent au Bled.
Le printemps arabe ou le #civ2010 le démontre à suffisance le net fait déjà partie de l’univers du blédard. Cela ne veut pas dire pour autant que tout va bien pour le net en Afrique mais il est temps de sortir de ce débat désuet à savoir comment introduire le net au bled. L’internet est déjà présent au bled et il ne peut que mieux se porter sous nos tropiques 🙂
2°) De quel Bled parle-t-on au juste ?
De là à révolutionner le net à partir du bled il y a un pas que je n’oserais faire, même en ayant recours à de la mauvaise foi flagrante? Car avant de parler révolution, il faut d’abord savoir délimiter le périmètre dont on parle. Ce qu’il ne faut pas oublier mais que l’on omet systématiquement c’est que l’Afrique n’est pas un pays mais un continent, un grand continent. Les différentes régions du bled ont des besoins et des niveaux de développement vis-à-vis du net différents. Mettre sur le même pied d’égalité ou dans le même panier l’Afrique du Sud, le Centrafrique et/ou l’Algérie est tout sauf utile. C’est une perte de temps car les défis que l’on rencontrent dans ces différents pays sont différents. Alors en lieu et place de penser continent il faudrait penser Web Africain Francophone (WAF) et ses pendants anglophone, lusophone et arabes. Ces zones d’influences ne sont pas toujours géographiquement définis, peuvent faire partis d’ensemble plus vaste, mais reflètent mieux le vrai niveau de décision et d’influence à observer.
3°) Le bled fait déjà avancé l’Internet
Une fois le marché défini, il est bon de se demander si le bled ne fait pas déjà avancé le système. Aujourd’hui avec des solutions mobiles comme MPesa, par exemple, (c’est bizarre je cite toujours les même exemples 🙁 ) on peut dire que l’Afrique, pardon le Kenya, est déjà à la pointe sur le net dans certains domaines. Oui Messieurs, il n’existe aucun équivalent hors du continent africain, aussi étonnant que cela puisse paraitre. A toujours voir le verre à moitié vide les blédards oublient régulièrement de regarder la partie à moitié pleine.
4°) Où sont les innov-acteurs ?
La question de départ devient alors comment peut-on créer des colosses à la Google ou Facebook en Afrique seuls entités réellement capables de faire bouger les lignes décisionnelles concernant l’avenir du net. Pour cela il faut des dirigeants politiques qui écoutent, savent anticiper et comprennent les réel enjeux du monde actuel…mais ce n’est pas tout.
On pourrait avoir le cadre administratif et juridique le plus attractif de la planète encore faudrait-il avoir suffisamment de cerveaux, de bras, de talents mais surtout d’idées rentables et, espérons-le, suffisamment originale à promouvoir pour pouvoir créer notre Microsoft à nous. Pour réellement évaluer nos chances d’impacter l’univers de l’Internet, une réponse positif à ce dernier point est crucial.
Conclusion ?
Finalement la question n’est pas simplement de savoir ce que l’Afrique peut apporter à l’internet mais ce que l’Internet peut apporter à l’Afrique et pas uniquement en terme d’accessibilité au monde mais dans notre manière d’appréhender les futurs défi du bled, au point de vue économique mais aussi au niveau de la gouvernance et de l’entreprenariat au bled… bref un vaste chantier pour qui veut réellement l’entreprendre.