La semaine passé j’ai indiqué sur mon profil d’un réseau social bien connu de la place que j’étais en villégiature à Davos, petite bourgade de la confédération helvétique. Quel ne fut pas mon étonnement face à la déferlante de commentaires de blédards sur les tenants et les aboutissants de la petite sauterie annuelle qui a lieu dans ce même village. Je ne savais pas que Davos était si bien connu/coté au bled. De là à me demander pourquoi nous n’organiserions pas le même type d’évènements au bled il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement.
Croyez le ou pas, pour moi le World Economic Forum (WEF), puisque c’est son véritable nom, est une aberration. Ces propos sont sans doute la manifestation de relents gauchistes qui habitent votre serviteur mais ils sont le fruit d’une réflexion… que l’on qualifiera de scientifique. La WEF est une fondation « à but non lucratif » regroupant un panel intéressant d’individus mus par un »but très lucratif ».
Ce club très sélect de VIP du monde économique s’est agrandi au monde politique (pour la caution politique) puis au monde scientifico-intellectuel (pour la caution morale). Le forum de Davos qu’il organise est donc un passage obligé si l’on veut exister dans le monde du « vrai » business. Celui-ci a pris une telle importance qu’il rend quasi ridicule voire obsolète les réunions du G8 (ou G20) et autres réunions de prestige qui ont lieu à l’ONU. Le concept original de discuter de ce qui est « vraiment » important pour le monde dans un cadre « non officiel » sebmle donc avoir de beaux jours devant lui, et comme toute idée qui fonctionne, elle mérite d’être copiée. Ces dans ce sens que je propose donc de créer un African Economic Forum ( ça existe sans doute déjà: ndla) ou à défaut un forum de « Davos sur Bled ».
L’idée derrière ce plan est de mettre les blédards face à leur responsabilités. Plusieurs leaders politico/economico/intellectuels de chez nous sont convaincus que l’Afrique n’avancera que grâce et par les africains d’abord. Prenons-les donc au mot et voyons de quoi ils vont discuter dans la station de « Davos El Oued ». On choisira bien sur un lieu bien chaud dans le désert du Sahara pour bien marquer la rupture avec ce village suisse où tous ceux qui en ont se les gèlent grave, mais je m’égare sur un détail météorologique. Plutôt que de faire le G.O. de Club de Vacances, essayons quand même d’organiser tout cela le mieux du monde.
Le Président Wade à Davos en 2009 (source)
1. Les invités du monde économique:
Les gars qui ont de l’argent, qui aiment le montrer et qui, accessoirement, en veulent encore plus. Que l’on se le dise le bled ne manque pas d’hommes d’affaire pleins aux as. Cependant, leur rang exige une discrétion totale. Ils pourront donc enfin sauter sur l’opportunité de se croiser à l’abri des regards des jaloux qui, on le sait bien sont partout au bled et n’attend que de maigrir.
2. Les invités du monde politique:
Étrangement, ces invités ont déjà reçu une invitation. Cela est sans doute du au fait qu’ils appartiennent également à la première partie. Le vrai business implique de passer les frontières: les frontières physiques mais également celle imposées par les régulations. C’est là où les politiciens entrent en scène car de tous les pouvoir dont on les affuble le seul vraiment incontesté est la capacité de lever la barrière de la douane. On va donc inviter ses messieurs à bavarder et leur expliquer par A plus B que faire sauter un frontière n’est pas un acte de terrorisme mais une ouverture vers de nouvelle opportunités commerciales.
3. Les invités du monde dit intellectuel:
Cette catégorie réunis les gens très remuants qui parlent beaucoup mais qui n’ont pas le poids politique et/ou économique pour que leurs paroles aient un réel impact. Si par chance ils ne sont pas « au frais » dans une géole c’est qu’ils disent/pensent du bien de votre initiative. C’est la une raison suffisante pour les inviter à s’exprimer à la tribune comme ils savent si bien le faire.
« Davos sur Bled » est une idée aussi saugrenue que son parent suisse et c’est pour ça qu’elle va marcher aussi bien. Certes au départ, il y aura les sceptiques, surtout dans un monde politique qui n’aime pas trop les initiatives qui ne vienne pas de lui. Mais très vite avec une campagne de communication à la hauteur, les leaders de tous bords comprendront que se rendre à « Davos El Oued » est plus bénéfique que d’aller à Addis-Abeba pour la nième réunion de l’UA.